Un étudiant sur cinq ne mange pas à sa faim, selon une étude de la FAGE

Le syndicat étudiant a publié une nouvelle étude sur le coût de la vie étudiante. Intitulée “Bouge ton CROUS”, celle-ci s’articule autour des conditions de précarité liées à l’alimentation et au logement. 
Mis à jour le / Publié le 10 janvier 2024
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© FAGE 

Une précarité étudiante persistante. Selon une étude de la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE), relayée par Franceinfo, mercredi 10 janvier 2024, 19 % des étudiants ne mangent pas à leur faim, soit un sur cinq. 

L’enquête, baptisée « Bouge ton Crous » a été menée auprès d’un panel de 7531 étudiants entre septembre et décembre 2023, par le biais d’un questionnaire sur la toile. Elle vise à mettre en lumière les difficultés liées à la précarité étudiante, notamment en matière de logement et d’alimentation. 

16% des étudiants non-boursiers sautent trois repas par semaine

Concernant les repas, les étudiants boursiers sont 28 % à indiquer qu’ils ne mangent pas leur faim. Si les non-boursiers sont 16 % dans cette situation, ces derniers affirment que le repas à 3,30 euros en moyenne au restaurant universitaire est trop cher. Conséquence, ces étudiants sont amenés à sauter plus de trois repas par semaine

S’endormir le ventre vide et étudier le ventre vide, ce ne sont pas des conditions pour faire des études », a déploré Sarah Biche, vice-présidente des affaires sociales à la FAGE, au micro de Franceinfo. De même, la moitié des étudiants interrogés (49 %) n’ont pas les ressources nécessaires pour se procurer des fruits et des légumes chaque semaine. 

Des conditions de logement déplorables

Sans surprise, le logement étudiant figure également au centre des préoccupations. Selon l’enquête, 37 % des personnes qui ne bénéficient pas d’un logement CROUS souhaitent en avoir un. Cela concerne plus d’un répondant sur deux (58 %) en Île-de-France.  Les raisons ? Des prix exorbitants (65 %) et la situation géographique (30 %). « Je n’ai plus de logement et loge chez des amis depuis plusieurs mois, ma mère m’a demandé de partir à mes 18 ans, je fais demandes sur demandes qui sont tout le temps refusées»,  indique un jeune qui dépend du CROUS de Versailles. 

« On attend un investissement massif sur la construction du logement pour les étudiants avec une priorisation, dans les politiques territoriales de ce public » , explique Sarah Biche. « Le logement est le premier poste de dépense », rappelle-t-elle avant d’ajouter : « C’est capital dans l’accès aux études ».  

 

Pour ceux qui ont un accès à des logements du CROUS, tout n’est pas tout beau tout rose non plus. La FAGE alerte, dans son étude, sur des situations d’insalubrité. « J'ai été infestée par des punaises de lit, les chambres sont traitées une par une plutôt que de traiter tout le bâtiment ce qui fait qu'on ne s'en sort jamais. J'ai dû insister pour qu'il y ait une intervention chez moi », indique une étudiante au CROUS de Normandie.

« Relativement récent mais ça ne m'empêche pas aux cafards de s'y plaire », ajoute une autre personne de 20 ans logée au CROUS de Lorraine.« La douche est complètement [sale], il y a de la pourriture partout et probablement des maladies du 16ème siècle aussi. L'évier était [cassé], je pouvais littéralement le soulever », renchérit un étudiant du CROUS d'Orléans-Tours. 

Sarah Biche précise qu’un sondé sur trois (32%) ne souhaite pas habiter dans une résidence universitaire du CROUS « à cause du bâti » ainsi que la présence de ces nuisibles. « On peut le comprendre, car comment arriver à être dans des conditions dignes quand on doit cohabiter avec des blattes et des cafards ? », déclare-t-elle.

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La précarité nuit à la réussite académique des étudiants 

Exercer une activité salariée est une nécessité, pour 41 % des sondés. Dans le détail, ce sont 54,2 % des non-boursiers et 41,4 % des boursiers. Ainsi, le syndicat précise que la précarité est le premier facteur d’échec académique : 35 % des interrogés travaillent plus de 12 h par semaine.

Pour 76 % d’entre eux, les aides ponctuelles ou annuelles délivrées par les CROUS leur sont inconnues et ne savent pas qu’ils peuvent en bénéficier. De même 64% d'entre eux ne connaissent pas les activités culturelles proposées par le CROUS. "L’accès aux pratiques culturelles et aux activités physiques et sportives est un réel marqueur d’inégalités sociales", peut-on lire dans l'étude.

Pour limiter la précarité et aider au mieux les étudiants, la FAGE préconisent plusieurs mesures : le repas à 1 euro pour tous, la mise en place des services de restauration sur tous les sites universitaires, la construction « massive » de logements étudiants ou encore le gel des loyers et des charges locatives. « Aujourd’hui, ce qu’on attend, c’est qu’on arrête de faire des promesses et qu’on commence à les tenir réellement », martèle Sarah Biche, avant de conclure : « Il faut [investir] à la fois dans le parc [de logement] social, mais aussi dans toutes les parties prenantes de l’enseignement supérieur ». 

Article publié le 10 janvier et mis à jour le 11 janvier, suite à la publication de l'étude complète sur le site de la FAGE.

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