À son arrivée dans l’Hexagone, rien ne le prédestinait à endosser cette casquette. Maxim Jitaru a 22 ans et prépare actuellement un bac professionnel. Le jeune homme, originaire de Moldavie, est arrivé il y a trois ans pour rejoindre sa famille qui travaille déjà sur le territoire national.
Après une première expérience dans le bâtiment, Maxim s’intéresse petit à petit à la profession de primeur. Lorsqu’il est embauché au Grand Frais de Groslay (Val-d’Oise), ses premiers pas dans l’univers des produits frais prennent racine. Diplomeo a rencontré ce néo-passionné de fruits et légumes !
Peux-tu raconter ton parcours depuis ton arrivée en France ?
En arrivant en Île-de-France, j’ai commencé à apprendre le français, car je le maîtrisais peu au début. Après avoir travaillé comme ouvrier, j’ai commencé mon apprentissage au Centre interprofessionnel de formation des commerces de l’alimentation (Cifca) de Paris - situé dans le 18e arrondissement - en CAP, puis aujourd’hui en bac pro vente et commerce.
C'est grâce à un ami, qui était déjà apprenti dans ce domaine, que j’ai été introduit au métier. Cela m’a tout de suite rappelé mes racines : mes grands-parents étaient agriculteurs, j'ai grandi à la campagne et j’ai travaillé dans les champs. C'est donc un métier proche de moi et de mon vécu.
Tu as également participé à plusieurs concours et remises, dont le meilleur apprenti de France. Comment se sont déroulées ces différentes distinctions ?
À la fin de ma première année, en 2023, j'ai participé au concours du Meilleur Apprenti de France et j'ai obtenu ce titre. Ensuite, en janvier, j'ai participé au concours Saveurs Primeurs. Puis, en 2024, j'ai eu la chance d'être sélectionné pour le Rabelais des Jeunes Talents. C’est une récompense qui met à l’honneur des jeunes professionnels dans le secteur alimentaire, notamment les primeurs.
« La plus grande récompense, c’est la fierté de mon entourage et la reconnaissance dans le milieu »
Comment s'est déroulée la remise des trophées Rabelais des Jeunes Talents ?
Cette année, la cérémonie de remise des trophées Rabelais des Jeunes Talents a eu lieu au Cirque d'Hiver Bouglione, dans le 11e arrondissement de Paris. C’était une cérémonie où il y avait des spectacles, et tous les sponsors étaient présents pour apporter leur soutien aux candidats. Chaque apprenti a été présenté, devant un jury, en vidéo, pour exposer son savoir-faire. En ce qui me concerne, j'avais préparé un plateau de découpe, composé de fruits exotiques de saison.
L'édition 2024 du Rabelais des Jeunes Talents au Cirque d'Hiver Bouglione à Paris. © Cedric-Doux / Cifca
Tu as remporté ce prix avec d’autres participants, es-tu satisfait ?
Tout à fait, je suis très fier et très reconnaissant. C'est une belle récompense et une expérience enrichissante. J'ai pu rencontrer de nombreuses personnes du métier et cela valorise mon travail de ces deux dernières années. Ma famille et mes amis étaient présents et ils étaient tous très heureux de ma réussite.
« La fleur, ça apporte de la joie, peu importe ce qu’il se passe dans ta vie »
Quels sont tes projets professionnels et tes aspirations pour l'avenir ?
J’aimerais poursuivre mes études jusqu'au BTS, en conception des produits industriels par exemple. À terme, je souhaiterais participer à d’autres concours comme WorldSkills ou même le Meilleur Ouvrier de France (MOF). Je sais que ce sont des objectifs ambitieux, mais je suis prêt à travailler dur pour y arriver.
Penses-tu que le métier de primeur va évoluer dans les années à venir ?
Oui, j’en suis convaincu. Depuis mes débuts dans le milieu, j'ai constaté des innovations, notamment avec les nouvelles technologies et la relation avec les clients. Le métier évolue avec les attentes des consommateurs, avec des commandes qui se font de plus en plus en ligne. C’est vrai que cela peut parfois casser cette image de proximité entre le client et son primeur du coin. Désormais, on vient chercher ses produits de la même façon que l’on récupère une commande Amazon.
On peut aussi partager nos prouesses sur les réseaux sociaux. Pour l’instant, j’utilise mon compte Instagram pour montrer mon travail à mes proches mais peut-être que je sauterai le pas en ouvrant un compte professionnel.
Quels conseils donnerais-tu à un jeune qui comme toi est arrivé en France pour étudier puis travailler ?
Je lui conseillerais de commencer par un diplôme professionnel, même basique, car cela aide à se familiariser avec la langue et la culture française. Travailler dans la vente, par exemple, est un bon moyen, car cela permet de comprendre la culture et les attentes locales. Il faut aussi persévérer dans ce que l’on souhaite entreprendre et ne pas jeter l’éponge.