3 157 euros : c’est la somme que devront payer les étudiants cette année, selon la Fédération des Associations Générales Étudiantes (FAGE). Dans son traditionnel indicateur du coût de la rentrée universitaire 2024, le syndicat étudiant évoque une augmentation de 2,7 %, en raison de l’inflation.
Logement, transport, alimentation, matériel pédagogique… Tous les voyants sont au rouge pour les principaux postes de dépense de la communauté estudiantine. Tandis que les frais de la vie courante augmentent et s’établissent à 1238 euros, la FAGE évoque une « source de stress » pour subvenir aux besoins du quotidien.
#Rentrée2024 | Lancement de la conférence de presse pour la présentation de l’indicateur du coût de la rentrée 2024 ✊
Cette année encore le bilan s’alourdit et atteint les 3157 € 🚨
La pauvreté étudiante est une urgence ⚠️ pic.twitter.com/z5lHoVaigT
— FAGE (@La_FAGE) September 4, 2024
1 étudiant sur 5 ne mange pas à sa faim
Dans son indicateur, la FAGE alerte sur la hausse du coût de la rentrée sur fond de précarité étudiante. « Ainsi, pour nombre d’étudiants, la rentrée universitaire se révèle être une étape presque insurmontable », précise le syndicat. « Les étudiants non boursiers, majoritaires, sont frappés de plein fouet par l’augmentation des frais spécifiques de rentrée », peut-on lire dans le dossier de presse.
De fait, 1 étudiant sur 5 ne mange pas à sa faim, précise la FAGE. « Le gouvernement durcit l’accès à l’enseignement supérieur des plus précaires en augmentant les charges qui leur incombent », déplore le syndicat étudiant.
La question du logement, qui constitue la dépense principale des étudiants, augmente de 2,51 % cette année. En moyenne, dans l’Hexagone, le loyer s’élève à 563,25 euros. Par ailleurs, les prix du matériel pédagogique connaissent aussi une hausse cette année, à hauteur de 349 euros. Les droits d’inscription à l’université, jusqu’ici gelés suite à la crise sanitaire, grimpent de +3 % à la rentrée, au même titre que la CVEC (+3 %) et la complémentaire santé (+2,08%).
« Le système d’aides sociales ne répond pas aux besoins »
Invitée ce matin sur franceinfo, la présidente de la FAGE, Maëlle Nizan, a présenté les contours de l’indicateur du coût de la rentrée universitaire 2024. Tous ces chiffres « témoignent que le système d’aides sociales ne répond pas aux besoins, il y faut réformer les bourses », explique-t-elle, au micro de la radio publique. Pour rappel, les bourses n’ont pas été revalorisées cette année. Le gouvernement avait augmenté son montant de 37 euros par mois à la rentrée 2023.
Pour la présidente de la FAGE, la hausse des coûts de la rentrée et des dépenses pénalise les étudiants issus des classes moyennes basses qui se situent près de l’échelon 0 et qui ne sont pas éligibles aux bourses.
L’organisation syndicale étudiante souhaite qu’un million d’étudiants puissent toucher la bourse sur critères sociaux. « Aujourd’hui, on est à 750 000 boursiers », informe Maëlle Nizan. « Cela permettrait à ces étudiants de classes moyennes » de bénéficier de cette aide financière.
Face à la situation politique complexe, sans gouvernement en exercice, la présidente de la FAGE précise qu’il n’y a pas d’interlocuteur privilégié pour solliciter une réforme des bourses. « Tous ces sujets sont à l’arrêt actuellement », confie-t-elle, avant d’ajouter : « Pendant que le travail est à l’arrêt, la précarité ne s’arrête pas, elle augmente et les étudiants ont toujours faim ».
À noter que la FAGE demande aussi le déploiement du repas à 1 euro proposé dans les restaurants universitaires pour tous les étudiants. Ce dispositif, instauré par le ministère de l’Enseignement supérieur, concerne uniquement les étudiants boursiers et ceux en situation de précarité.
🔴 Rentrée des étudiants ➡️ « Le système d’aides sociales ne répond pas aux besoins. Il faut réformer les bourses », dit Maëlle Nizan, présidente de la Fage. pic.twitter.com/lo7a7Zw2Vv
— franceinfo (@franceinfo) September 4, 2024
