En juin dernier, la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, et la ministre des Armées, Florence Parly, ont missionné aux dirigeants des Écoles Normales Supérieures (Paris, Lyon, Rennes et Saclay), de l’ESSEC, de l’ESCP, de HEC et de l’École Polytechnique d’élaborer des travaux sur l’ouverture sociale et de « formuler toutes les propositions de nature à permettre d’augmenter, de manière significative et selon un calendrier ambitieux, la proportion d’étudiants issus des milieux les moins favorisés » en leur sein. Suite à la publication de ces rapports le 14 octobre, les deux ministres ont décidé d’élargir les réflexions engagées.
Une démarche élargie aux filières universitaires
Le manque de mixité sociale dans les grandes écoles françaises est une problématique de longue date. Même si ces dernières ont déjà tenté de s’attaquer au sujet depuis maintenant plusieurs années, la question reste épineuse encore aujourd’hui. Et pour cause : alors que l’enseignement supérieur compte 38 % de boursiers sur critères sociaux, le chiffre s’effondre sous les 20 % dans les grandes écoles : 13 % en écoles de commerce, 19 % à l’ENS Paris et même 11 % à Polytechnique.
Pourtant, les grandes écoles ne sont pas les seules dans ce cas. En effet, certaines filières universitaires sont également particulièrement concernées, comme les facultés de droit et de médecine. En 2015, la Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques avait dévoilé que la PACES fait partie des formations les plus clivées socialement. D’après l’enquête, 4 jeunes sur 10 en première année de médecine proviennent de milieux sociaux aisés et « un enfant de cadre a deux fois plus de chances qu’un enfant d’ouvrier d’intégrer une deuxième année » en études de santé.
Un constat visiblement pris en compte par Frédérique Vidal et Florence Parly, qui ont manifesté leur souhait d’élargir la mission sur l’ouverture sociale aux filières universitaires.
Plusieurs pistes envisagées pour une plus grande mixité
Évolution des modalités des concours d’entrée, bonus aux concours pour les boursiers, actions d’accompagnement des lycéens, repérage précoce des futurs talents, recrutement hors des classes préparatoires, partenariats entre établissements... Suite aux différentes propositions émises par les grandes écoles missionnées, le ministère de l’Enseignement supérieur a manifesté son souhait de lancer un comité de pilotage afin d’ouvrir et d’approfondir les différentes pistes de travail présentées.
« Nous avons fait le pari de l’intelligence des acteurs, et ce pari s’avère aujourd’hui gagnant. », a annoncé Frédérique Vidal. « À travers le comité de pilotage, je souhaite que l’ambition sur l’ouverture sociale et l’égalité des chances, que j’ai portée avec l’introduction de taux de boursiers sur Parcoursup® qui ont permis à 22 000 boursiers supplémentaires de recevoir une proposition dans l’enseignement supérieur entre 2017 et 2019, continue de diffuser dans l’ensemble de l’enseignement supérieur. ».