L’employabilité à la sortie d’une école est aujourd’hui un critère essentiel, aussi bien pour les étudiants lors de leur orientation que pour les recruteurs, à la recherche des meilleurs talents. En 2020, 85 % des employeurs attendent des universités qu’elles produisent des diplômésprêts à être intégrés au monde du travail, contre 64 % en 2010. Un critère qui semble d’autant plus important dans le contexte actuel de crise sanitaire et économique, qui complique fortement les opportunités d’emploi des jeunes diplômés.
Depuis 10 ans maintenant, Emerging, cabinet de conseil spécialisé dans le domaine de l’employabilité, publie son classement GEURS (Global Employability University Ranking and Survey). Résultat d’une enquête approfondie menée auprès des recruteurs internationaux, il dresse la liste des 250 grandes écoles mondiales les plus remarquables à leurs yeux en termes d’employabilité.
Classement GEURS : plus qu’un simple top 250
Réalisé par Trendence, un institut de recherche indépendant commissionné par Emerging, le GEURS vient compléter les autres classements existants sur l’excellence académique et la recherche, mais permet aussi de mieux comprendre les attentes des employeurs.
Une enquête de fond menée auprès de 9000 recruteurs
Chaque année, le classement GEURS apporte des informations décisives au sujet de l’avis des employeurs sur l’enseignement supérieur à l’échelle mondiale. Cette année, ce top 250 a été mené entre mai et juillet 2020 : une période de crise sanitaire lors de laquelle, plus que jamais, les recruteurs se sont mobilisés pour réfléchir aux tendances et stratégies possibles permettant d’atteindre une synergie entre monde de l’enseignement et monde du travail.
Pour arriver à ses conclusions, Emerging a ainsi mis en place une méthodologie en deux temps : un sondage, permettant aux recruteurs d’exprimer leurs attentes en matière de jeunes diplômés, suivi d’un vote pour le classement mondial des meilleures universités à leurs yeux, sur le critère si essentiel qu’est l’employabilité. Chaque recruteur a pu entrer entre 10 et 20 votes, justifiés par des « leviers » (ou indicateurs d’employabilité) ayant motivé leurs choix.
Au total, cette année, 108 225 votes ont été recueillis auprès des 9000 employeurs, dans 23 pays, pour classer la performance de 6000 institutions internationales en matière d’employabilité. Parmi cette vingtaine de pays, on retrouve notamment des pays historiques de l’enquête, appartenant au G20, mais aussi 2 à 3 nouveaux pays émergents, intégrés tous les deux ans à l’étude, en fonction de leur politique éducative.
Deuxième classement le plus consulté par les employeurs, le GEURS est diffusé par le Times Higher International, éditorialisé sur leur site académique ainsi que sur leur nouveau site à destination des étudiants : le Times Higher Education. Un partenariat qui dure désormais depuis 5 ans.
Les leviers essentiels pour l’employabilité selon les recruteurs
Grâce à son enquête, Emerging peut analyser chaque année différents indicateurs essentiels pour mesurer la réputation des universités liée à l’employabilité. Mis en place en 2017, le concept de « levier » a permis au cabinet de conseil d’analyser les facteurs de motivation des employeurs lors de leur vote pour des établissements du supérieur. Chaque année, ces indicateurs d’employabilité permettent de suivre les tendances du marché de l’emploi et ses attentes, chaque université pouvant alors les activer afin d’améliorer sa performance en employabilité et sa position sur le marché.
Ressortent en 2020 des indicateurs tels que la performance numérique, la spécialisation, mais aussi le focus métier, les compétences (hard skills et soft skills) des diplômés, la performance académique et, bien sûr, l’internationalité. En 2020, si certains leviers comme la performance académique s’imposent au cours du temps comme des indicateurs de performance traditionnels, d’autres gagnent de plus en plus en hauteur, comme c’est le cas pour la performance digitale, la spécialisation et la compétence des diplômés. Ayant également établi un score par pays, Emerging a d’ailleurs pu conclure grâce à quel levier les pays du classement ont su s’élever ou se maintenir.
Les écoles françaises préférées des recruteurs internationaux selon leur employabilité
Au sein du classement international GEURS, les universités et grandes écoles françaises peuvent se vanter d’une très bonne performance.
France : une réputation d’excellence à l’international
Comptant au total 18 établissements dans le top 250 d’Emerging, dont 6 parmi les 50 premiers, la France se distingue avant tout par son excellence académique : un levier historique toujours très apprécié des recruteurs internationaux. Fait remarquable : ces derniers tendent à trouver davantage de qualités aux établissements supérieurs français que les recruteurs français eux-mêmes... Pourtant, la France se hisse bel et bien à la deuxième place du score « pays » établi par Emerging.
La réputation des écoles françaises à l’international est donc au beau fixe, même si, cette année, on ne compte pas de nouveaux arrivants tout droit venus de l’Hexagone dans le classement. De même, depuis 2010, seulement 3 nouvelles écoles françaises se sont imposées parmi les 250 universités les plus performantes. Une croissance sur 10 ans bien moins impressionnante que celles, par exemple, de la Corée du Sud, de l’Inde, de la Chine ou encore de l’Allemagne, mais qui est à mettre en perspective avec ceux des États-Unis et du Royaume-Uni : des pays quant à eux sur la pente descendante.
Classement des écoles françaises préférées des recruteurs en 2020
Cocorico ! Les talents français de l’ingénierie séduisent les recruteurs à l’international. Centrale Supélec, établissement composante de l’université Paris-Saclay, ouvre la marche de la performance à la française dans le classement GEURS 2020. Alors seulement 44e en 2019, l’école d’ingénieurs s’impose à la 22e place en 2020, suivi par HEC Paris qui s’accroche deux places plus bas et de l’École Polytechnique, en 30e position.
Si, après la 30e place, certains établissements comme l’ENS Paris, l’École des Ponts ParisTech et Skema Business School perdent du terrain, la grande majorité des autres grandes écoles françaises parviennent à monter dans le classement. Pour ce qui est d’Arts et Métiers ParisTech, ce n’est pas une, deux ou même trois, mais tout bonnement 32 rangs que la grande école de technologie enjambe, passant du 182e au 150e rang !
Rang en 2020 | Évolution rang depuis 2019 | Université |
22 | +22 | CentraleSupélec - Paris Saclay University |
24 | -2 | HEC Paris |
30 | -2 | École Polytechnique |
34 | -4 | École Normale Supérieure Paris - PSL University |
36 | +3 | EM Lyon Business School |
40 | +1 | Mines ParisTech - PSL University |
59 | +1 | EDHEC Business School |
63 | +3 | Sorbonne University - Sciences |
80 | +3 | ESSEC Business School |
112 | -1 | Paris Saclay University |
115 | +2 | ESCP Business School |
138 | +5 | SciencesPo |
142 | = | Dauphine University Paris - PSL University |
150 | +32 | Arts et Métiers ParisTech |
177 | -8 | École des Ponts ParisTech |
178 | -11 | École Centrale Lyon |
240 | +9 | Skema Business School |
244 | -27 | Télécom Paris |
Les écoles mondiales préférées des recruteurs internationaux selon leur employabilité
Si la France atteint un score pays plus que convenable, nombreuses sont les nouvelles universités mondiales à entrer dans la danse. En 2020, le GEURS accueille ainsi une plus grande diversité d’universités, mais aussi de pays.
Les universités asiatiques en pleine ascension
Si les États-Unis et la France ont un coup d’avance sur les autres pays et dominent jusqu’ici le classement des pays les plus performants en termes d’employabilité, les tables risquent de tourner durant la prochaine décennie. En effet, de nombreux pays se distinguent de plus en plus et voient leur score « pays » grandement évoluer. Le meilleur exemple est celui de l’Allemagne, passée du 12e au 3e rang entre 2010 et 2020. En cause : une meilleure réputation des universités germaniques, mais aussi l’entrée de 12 nouvelles grandes écoles nationales dans le top 250 en à peine 10 ans. La France, par comparaison, n’en a vu que 3 intégrer le classement, tandis que les États-Unis en ont même perdu.
Les pays asiatiques, notamment la Chine, la Corée du Sud et l’Inde, ont vu leur score « pays » s’envoler de manière spectaculaire depuis 10 ans, la première s’installant dans le top 5 et les deux dernières dans le top 15. Une tendance qui, selon Emerging, n’est pas prête de s’arrêter. Ces « fusées » asiatiques devraient poursuivre leur progression dans les prochaines années, puisqu’elles se positionnent sur des critères décisifsde l’employabilité, qui font fureur chez les employeurs. De fait, la progression du continent asiatique est, et pourrait être portée dans les années à venir, par leur extrême efficacité en termes de performance digitale (Corée du Sud, Chine, Japon, Hong Kong), mais aussi en termes de spécialisation (Inde). Mais l’Asie n’est pas la seule région d’avenir pour les recruteurs : la Nouvelle-Zélande, l’Autriche, l’Argentine, ainsi que l’Israël se positionnent également sur ces leviers prometteurs et réussiront probablement à se démarquer dans la course durant les années 2020.
L’année 2020 se voit donc marquée par une extrême diversification des pays dans le GEURS, en comparaison avec ses débuts. Une inclinaison qui n’est pas prête de changer, surtout en fin de classement, où les 50 dernières places voient de nombreuses universités et de nombreux pays entrer et sortir du classement, année après année.
Rang en 2020 | Évolution rang depuis 2010 | Pays | Évolution du score « pays » en 10 ans |
1 | = | États-Unis | -2160 |
2 | +1 | France | -262 |
3 | +9 | Allemagne | +559 |
4 | -2 | Royaume-Uni | -602 |
5 | +6 | Chine | +273 |
6 | -1 | Australie | +47 |
7 | -3 | Canada | -75 |
8 | -1 | Suisse | +70 |
9 | +12 | Corée du Sud | +342 |
10 | -4 | Japon | +21 |
11 | -3 | Espagne | +52 |
12 | -2 | Pays-Bas | +47 |
13 | -4 | Suède | -3 |
14 | +3 | Hong Kong | +173 |
15 | +8 | Inde | +197 |
Classement des écoles internationales préférées des recruteurs en 2020
Si pour l’année 2020, les 50 dernières places sont soumises à de grands changements, c’est bien moins le cas pour le top 10, qui reste relativement stable au cours du temps. Aux trois premiers rangs, les célèbres universités américaines California Institue of Technology, Massachussetts Institute of Technology et l’université de Harvard se disputent les premières places. Un top 3 entièrement américain, toutefois talonné par l’excellence des universités britanniques de Cambridge et d’Oxford. Cette dernière, qui était numéro 1 en 2013, fait d’ailleurs son grand retour en 2020 en passant de la 11e à la 5e place en seulement un an.
On note par ailleurs la percée de deux nouvelles grandes écoles dans le top 10 : l’université de Toronto qui saute de la 15e à la 8e place, suivie de la National University of Singapore, qui bondit quant à elle de la 14e à la 9e place. Le recul progressif des USA dans le score « pays » commence par ailleurs à se voir, avec la perte de quelques rangs des universités américaines du top 10, plus particulièrement de celles de Stanford (de la 5e à la 7e place) et de Yale (de la 9e à la 10e place). Reste à savoir si ces légendes de l’enseignement supérieur tiendront longtemps sur le podium face aux étoiles filantes asiatiques…
Rang en 2020 | Évolution rang depuis 2019 | Université | Pays |
1 | +1 | California Institute of Technology | États-Unis |
2 | +1 | Massachusetts Institute of Technology | États-Unis |
3 | -2 | Harvard University | États-Unis |
4 | = | University of Cambridge | Royaume-Uni |
5 | +6 | University of Oxford | Royaume-Uni |
6 | +1 | The University of Tokyo | Japon |
7 | -2 | Stanford University | États-Unis |
8 | +7 | University of Toronto | Canada |
9 | +5 | National University of Singapore | Sigapour |
10 | -1 | Yale University | États-Unis |
11 | +5 | New York University | États-Unis |
12 | -6 | Technical University of Munich | Allemagne |
13 | -1 | ETH Zurich | Suisse |
14 | -6 | Princeton University | États-Unis |
15 | +14 | Australian National University | Australie |
16 | -3 | Columbia University | États-Unis |
17 | +1 | Peking University | Chine |
18 | +8 | Imperial College London | Royaume-Uni |
19 | +2 | John Hopkins University | États-Unis |
20 | -1 | École Polytechnique Fédérale de Lausanne | Suisse |
21 | +10 | King’s College London | Royaume-Uni |
22 | +22 | CentraleSupélec - Paris Saclay University | France |
23 | -6 | McGill University | Canada |
24 | -2 | HEC Paris | France |
25 | -2 | IE University | Espagne |
26 | -16 | Hong Kong University of Science and Technology | Hong Kong |
27 | +27 | Indian Institute of Technology Delhi | Inde |
28 | +33 | University of British Columbia | Canada |
29 | +18 | Nanyang Technological University, Singapore | Singapour |
30 | -2 | École Polytechnique | France |
31 | +1 | Tokyo Institute of Technology | Japon |
32 | +1 | Shanghai Jiao Tong University | Chine |
33 | -9 | University of California, Berkeley | États-Unis |
34 | -4 | École Normale Supérieure Paris - PSL University | France |
35 | -15 | University of Melbourne | Australie |
36 | +3 | EM Lyon Business School | France |
37 | +35 | London School of Economics and Political Science | Royaume-Uni |
38 | +8 | University of Sydney | Australie |
39 | -5 | Humboldt University of Berlin | Allemagne |
40 | +1 | Mines ParisTech - PSL University | France |
41 | -5 | University of Montreal/HEC | Canada |
42 | -4 | University of Chicago | États-Unis |
43 | -18 | LMU Munich | Allemagne |
44 | +1 | Heidelberg University | Allemagne |
45 | -5 | University of Navarra | Espagne |
46 | +5 | Kyoto University | Japon |
47 | -5 | Duke University | États-Unis |
48 | -13 | University of Hong Kong | Hong Kong |
49 | -12 | University of Helsinki | Finlande |
50 | = | Tsinghua University | Chine |
Pour consulter l’intégralité duclassement GEURS d’Emerging et découvrir les 250 universités mondiales préférées des recruteurs internationaux, rendez-vous sur emerging.fr.