Les grandes écoles s’engagent pour la santé des étudiants. La Conférence des grandes écoles (CGE), en partenariat avec la Mission interministérielle des luttes contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca) et trois écoles d’ingénieurs d’Île-de-France — IOGS, CentraleSupélec et AgroParisTech — a signé une convention en ce sens ce jeudi 12 septembre 2024.
L’objectif de cette convention ? Prévenir et soutenir les risques d’addiction auprès de la communauté estudiantine. « Cette signature marque l’aboutissement d’un AMI — Appel à manifestation d’intérêt — lancé au printemps 2023 visant à soutenir des actions de prévention et de promotion de la santé des étudiants », précise la CGE, dans un communiqué.
CGE : comment sensibiliser les jeunes aux ravages de l'alcoolisme ?
13,6 % des jeunes de 17 ans opèrent un binge drinking répété
Pour la CGE et la Mildeca, les questions de l’alcool et des produits stupéfiants constituent des enjeux cruciaux dont les grandes écoles doivent se saisir. En effet, selon ses signataires, un tiers des jeunes de 17 ans affirme avoir bu plus de 5 verres« en une seule occasion au cours des 30 derniers jours ». Près de 14 % d’entre eux déclarent avoir connu des API (alcoolisation ponctuelle importante, communément appelée le binge drinking) répétées, à raison de trois épisodes par mois.
Selon le Dr Nicolas Prisse, le président de la Mildeca, ces consommations ne sont pas le fruit du hasard. Elles « coïncident avec une période de forte vulnérabilité du développement des jeunes adultes ». En outre, ce phénomène se révèle « préoccupant », car il est « à l’origine de violences, notamment sexistes et sexuelles ». En termes de santé mentale, le président affirme aussi que « le cerveau est impacté par ces excès, lesquels augmentent les risques de dépendance ultérieure », poursuit-il.
Un programme ciblé pour 34 000 étudiants des grandes écoles
Dans le sillage de la signature de cette convention, la CGE et Mildeca indiquent que 34 000 étudiants issus de ces établissements participent à des programmes ciblés, pendant trois ans. Ces derniers sont financés à hauteur de 491 000 euros. Il s’agit, en termes de prévention, de favoriser « un environnement protecteur » à la fois dans les écoles, mais aussi en dehors des campus.
« Promouvoir le bien-être des jeunes adultes en soutenant l’investissement de l’enseignement supérieur dans la prévention fait partie des leviers de l’action publique qui doivent être mobilisés pour agir efficacement au niveau local et national », insiste le président de la Mildeca. « Offrir un cadre de vie bienveillant et sécurisant à nos étudiants est une priorité », renchérit Laurent Champaney, directeur de la Conférence des grandes écoles.
Une démarche initiée « par les étudiants pour les étudiants »
Inclure les étudiants dans cette démarche : c’est l’objectif de cet appel à manifestation d’intérêt lancé par la CGE et la Mildeca. Il s’agit de mobiliser « tout l’écosystème des étudiants », à savoir les BDE, les associations étudiantes et leurs encadrants.
Si les écoles d’ingénieurs du plateau de Saclay participent désormais à cette démarche, plusieurs établissements comme l’EPF, l’ESSCA et EM Normandie ont déjà entamé des démarches sur ces sujets, suite à l’AMI lancé au printemps 2023.
Dans son communiqué de presse, la Conférence des grandes écoles présente quelques exemples de projets pour lutter contre les addictions. Les voici :
- « Challenge Campus Cachan » : l’EPF, école d’ingénieurs du sud de Paris, organise la première édition de cet événement le 3 octobre prochain. Cette journée de sensibilisation sera pilotée par l’établissement et les assos étudiantes, en partenariat avec les CROUS, la ville de Cachan et les écoles voisines.
- « Healthy School » : Une initiative portée par l’EM Normandie. Ce dispositif inclut un parcours obligatoire « Santé et bien-être du manager » dans les maquettes pédagogiques de l’école de management à la rentrée 2025.
- « Campus sans tabac » : un projet que l’ESSCA School of Management souhaite inaugurer dans le cadre de l’opération « Mois sans tabac », une des mesures du plan national de lutte contre le tabac 2023-2027
- « J’peux pas, j’ai prévention » : un projet commun qui englobe les écoles signataires de la convention, AgroParisTech, CentraleSupélec et IOGS. Les étudiants seront associés à construire des d’activités qui visent à développer des pratiques alternatives aux consommations de substances psychoactives.
