Études de médecine à l’étranger : où puis-je étudier ?

Parce que devenir médecin est dans la plupart des cas une vocation et que les études sont assez compétitives, de nombreux étudiants refusent de baisser les bras face à un échec en France et tentent l’aventure à l’étranger. Mais où aller ? Diplomeo te donne quelques pistes !
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Numerus apertus : deux mots qui pour beaucoup d’aspirants médecins sont synonymes de portes qui se ferment. L’expression signifie pourtant « nombre ouvert ». Chaque année, ce quota fixe le nombre minimum d’étudiants inscrits en PASS et L.AS autorisés à accéder à la deuxième année d’études de santé. Les places sont alors chères pour toucher du doigt son rêve de devenir médecin et la sélection n’est pas des moindres.

Il y a du mieux depuis la réforme du numerus clausus : les taux de réussite en L.AS et PASS ainsi que le taux de passage en deuxième année MMOPK sont plus importants que lorsque la PACES existait. Toutefois, un constat : il y a trop peu de places par rapport au nombre d’étudiants qui veulent poursuivre des études de médecine. 

La solution pour beaucoup n’est pas forcément de sacrifier ses ambitions, mais d’étudier à l’étranger. Cette option t’inspire ? Cela ne doit pas se faire n’importe où ni n’importe comment. On t’explique ! 

Revenir en France pour son internat ou réaliser toute sa formation à l’étranger

En France, les études de médecine sont organisées autour de deux principales périodes : 

  • Une formation de base, d’une durée de 6 ans 

    • 1 an en PASS ou L.AS après le baccalauréat
    • Un premier cycle de 2 ans qui débouche sur l’obtention du DFGSM (Diplôme de formation générale en sciences médicales)
    • Un deuxième cycle de 3 ans à l’issue duquel est obtenu le DFASM Diplôme de formation approfondie en sciences médicales
  • Une formation complémentaire de spécialité qui dure 2 à 5 ans : c’est le troisième cycle, au cours duquel se déroule l’internat. À l’issue, c’est le DES (Diplôme d’études spécialisées) qui est obtenu. 

Si tu veux réaliser tes études médicales à l’étranger, deux options s’offrent à toi. Tu peux intégrer un établissement international directement après le bac (ou un échec en PASS ou L.AS) et revenir pour réaliser ta spécialisation en France ou effectuer toutes tes études en dehors du territoire national. 

Et ensuite, comment ça se passe pour exercer en France ? 

➡️ Si tu as réalisé la première partie de tes études (jusqu’au deuxième cycle) dans un pays membre de l’Union européenne, de l’Espace économique européen, de la Confédération helvétique ou de la Principauté d’Andorre, il te suffit de t’inscrire aux Épreuves dématérialisées nationales (EDN) pour accéder à l’internat, selon le calendrier en vigueur. 

➡️ Si tu as réalisé l’intégralité de tes études médicales à l’étranger (spécialité comprise), alors tu n’as plus qu’à effectuer une demande d’autorisation d’exercice (AE) auprès de la Commission d’autorisation d’exercice (CAE), avant de t’inscrire à l’Ordre des Médecins

Dans le cas où tu as effectué toutes tes études dans un pays hors Union européenne (UE), alors il faudra passer par les EVC : les épreuves de vérification des connaissances.

Les pays membres de l’UE : une reconnaissance quasi automatique du diplôme en France

La reconnaissance des diplômes est facilitée au sein de l’Union européenne. Pour exercer la médecine en France sans trop d’accrocs, il est alors préférable de plier bagage pour un état membre. 

Dans la grande majorité des cas, la formation médicale de base en Europe dure 6 ans avant de basculer sur plusieurs autres années d’internat et de spécialité. Théorie et pratique fonctionnent de concert.

Chaque année, de nombreux étudiants portent leur choix sur une poignée de pays. D’après Le Quotidien du Médecin, les destinations prisées pour ces médecins en devenir sont surtout la Roumanie (plus de 2600 étudiants français en médecine, en 2023-2024), la Belgique (680), l’Allemagne (490), la Suisse (430) et l’Espagne (110). Frais de scolarité, admission, langues : on fait le tour !

La Roumanie : l’eldorado des étudiants, sans concours d’entrée

Plusieurs éléments expliquent la popularité de la Roumanie dans le cœur des étudiants français : 

  • Une section d’enseignement francophone à la médecine dans plusieurs universités, dont : 

    • l’Université de Médecine et Pharmacie Iuliu Hațieganu à Cluj-Napoca
    • l’Université de Médecine et Pharmacie Grigore T. Popa à Iasi
    • l’Université de Médecine et de Pharmacie Victor Babes à Timisoara
    • l’Université de l’Ouest Vasile Goldis d’Arad
  • Une sélection qui ne s’effectue pas sur concours, mais uniquement sur dossier, lequel comporte : diplôme du baccalauréat, relevés de notes, lettre de recommandation, pièces d’identité, etc.
  • Une entrée en première année de médecine directement après le bac

Au cours de la formation, des cours obligatoires de roumain sont dispensés pour faciliter la pratique en milieu hospitalier.

La candidature s’effectue sur la plateforme spécifique de chaque université. Il faut veiller à bien avoir en tête toutes les périodes de candidature. Souvent, elles ont lieu en mai et une autre session s’ouvre dans l’année. Le cursus est payant et les frais s’élèvent généralement à 7 500 euros l’année

La Belgique : une proximité géographique et culturelle, mais un concours

En Belgique, la Fédération Wallonie-Bruxelles est francophone. Elle abrite plusieurs universités dans lesquelles entamer des études de médecine : 

  • L’Université de Mons : UMons
  • L’Université de Namur : UNamur
  • L’Université de Liège : ULg
  • L’Université catholique de Louvain : UCL
  • L’Université libre de Bruxelles : ULB 

En Wallonie-Bruxelles, les étudiants ne retrouvent pas seulement une familiarité au niveau de la langue. Pour être admis en médecine, il faut également passer par un concours d’entrée ! Cela n’est pas sans rappeler les conditions françaises à l’issue de la PASS et de la L.AS, et même avant, ne serait-ce que pour intégrer ces cursus. 

🔎 Le concours consiste en une épreuve écrite, divisée en deux parties. La première porte sur les matières scientifiques : biologie, chimie, physique et mathématiques. La deuxième évalue les capacités de communication et d’analyse

Peu importe l’université visée, l’inscription au concours d’entrée s’effectue sur un seul et même site, entre les mois de juin et juillet. L’épreuve a lieu en août pour une rentrée en septembre. Pour présenter cette épreuve, il faut absolument être titulaire du CESS : le Certificat d’enseignement secondaire supérieur. Il s’agit d’une équivalence du baccalauréat et il faut en faire la demande auprès du Service d’équivalences de la Fédération Wallonie-Bruxelles. 

Une petite difficulté s’ajoute pour les candidats dits non-résidents : ils ne peuvent représenter que 15 % du total des candidats déclarés admissibles à l’issue du concours d’entrée et accéder aux études de médecine. 

Il faut compter une trentaine d’euros pour s’inscrire au concours et entre 300 et 800 euros de frais de scolarité pour une année d’études.

L’Allemagne : une opportunité sur dossier pour les germanophones

Même s’il s’agit d’une destination prisée par les étudiants français pour leurs études de médecine, ces dernières restent sélectives en Allemagne. Avant toute chose, il faut savoir parler allemand ! Les cours sont dispensés dans la langue de Goethe.

Il est possible de suivre ses études dans l’une des universités publiques ou privées du pays. Pour y voir plus clair, le portail officiel hochschulkompass liste les établissements de l’enseignement supérieur qui proposent un cursus en médecine. Les candidatures sont centralisées et s’effectuent à la manière de Parcoursup sur un portail spécifique — le hochschulstart

La sélection s’effectue non seulement sur dossier, mais également selon trois quotas distincts : 

  • 60 % des places sont attribuées selon des critères propres à chaque université
  • 30 % des places sont attribuées aux meilleurs bacheliers. Les bacheliers français (et européens) sont directement mis en concurrence avec les bacheliers allemands. Le baccalauréat français est reconnu en Allemagne.
  • 10 % des places sont pourvues en fonction des résultats obtenus au TMS : Test für Medizinische Studiengänge. Il s’agit d’un test d’aptitude qui évalue la compréhension de problèmes liés aux domaines des sciences naturelles et de la médecine. Il est recommandé aux candidats français de passer ce test pour multiplier leurs chances.

🗓️ Les inscriptions du TMS ont généralement lieu entre les mois de décembre et janvier. Pour ce qui est de la campagne de candidature générale, les dates butoirs sont fixées courant mai pour les bacheliers de l’année précédente et courant juillet pour les bacheliers de l’année en cours. Ces périodes de candidature permettent de commencer l’année à la mi-octobre. C’est ce que l’on appelle le Wintersemester : le semestre d’hiver.

Certains établissements organisent une deuxième rentrée, plus tard dans l’année, à la mi-avril. Il s’agit alors de la rentrée du Sommersemester : le semestre d’été. La date butoir de candidature pour commencer ses études de médecine au printemps est fixée courant janvier

En tant que ressortissant de l’UE, il est possible de n’avoir aucuns frais de scolarité à payer dans les universités publiques allemandes. Toutefois, il faut s’attendre à payer des frais semestriels qui peuvent varier d’une à plusieurs centaines d’euros

L’Espagne : un excellent relevé de notes du bac ou rien

Une poignée d’étudiants français décident aussi chaque année d’étudier la médecine en Espagne. Les cours sont majoritairement dispensés dans la langue de Cervantès, mais certains peuvent également l’être en anglais

Au sein d’une université publique, les frais de scolarité s’élèvent à peu près à 1000 euros par an. Dans une université privée, ils peuvent tourner autour de 6 000 à 20 000 euros par an. 

La sélection s’appuie essentiellement sur les résultats obtenus au bac et sur ceux obtenus à l’issue de l’examen PAU : Prueba y Acceso à la Universidad. Il est possible de passer par un examen supplémentaire pour gonfler son score, mais les candidats espagnols sont avantagés, car ils sont préparés aux disciplines des épreuves, contrairement aux candidats français. 

D’autres idées de pays qui ont le vent en poupe en Europe

Entrer en médecine en Suisse est assez compliqué pour un étudiant français. Les places sont chères et les conditions très strictes, mais ça se fait ! D’autres pays d’Europe sont assez plébiscités : 

  • En Europe du Nord : la Lettonie, la Lituanie, l’Irlande, 
  • En Europe Centrale : la Hongrie, la Slovaquie, la Pologne, la Tchéquie
  • En Europe de l’Est : la Croatie, la Bulgarie
  • En Europe du Sud : Malte, le Portugal

➡️ Le mieux est de bien te renseigner sur le site des universités étrangères. N’hésite pas à tirer profit des différents contacts mis à ta disposition sur ces sites. Un numéro de téléphone ou un mail t’est partagé ? Contacte-les ! Plus tu te renseignes tôt, mieux préparé tu seras. 

Voici un tableau récapitulatif du top 3 des destinations européennes des étudiants français en médecine : 

RoumanieBelgiqueAllemagne
LangueSections francophones et roumain obligatoireFrançaisAllemand
Mode de sélectionDossier de candidatureConcours d’entrée avec épreuve écriteDossier de candidature
Frais de scolarité7 500 euros / anEntre 300 et 800 euros / anDes frais de semestre compris entre 50 et plusieurs centaines d’euros
Campagne de candidatureMaiEntre juin et juilletEntre mai et juillet pour une rentrée en octobre / en janvier pour une rentrée en avril

Il faut également savoir qu’une faible part de praticiens en activité régulière en France a obtenu son diplôme à l’étranger. En 2023, selon, ils sont 5,5 % à avoir obtenu leur diplôme dans un pays de l’UE — une proportion grandissante depuis 2010. Ils étaient 3 %.

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