Tout travail mérite salaire. Et le stage en entreprise ne fait pas exception. En cours d’année ou en fin d’études, le stage permet aux étudiants donne l’occasion de faire leurs premiers pas sur le marché du travail et de gagner en expérience professionnelle.
Quand tu entres en stage, ce n’est pas juste pour apprendre : tu as droit à une gratification minimale. Et selon l’entreprise, ton niveau d'études ou ton implication, tu peux parfois toucher plus que ce minimum légal, histoire que tes efforts soient vraiment récompensés. Quel est le montant d'un stagiaire ? Peut-on bénéficier d’un revenu supérieur à la rémunération requise ? Diplomeo fait le point !
Les conditions de rémunération d’un stagiaire
En France, les jeunes stagiaires sont protégés par les institutions. La loi n° 2018-7888 du 10 janvier 2014 votée à l’Assemblée nationale relative au « développement, à l’encadrement des stages et à l’amélioration du statut des stagiaires » garantit plusieurs droits. En premier lieu, l’encadrement des stages en entreprise à une durée légale maximale de six mois par an (soit 924 heures de présence).
Cette loi aussi de bénéficier des avantages de la vie professionnelle. Le stagiaire peut s’octroyer des congés payés ou une autorisation d’absence en cas « de grossesse, de paternité ou d’adoption ». Repos bien mérité ou encore pause inévitable, cette non-activité doit s’opérer « dans les mêmes conditions » que les autres employés de son organisme d’accueil.
Mais surtout, la loi est très claire sur ce point : ton stage en entreprise ne doit pas se faire à fonds perdus. Dès deux mois de travail consécutifs, tu touches ta gratification. Auparavant, il fallait attendre trois mois pour percevoir une rémunération ! Concrètement, cela fait 44 jours et 7 heures par jour. Et si ton stage n’est pas continu, comme dans un rythme alterné, le coup d’envoi de la rémunération se fait dès la 309ème heure passée à travailler.
Stagiaire : quelle rémunération en 2025 ?
Un coup de pouce toujours bienvenu. Depuis le 1er janvier 2024, le montant de la gratification du stage en entreprise a été revalorisé. Il s’est établit à 4,35 euros nets de l’heure, au lieu de 4,05 €. Ce qui équivaut à une augmentation d'environ 40 à 50 euros par mois pour un stage à temps plein. La somme de la gratification est calculée sur la base du plafond horaire de la Sécurité sociale, selon le ministère de l’Intérieur.
Ainsi, en 2025, un jeune qui effectue un stage en temps plein sera donc payé 669,90 euros nets mensuels (contre 623,70 jusqu'au 31 décembre 2023).
Retrouve le montant qu’un étudiant stagiaire peut percevoir, en fonction de sa situation :
Type de stage | Nombres d'heures | Montant de la gratification (mensuel net) en 2024 |
Stage de 2 mois (inférieur ou égal à 60 jours) | Moins de 308 heures | 0 € |
Stage alterné à mi-temps (25 heures hebdomadaires) | Environ 109 heures par mois | 478,50 € |
Stage à temps plein (à partir de 2 mois et 1 jour) | 154h par mois | 669,90 € |
La gratification est mentionnée dans la convention de stage de l’étudiant, document indispensable et obligatoire pour exercer dans le monde professionnel. En effet, ce papier est une preuve que le stagiaire a bien été accueilli dans un organisme. Il résulte d’un accord tripartite entre ce dernier, la structure d’accueil et son établissement d’enseignement supérieur et doit être signé par ces trois acteurs. C’est en quelque sorte un contrat de travail et un repère.
Il faut savoir que la gratification de 4,35 euros horaire est la rémunération minimale obligatoire. Une entreprise peut tout à fait payer son stagiaire à un montant supérieur, si elle le peut ou si l’étudiant est scolarisé dans une formation dans l’enseignement supérieur.
Par exemple, un jeune diplômé de BTS qui réalise un stage de trois mois à la suite de ses deux années post-bac n’aura probablement pas la même rétribution qu’un étudiant de master 2 en stage de fin d’études de six mois. De même, le lieu de travail et le nombre de salariés d’une société peuvent aussi jouer. Une grande entreprise est susceptible d'accorder à son stagiaire une rémunération supérieure à celle d'une PME ou start-up.
Enfin, un étudiant a aussi la possibilité de négocier sa rémunération auprès d’un employeur lors d’un entretien d’embauche, avant la signature de sa convention. Si celui-ci a déjà un ou plusieurs stages à son compteur, s'il a atteint un certain niveau d’études ou d’expériences professionnelles, l’organisme d’accueil peut tout à fait faire un geste et attribuer une paie supérieure au minimum légal.
L'allocation de stage pour les lycéens de la voie professionnelle
Grande nouveauté depuis 2024 : les lycéens de la filière professionnelle vont percevoir une allocation, cumulable avec la gratification minimale de stage. Fixée par un arrêté du 11 août 2023, cette allocation attribuée par l'État vise à motiver et valoriser le travail des lycéens sur les périodes de formation en milieu professionnel.
Elle s'adresse aux lycéens préparant un CAP, un baccalauréat professionnel, un certificat de spécialisation (anciennement mention complémentaire) ou un brevet des métiers d’art (BMA). Les lycéens qui suivent une formation complémentaire d’initiative locale (FCIL) sont aussi concernés.
Le montant de cette allocation diffère selon l'année de scolarité des lycéens. L'État alloue :
- 50 € par semaine pour les élèves inscrits en première année de CAP et en seconde professionnelle
- 75 € par semaine pour ceux qui sont inscrits en deuxième année de CAP et en première du bac pro
- 100 € par semaine pour les élèves de terminale
Si la somme totale allouée dépend de la durée du stage, l'État prévoit tout de même un montant maximal par an selon la formation et le niveau d'enseignement.