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Valorisation de l’engagement étudiant : comment les établissements prennent en compte ce dispositif ? 

Acquérir des compétences transverses lors de sa formation dans le supérieur : c’est l’objectif de la valorisation de l’engagement étudiant. À travers une table ronde participative organisée par la CDEFI, plusieurs acteurs se sont exprimés sur les bienfaits, mais aussi les limites de ces activités.
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© Halima Karya Art / Adobe Stock

Mettre en avant ses compétences transverses et ses soft skills : tels sont les objectifs de la valorisation de l’engagement étudiant (VEE) dans l’enseignement supérieur. Dans les écoles d’ingénieurs, nombreuses sont les activités associatives, culturelles ou encore solidaires initiées en ce sens pour la communauté estudiantine. 

La loi relative à l’égalité et la citoyenneté du 27 janvier 2017 « met l’accent sur les expériences des étudiants en dehors des salles de classe » qu’elle reconnaît « comme possibles situations d’apprentissage ». Celle-ci rend obligatoires la reconnaissance et la valorisation de l’engagement étudiant dans les établissements, publics comme privés. 

Pour évoquer cette thématique, la Conférence des Directeurs des Écoles d’Ingénieurs (CDEFI) a organisé une réunion avec différents acteurs des écoles d’ingé françaises et des étudiants pour explorer tous les dispositifs relatifs à la VEE, ses prouesses, mais aussi les difficultés que les établissements peuvent rencontrer. 

Valorisation de l’engagement étudiant : quels outils possibles ?

Pour garantir la reconnaissance et la valorisation de l’engagement étudiant, les outils ne manquent pas. Animafac, réseau des associations étudiantes qui accompagne les initiatives du monde estudiantin, dresse un état des lieux des différents outils de VEE en France et en Europe. 

L’organisme donne pour exemple plusieurs activités, les plus communes qu’un étudiant peut exercer, à savoir : 

  • Une activité bénévole au sein d’une asso
  • Un engagement au service civique
  • Un engagement en tant que sapeur-pompier volontaire ou réserviste dans la Garde nationale
  • Une activité sportive pour un étudiant ayant le statut de sportif de haut niveau (SHN)
  • Une activité professionnelle « au sein ou non de l’établissement » 

Les établissements accueillent volontiers ces outils et le reconnaissent via plusieurs aspects. La VEE peut être reconnue via un open badge, un Diplôme universitaire (DU) ou une Unité d’enseignement (UE). « Toutes ces initiatives partent d’un même objectif, mais elles n’ont pas les mêmes finalités, certaines donnent lieu à des bonifications par exemple », précise Mathieu Adenot, président d’Animafac. Ces dispositifs dépendent, selon lui, de « la culture de l’engagement des différents territoires ».

C’est quoi un open badge ? 💡

L’open est un outil de reconnaissance des apprentissages. Il sert à valider des compétences techniques et transversales (le leadership, l’empathie, le travail en équipe ou la gestion de projet par exemple), ou des activités extra-scolaires. L’open badge permet d’obtenir une reconnaissance complémentaire aux diplômes classiques.

Mathieu Adenot présente les différents dispositifs qui existent dans les universités de l’Hexagone. À l’université de Rennes par exemple, il existe une UE Engagement ou bonification qui donne droit à trois crédits ECTS et jusqu’à 0,3 points sur la moyenne du semestre de l’étudiant. À celle d’Aix-Marseille, un DU Engagement a été ouvert en septembre 2024 et permet de valider 24 crédits ECTS. Puis, l’université Clermont-Auvergne propose un open badge intitulé vie association étudiante sur cinq niveaux. 

Pour les étudiants, les raisons d’opter pour des activités de VEE peuvent être nombreuses. Valider des compétences extra-scolaires permet d’ajouter des cordes à son arc sur leurs CV et peut apporter une plus-value dans leurs dossiers lors d’un entretien d’embauche par exemple.  

En école d’ingé, plusieurs initiatives pour développer l’engagement étudiant

En école d’ingénieurs, il existe plusieurs dispositifs pour valoriser l’engagement étudiant auprès des apprenants. Lors de la table-ronde, les établissements ont présenté leurs différents outils. Certains proposent un parcours d’engagement obligatoire en première année, tandis que d’autres préfèrent des stages pratiques où l’élève-ingénieur se retrouve au plus près du terrain.  

Directeur de Polytech Angers et coordinateur du réseau des écoles Polytech, composé de 16 écoles, Fabrice Guérin insiste sur l’importance d’avoir une vie associative riche et active au sein des établissements. En effet, celle-ci contribue non seulement « au développement personnel des étudiants », mais aussi au rayonnement des écoles sur leurs territoires. « À Polytech, les étudiants participent à des actions telles que la médiation scientifique auprès des collégiens et lycéens, ce qui enrichit leur parcours tout en bénéficiant à la communauté », donne-t-il comme exemple. 

À l’université de Technologie de Troyes (UTT), le programme MIND (Maîtriser, INnover, Développer) encourage la communauté estudiantine à acquérir des compétences de façon autonome. « Ils sont tout de même encadrés par des tuteurs », affirme Franck Jacquemin, responsable de la vie étudiante. « Les étudiants bénéficient d’un accompagnement financier pour leurs projets et peuvent obtenir des crédits ECTS, représentant jusqu’à 10 % du diplôme d’ingénieur, avec un tiers des crédits liés à l’engagement étudiant », explique-t-il. 

La valorisation de l’engagement étudiant, ce sont les étudiants eux-mêmes qui en parlent le mieux. Mathieu Illéret est étudiant en cinquième année à l’INSA Rennes avec un double diplôme, il fait partie du bureau national des élèves ingénieurs. 

Pour lui, l’engagement est crucial pour que les futurs ingénieurs comprennent les enjeux sociétaux et qui peuvent s’y intégrer pleinement. « Que ce soit dans des associations écologiques, sociales ou même des bureaux des étudiants, cet engagement permet aux futurs ingénieurs de se préparer à jouer un rôle actif dans la société », affirme-t-il.

Un dispositif qui présente certaines limites 

Quelles sont les limites de la valorisation de l’engagement étudiant ? Pour Mathieu Adenot, le fait qu’il n’existe pas de « cadre commun » pour la reconnaissance des compétences liées à l’engagement étudiant rend difficile la création d’un référentiel partagé

Pour les compétences acquises à l’extérieur d’un établissement, le président d’Animafac explique qu’il met à disposition un portfolio de compétences pour les étudiants. « Ce guide permet aux jeunes d’évaluer leurs compétences et leur parcours d’engagement », précise-t-il. « Un autre outil, issu du monde entrepreneurial par le biais des dispositifs Pépite, se concentre sur des compétences similaires, telles que la gestion de projet et pourrait être utilisé dans le contexte associatif ».

De son côté, Bénédicte Macé, directrice de l’enseignement et de la vie étudiante à l’Institut Agro Dijon, s’inquiète du fait que sans cadre commun, les CV des étudiants risquent de ressembler à des « arbres de Noël ». Elle propose que certaines organisations externes, ayant une expertise spécifique, puissent certifier directement certaines compétences.

La table-ronde met en lumière la meilleure façon de valoriser et de reconnaître l’engagement étudiant, avec la nécessité de trouver des moyens inclusifs et pertinents qui répondent à la fois aux besoins des étudiants et aux attentes des employeurs.

Enfin, Anne Devulder, conseillère vie étudiante et territoires à la direction générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle (Dgesip) préconise plusieurs pistes pour mieux reconnaître l’engagement étudiant. « Avec l’essor de la formation sur la transition écologique, un groupe de travail a été créé pour élaborer des référentiels de compétences et diffuser de bonnes pratiques à l’échelle nationale », explique-t-elle. « L’objectif est de publier un recueil de bonnes pratiques en 2025 pour aider les établissements à développer leurs propres outils de reconnaissance ». 

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