Tatouages et piercings : dois-je les cacher lors d’un entretien d’embauche ?

Tu es tatoué, percé, ou bien les deux ? Tu te demandes si ça peut poser problème lors d’un entretien pour un stage, une alternance ou ton premier emploi ? On a interrogé des experts pour te répondre !
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Que tu sois tatoué de la tête aux pieds ou percé dans des endroits un peu plus faciles à dissimuler, la question reste la même : qu’en est-il des risques par rapport au monde du travail ?

Instinctivement, on serait tentés de dire qu’il n’y a pas de mal dans le fait que tu es tatoué ou percé et que, comme dirait le fameux slogan d’une marque de fast food très connue : « Venez comme vous êtes ». Car oui, avoir des tatouages et des piercings ne signifie pas que tu manques de professionnalisme ! En plus, il n’existe aucun texte de loi dans le droit du travail qui interdit le tatouage ou le piercing. L’article L. 1132-1 du Code du travail indique par ailleurs « qu’aucun salarié ne peut être sanctionné, licencié ou faire l’objet d’une mesure discriminatoire […] en raison de son apparence physique. »

Pourtant, dans les faits, ce n’est pas si simple et il se pourrait que le tatouage et le piercing ne soient pas assez démocratisés dans le monde du travail pour qu’ils puissent passer comme une lettre à la poste. En effet, ces derniers peuvent te porter préjudice lors d’un entretien d’embauche. Marty Early, tatoueur, ainsi que Sarah*, responsable des ressources humaines dans le secteur du digital, t’expliquent pourquoi. 

Le tatouage et le piercing : sources de discriminations au travail

Ce n’est un secret pour personne : malgré l’évolution des mentalités, les tatouages et les piercings sont historiquement mal vus, aussi bien dans le monde professionnel que dans la vie de tous les jours. Eh oui ! Quand tu as fait ton premier tattoo sur l’épaule ou ton premier piercing au tragus, tu as certainement été la cible de commentaires de ton entourage. Du « qu’est-ce que c’est que ça ?! » outré de pépé au « c’est très laid » de tante Janine, sans compter les inconnus qui fixent ostensiblement ton tattoo dans la rue… Tu es sûrement habitué ! 

Mais, aujourd’hui, l’opinion de tes proches, c’est le cadet de tes soucis. Ce qui t’importe réellement, c’est ce que pourrait en penser ton futur recruteur, lors d’un entretien d’embauche. La réponse n’est pas si simple. En effet, de nombreux éléments doivent être pris en compte, mais, globalement, les tatouages et les piercings peuvent représenter de potentielles embûches.

« En tant que RH, on se fiche que le candidat ait ou non des tatouages ou des piercings. Si on aime ou on n’aime pas, la question n’est pas là. Elle réside exclusivement dans l’image de la société représentée », Sarah*, responsable des ressources humaines.

Selon Sarah*, responsable des ressources humaines, la vision des tatouages dans le monde professionnel dépend du poste et du secteur d’activités. « Si les missions du poste en question prévoient que le candidat aille démarcher auprès de chefs d’entreprises, son apparence peut vite se heurter à des préjugés et là c’est l’image de l’entreprise qui est impactée », prévient-elle. « Je pense honnêtement que les tattoos et piercings peuvent être rédhibitoires sur de nombreux postes. »

La responsable des ressources humaines insiste sur un élément important : « En tant que RH, on se fiche que le candidat ait ou non des tatouages ou des piercings. Si on aime ou on n’aime pas, la question n’est pas là. Elle réside exclusivement dans l’image de la société représentée. » Selon la jeune femme, ce n’est donc absolument pas une question de professionnalisme. « Les compétences ne sont pas remises en cause, mais, malheureusement, certains secteurs comme la banque ou la finance sont plus conservateurs », précise-t-elle. 

En tant que candidat, tu ne sais pas sur qui tu vas tomber. Alors même si l’entreprise te paraît assez cool, comme certaines dans la vente ou dans la restauration qui affichent fièrement leur position sur les tatouages, il faut faire attention à rester assez neutre lors du premier contact. « Il suffit que l’étudiant ou le jeune diplômé tombe sur quelqu’un qui n’aime pas ça ou qui trouve que ça fait mauvais genre et c’est fichu. » 

«C’est cool de se faire des petits tattoos, moi-même j’ai commencé à 18 ans, mais, avec le recul, je me dis qu’il vaut mieux attendre un petit peu, car aujourd’hui je n’aurais pas forcément fait les mêmes», Marty Early, tatoueur.

Marty Early en a d’ailleurs déjà payé les frais, non pas dans sa vie professionnelle, mais dans sa vie personnelle : « On m’a refusé des locations à plusieurs reprises à cause de mes tatouages et, dans le monde professionnel, c’est la même chose. » 

Bien réfléchir à l’emplacement de ses tatouages et de ses piercings

Tu l’auras compris : ton tatouage ou ton piercing peuvent être mal perçus selon leur signification, leur taille, mais surtout leur emplacement. C’est pourquoi Marty Early joue un rôle très important de conseil auprès de sa clientèle. « Je refuse souvent de faire des tatouages sur le cou ou les mains de clients trop jeunes, parce que ça peut vraiment les handicaper pour leur futur », témoigne le tatoueur. « Au moment où ils se font tatouer, ils veulent peut-être devenir DJ, tatoueur ou tout autre métier artistique, mais, dans quelques années, ils auront peut-être envie d’autre chose et leurs tattoos peuvent vite devenir problématiques », précise-t-il. 

Tatoué depuis très tôt, Marty Early conseille les jeunes à partir de son propre vécu.« C’est cool de se faire des petits tattoos, moi-même j’ai commencé à 18 ans, mais, avec le recul, je me dis qu’il vaut mieux attendre un petit peu, car aujourd’hui je n’aurais pas forcément fait les mêmes », raconte-t-il. « Il y a plein d’endroits sur le corps avant d’attaquer les zones visibles. »

Pour ce faire, l’artiste a ses propres techniques. « Certains clients qui exercent des métiers à responsabilité souhaitent que le tattoo ne soit pas trop visible. Je fais donc ce que j’appelle le feutre chemise », explique-t-il. Ainsi, le corps peut-être totalement tatoué, sans pour autant déborder sur les mains ou le cou, qui sont des zones assez visibles. 

Sarah* partage le même avis : « Beaucoup font le choix de se tatouer dans des zones qui ne se voient pas et qui ne poseront pas de problème lors d’un entretien. » D’après la jeune femme, « une personne qui a le corps totalement tatoué peut facilement le cacher, si c’est sur les bras, les jambes, le dos, etc. » 

La position des experts semble donc assez claire à ce sujet, lorsqu’il s’agit d’un premier contact en entretien d’embauche. Une fois en poste, les choses peuvent bien évidemment changer. « De nombreux clients commencent les tatouages sur des zones invisibles, puis finissent par s’attaquer aux mains, car ils voient que cela ne pose aucun problème dans leur entreprise », raconte Marty Early. 

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@diplomeo.com 💉🔥 Pour la #JournéeMondialeDuTatouage, let's talk ink avec la crème de la crème : @martyearlytattoo ♬ son original - Diplomeo

Une nette évolution, mais du chemin à parcourir

Même si les discriminations à l’encontre des personnes tatouées ont tendance à diminuer, certains stéréotypes demeurent. « Les pensées évoluent dans le bon sens, mais il existe encore des entreprises en France où être directeur de banque et avoir le cou ou les mains tatoués n’est pas compatible », explique Marty Early. « Il y a encore du chemin à faire », renchérit-il. 

À savoir💡​

Certains secteurs d’activités interdisent les tatouages visibles. C’est notamment le cas du personnel navigant de certaines compagnies aériennes, des métiers dans la banque, dans le journalisme TV ou encore dans la restauration. En somme, il est conseillé de pouvoir cacher tes tatouages et piercings dans des professions où tu peux avoir un contact direct avec le client.

Selon la responsable des ressources humaines, « le tatouage est démocratisé dans certains secteurs et certains postes, mais pas dans tous. » Il est donc possible d’être tatoué ou percé dans le monde professionnel, mais « il est encore préférable de pouvoir les cacher lors de rendez-vous professionnels », avertit la responsable. « Si l’entretien se passe bien, le mieux est, par la suite, d’en parler et d’être transparent sur le sujet », conseille-t-elle.

Pour résumer : rien ne t’interdit de montrer tes tatouages ou piercings en entretien d’embauche, car en aucun cas le recruteur n’a le droit de te juger sur ton apparence. Toutefois, selon les conseils de nos experts, retiens qu’un tatouage et un piercing visibles et dans des professions directement en contact avec la clientèle peuvent être plus discutables que s’ils ne sont pas visibles, ou si tu vises un poste en bureau, en laboratoire ou en usine

À noter qu’il existe un tas de métiers où le contact humain est moindre : développeur web, monteur vidéo, graphiste, comptable, conducteur routier, jardinier, rédacteur web, photographe, traducteur, etc. 

*Le prénom a été modifié

 

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