Université Paris-Est Créteil (UPEC) : quelles évolutions prévues pour les années à venir ?

À l’occasion d’une conférence de presse ce mercredi 15 janvier, l’une des plus grandes facultés de l’Hexagone rappelle ses grands axes stratégiques pour les années à venir. Professionnalisation toujours plus importante, diversité des profils, travail sur l’offre de formation… l’UPEC dresse son bilan et expose ses pistes d’amélioration.
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L’entrée principale du campus de l’UPEC, à Créteil (Val-de-Marne). © Diplomeo

Entre les hautes tours d’habitation, l’A86 et au pied de la ligne 8 du métro parisien, on retrouve le campus principal, pilier de l’Université Paris-Est Créteil (UPEC). L’établissement fondé dans les années 1970 a fait son chemin, au même titre que la ville de Créteil qui compte aujourd’hui plus de 90 000 habitants.

Forte de ses treize campus en Île-de-France, l’université cherche à se réinventer : diversification des profils et des cursus, internationalisation, professionnalisation ou encore développement de la vie étudiante. Tour d’horizon des grands chantiers de l’UPEC.  

Une université qui accueille un public diversifié 

Située dans un territoire périurbain en plein cœur du Val-de-Marne, l’Université de Paris-Est Créteil a une particularité distincte des autres facultés françaises. Elle accueille de nombreux étudiants issus des classes moyennes et populaires, principalement des trois départements de la petite couronne parisienne, ce qui reflète plus une grande diversité de profils. 70 % des jeunes scolarisés à l’université résident encore chez leurs familles, dont plus d’un tiers qui ont plus d’une heure de trajet, une contrainte qui peut peser sur leurs études.

En outre, près de 4 étudiants sur 10 sont éligibles à une bourse sur critères sociaux, dont un grand nombre de boursiers échelons 5, 6 ou 7, donc des jeunes issus de familles modestes, un peu plus que la moyenne nationale nationale (43 % à Créteil, contre 36 % à l’échelle du pays). Ces jeunes forment aussi une génération d’étudiants dont les parents n’ont pas nécessairement réalisés des études supérieures (63 % d’entre eux). « Nous avons donc comme challenge d’être une université avec un levier d’ascension sociale », explique Jean-Luc Dubois-Randé, le directeur de l’UPEC. 

À l’horizon 2026, l’arrivée de la ligne 15 du métro dans le cadre du Grand Paris Express va rebattre les cartes de la mobilité autour de l’université. Le directeur du campus s’attend à la fois à des transformations sur l’immobilier, l’aspect social, la façon de se déplacer et la présence de nombreuses entreprises près de la faculté.

L’Université Paris-Est Créteil (UPEC) en chiffres clés : 

  • 42 000 étudiants, l’une des plus grandes universités françaises
  • 13 campus 
  • 2 IUT à Vitry-sur-Seine et Sénart/Fontainebleau
  • Une école d’ingénieurs : EPSIDEN (Créteil,Vitry) 
  • Un Institut national supérieur du professorat et de l’éducation (INSPÉ)
  • 4 000 étudiants en alternance et 4 000 en formation continue
  • 10 000 étudiants dans les filières de santé, dont 3 000 en médecine (licence L.AS)
  • environ 10 000 places chaque année en L1 sur Parcoursup (toutes filières confondues)

Diversifier la carte des formations et développer davantage l’alternance 

Si l’université compte trois fois plus de boursiers que la moyenne nationale, les responsables de l’UPEC veulent croire que l’alternance va permettre de les élever davantage socialement. « L’apprentissage leur permet d’avoir un salaire et un emploi, en coordination avec leurs études », insiste Arnaud Thauvron, vice-président de la Formation et des partenariats socio-économiques à l’UPEC. 

« Ils acquièrent ainsi de nouveaux codes sociaux et favorisent une insertion professionnelle réussie. Cela a été une stratégie et une politique que l’on a menée au service de nos étudiants », poursuit-il. Ainsi, la formation en alternance se veut être un moteur de développement de l’université qui souhaite renforcer ce mode de scolarité, notamment en master. « On a tissé des partenariats avec les collectivités et les entreprises pour aiguiller les étudiants », affirme le vice-président de la Formation. 

Pour les formations en initiale, comme les lettres et sciences humaines, la faculté désire ouvrir davantage de professionnalisation. « Ce sont des profils qui, naturellement, ne sont pas habitués à ce rythme de scolarité, car ils ne font pas de stages pendant leur licence. C’est la raison pour laquelle on les aide à se diriger vers le marché du travail grâce à des formations en management et des stages obligatoires », détaille Arnaud Thauvron.Cela passe notamment par des partenariats avec de grandes entreprises comme L’Oréal. 

Concernant l’offre de formation, l’UPEC est l’une des rares universités à proposer uniquement la licence Accès santé (L.AS) après le baccalauréat, sans sa consœur, le Parcours Accès Spécifique Santé (PASS). Pour ce qui est des autres cursus, Arnaud Thauvron précise que tous les champs disciplinaires sont représentés à l’UPEC, « à l’exception de pharmacie et d’odontologie en médecine ». 

À la rentrée 2025, l’UPEC va ouvrir un DEUST Animation sportive en partenariat avec la Fédération française de Football (FFF). « Il y a une demande importante pour ce domaine en Île-de-France et nous avons décidé d’ouvrir ce cursus en proposant l’apprentissage dès la première année », explique le vice-président de la Formation. C’est une première étape, avant l’ouverture de nouvelles formations dès 2026 pour attirer davantage d’étudiants. 

Renforcer le bien-être étudiant et les conditions de réussite 

« Faire de ses études supérieures, un moment de transition et d’émancipation et d’ouverture sur le monde », introduit Anne de Rugy, vice-présidente Vie étudiante et engagement de l’UPEC qui veut développer au mieux la vie étudiante au sein des différents campus universitaires. 

Face aux défis de la démocratisation de l’enseignement supérieur, où de plus en plus de jeunes entament de longues études, l’université souhaite se diriger vers l’excellence, tout en garantissant de bonnes conditions d’études. À Créteil, le bien-être étudiant et la condition des biens matériels sont pris à bras le corps. 

Par ailleurs, l’UPEC propose, depuis la rentrée 2024, une formation sur la santé mentale qui vise les étudiants, mais aussi le personnel administratif et les enseignants-chercheurs. Des actions de prévention contre les VSS ou les substances psychoactives ont également été engagées.

D’autres actions sont déployées au sein des campus, à Créteil et ailleurs. Quelques exemples :  

  • les aides d’urgence : un guichet unique avec une commission pour apporter le minimum, qui est en lien avec le CROUS. Il va apporter une carte d’achat alimentaire ou une aide directe (pour une aide à payer le loyer ou du matériel électronique). 
  • les distributions alimentaires : elles ont été lancées par des associations et des étudiants, avec une épicerie solidaire et la distribution de paniers-repas pour les plus précaires 
  • la mise en place du congé menstruel et l’accès à des protections périodiques sur l’ensemble des bâtiments
  • les enjeux sur l’accueil des néo-étudiants : à l’université, il faut trouver de chercher un interlocuteur, l’objectif est de mettre un guichet unique à la rentrée 2025 avec un accueil physique et téléphonique

« On souhaite faire de l’UPEC un lieu de vie et un lieu d’engagement. Cela passe aussi par l’internationalisation de la vie étudiante : proposer davantage des programmes à vocation internationale, l’expérience avec les Summer schools ou Erasmus », développe Anne de Rugy. 

La vice-présidente étudiante et alumni Andréa Gaucher, poursuit : « En tant qu’ancienne étudiante de Créteil, je sais qu’on cherche à répondre à nos besoins et trouver des réponses à nos questions », narre-t-elle. Cette année, l’université mise en place du dispositif reconnaissance de la valorisation de l’engagement étudiant (+0,25 point dans la moyenne générale par cycle). Il s’agit de « valoriser ces profils très engagés, que ce soit sur le plan personnel, associatif ou sportif », explique-t-elle. « Je tiens à bien les représenter, pour apporter une solution plus efficace ».

Le bien-être étudiant passe aussi par des enjeux contemporains, avec le déploiement d’une politique RSE efficace, dans un contexte de transition écologique au sein des campus. « Les étudiants se sentent très concernés par ces questions, les enseignements liés à la transition écologique arrivent petit à petit dans les cours et on a voulu y dédier une commission », annonce Andréa Gaucher. 

Comment financer ce dispositif ? Le budget de tous ces services provient naturellement de la Contribution de vie étudiante et de campus (CVEC), qui s’établit à 2,7 millions d’euros pour l’année 2024-2025. « Grâce à la CVEC, on va chercher à optimiser et prioriser les axes principaux, pour ensuite mettre en place des actions concrètes pour la vie étudiante », estime la Vice-présidente des étudiants de l’UPEC. 

Bien que beaucoup d’étudiants sont vent debout contre cette contribution, Andréa Gaucher temporise. « Je suis d’accord pour dire que ce n’est pas aux étudiants de la financer, mais d’un autre côté je ne vois pas comment les universités vont être autonomes si la CVEC disparaît », juge-t-elle. « Il faut plus de transparence sur ce dispositif, ce qui permettra aux étudiants d’être moins contre et bien leur expliquer où part l’argent qu’ils y consacrent tous les ans, au moment de l’inscription administrative », conclut-elle.

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