En ce moment, Léo préfère les dahlias. Mais dans deux mois, ce seront « les jolies renoncules » et, plus tard les mimosas. « À chaque saison sa fleur » : c’est ce mantra qui anime l’apprenti fleuriste au quotidien et qui traduit sa passion pour le végétal, transmise par ses parents paysagistes. À 18 ans, l’étudiant en deuxième année de brevet professionnel à l’École nationale des fleuristes, dans la capitale, a trouvé sa vocation.
L’an dernier, il remportait le concours du meilleur apprenti fleuriste de France. Cette année, Léo élève la compétition au niveau mondial et se prépare aux Worldskills 2025. Des expériences dont il se nourrit pour continuer à progresser dans son secteur d’activité. En atelier ou en studio, où il travaille pour de grandes marques ou événements, Léo cultive sa technique et son sens artistique. Portrait d’un jeune homme déterminé, pour qui devenir fleuriste « sonne comme une évidence ».
Un choix pour les fleurs dès le lycée
Très jeune, Léo avait déjà une certitude sur son futur métier. Son brevet en poche, après la troisième, il décide d’entrer en CAP plutôt que de poursuivre une scolarité plus « classique », au lycée. Deux ans de formation professionnelle qui confirment son orientation. Quand il n’est pas en entreprise, Léo y apprend les techniques de base de la profession, mais aussi de la vente, de la botanique et des arts appliqués.
« En CAP, on avait une journée par semaine pour faire des arrangements floraux : on s’entraînait à créer des bouquets différents », décrit-il. Il choisit ensuite de poursuivre ses études en intégrant un brevet professionnel à l’École nationale des fleuristes. Là, il étend son apprentissage artistique aux questions de la gestion et du management liées aux réalités économiques du métier.
Lors de ses expériences professionnelles, Léo est amené à réaliser des créations uniques en studio, pour de grandes marques de la mode. © École nationale des fleuristes
Il y affirme également ses goûts professionnels : c’est en studio qu’il aime avant tout travailler. Ce cadre permet au jeune fleuriste de « faire de grandes choses avec beaucoup de fleurs », souvent dans le domaine de la mode, un secteur qui l’inspire beaucoup. « Travailler dans la mode, c’est avoir l’occasion de créer des compositions uniques pour des défilés ou des mariages de luxe », explique-t-il. Car, s’il « adore servir les clients en atelier », c’est l’aspect artistique qui l’attire le plus.
« C’est incroyable de voir toutes les façons de penser dans chaque création »
Sa signature ? « Je mets un côté asymétrique dans mes bouquets. J’aime bien quand tout n’est pas parfait, quand il y a un petit truc qui se démarque, avec une masse de végétaux qui sort du bouquet » déroule Léo. Une marque de fabrique qui s’éloigne des « critères de base de la technique de la fleur, que l’on recherche plutôt dans les concours professionnels, comme celui du meilleur apprenti », poursuit-il.
Cette compétition a été très enrichissante pour Léo. « Je ne suis pas super doué pour rencontrer des gens. Mais j’aime admirer ce que font les autres : c’est incroyable de voir toutes les façons de penser dans chaque création ». C’est dans cet esprit qu’il se prépare aux Worldskills pour l’an prochain. « Pour l’instant, je suis dans la phase des qualifications, qui ont lieu jusqu’en janvier », explique-t-il, curieux de voir où cela le mènera.
Léo au concours des meilleurs apprentis de France, en mars 2023 © Léo Guidet
D’ici là, Léo a déjà quelques idées pour la suite. Une fois diplômé, il voudrait voyager en Asie : « J’aimerais partir un an, au Japon, au Vietnam et en Corée du Sud. Ce sont des pays où ils produisent beaucoup leurs propres fleurs et j’aimerais apprendre leurs techniques ». Plus tard, il rêve d’ouvrir sa boutique, où il pourrait produire ses fleurs en circuit court et mettre ses compétences au service des grands noms de la mode.
Quelle que soit l’évolution de sa carrière, Léo est porté par la même passion, qui a pris racine dans son quotidien. « J’ai toujours besoin d’un bouquet chez moi, parce que j’ai l’impression que c’est un peu plus triste sans fleurs. Ça apporte de la joie, peu importe ce qu’il se passe dans ta vie ».
