Avec un taux de réussite de 96,4%, le bac général 2025 est marqué par des chiffres records. Jamais autant de jeunes n’avaient décroché ce précieux sésame qui ouvre les portes du monde de l’enseignement supérieur. Comment expliquer un tel succès ? Les candidats sont-ils meilleurs ou les correcteurs sont-ils plus cléments ?
Dans la presse, beaucoup évoquent la bienveillance des professeurs qui corrigent les copies, au point d’agacer le ministère de l’Éducation nationale qui entend durcir le ton pour les prochaines éditions. Explications.
« On ne doit pas donner le bac à tout le monde »
Pour Élisabeth Borne, le diplôme du baccalauréat ne doit pas uniquement sanctionner l’acquisition des acquis dans le secondaire. C’est aussi un passeport pour l’enseignement supérieur. Selon la ministre, « on ne doit pas donner le bac à tout le monde. (...) Il faut qu’on s’assure que les jeunes qui ont le bac ont toutes les chances de réussir dans l’enseignement supérieur », explique-t-elle sur Radio J.
Dans une directive envoyée ce 13 juillet, il a été demandé aux professeurs de ne plus faire preuve de « bienveillance excessive » dans les corrections. Élisabeth Borne a également demandé à ses équipes de trouver la source de l’augmentation du taux de réussite au bac, précisant que des mesures seraient prises pour évaluer de manière plus rigoureuse l’édition 2026 du bac.
Les professeurs sont-ils plus cléments avec les candidats ?
Dans son interview accordée à Radio J, Élisabeth Borne affirme que les consignes de bienveillance « ne viennent pas de la rue de Grenelle ». Un démenti qui s’adresse aussi bien aux suspicions qui portent sur le baccalauréat que sur le brevet.
Diplomeo a contacté un professeur de collège qui nous a confirmé qu'il a clairement été demandé de faire preuve de clémence envers les candidats du brevet. Il nous a indiqué : « dans l’épreuve de compréhension de texte en français, les collégiens ont majoritairement compris que la jeune femme était étudiante alors qu’elle était professeure. Ça n’a pas été pris en compte pour la rédaction ». Une question qui vaut tout de même 10 points (sur 50). Une autre source nous confirme que la consigne de la clémence a également été communiquée pour l'épreuve de sciences du brevet.
Si les barèmes sont communiqués par le ministère, nos sources confirment que l’interprétation revient aux inspecteurs d’académie-inspecteurs pédagogiques régionaux. Une interprétation qui a donc été plutôt clémente cette année, comme le confirme la consigne donnée : « le doute profite toujours au candidat ».
Sur X, un correcteur de SVT au bac affirme que les correcteurs sont invités à être cléments envers les candidats. À noter : les barèmes sont censés être confidentiels.
L’édition 2026 du brevet et du baccalauréat devrait donc être plus difficile. Une difficulté qui se ressentira non pas dans les épreuves, mais dans le durcissement des corrections.