Chaque année, les candidats de classe préparatoire passent par la case SIGEM (Système d'intégration aux grandes écoles de management) pour classer les établissements qu’ils rêvent d’intégrer. Résultat : à partir de leurs choix, il est possible de réaliser un classement révélateur des business schools qui font briller les yeux des étudiants, celles qui cartonnent avec les expériences proposées, leur ouverture à l’international, la qualité de leurs débouchés ou la promesse d’un programme béton !
Scruté de près par les écoles de commerce, ce palmarès permet de légitimer leurs choix stratégiques, mais aussi de tester leur attractivité. Quelle est la meilleure business school de France ? Qui recueille toutes les faveurs ? Diplomeo te donne le verdict !
Comment est conçu le classement SIGEM ?
Pour établir ce palmarès, il faut calculer ce qu’on appelle les désistements croisés des candidats qui s’inscrivent au Programme Grande École après une classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE). Qu’est-ce que c’est ? On t’explique !
Admettons qu’un candidat soit admis dans les écoles A, B et C. Ses résultats ont convaincu les correcteurs, puis les jurys d’admission et il est désormais assuré d’avoir une place dans ces trois établissements. Toutefois, cet étudiant a toujours rêvé d’intégrer l’école C. Sur le SIGEM, il va classer ses vœux comme suit :
- École C
- École A
- École B
Cela signifie que, sur toutes les écoles qu’il pouvait intégrer, le candidat a été séduit par l’expérience proposée par l’école C. Maintenant, admettons que tous les étudiants admis dans les établissements A et C préfèrent intégrer la C. Alors, le duel SIGEM qui oppose les deux établissements est remporté par l’école C, ce qui signifie qu’elle sera mieux classée au SIGEM.
Le classement SIGEM 2025
Sans surprise, le top 3 est toujours occupé par HEC Paris, l’ESSEC, puis ESCP. Nommées les Parisiennes, ces trois institutions sont réputées pour leur capacité à ouvrir toutes les portes, mais aussi le haut niveau des cours proposés. La première école de France selon le SIGEM 2025 a aussi beaucoup fait parler avec ses frais de scolarité qui dépassent désormais les 70 000 euros pour l’intégralité du Programme Grande École.
| Rang 2025 | École | Progression 2024-2025 | Progression sur 5 ans |
| 1 | HEC Paris | = | = |
| 2 | ESSEC | = | = |
| 3 | ESCP | = | = |
| 4 | EDHEC | = | = |
| 5 | emlyon | = | = |
| 6 | SKEMA | = | = |
| 7 | Audencia | = | = |
| 8 | NEOMA BS | = | +1 |
| 9 | Grenoble EM | = | -1 |
| 10 | KEDGE | = | = |
| 11 | TBS Education | = | = |
| 12 | Rennes SB | = | = |
| 13 | IMT-BS | +3 | +3 |
| 14 | MBS | -1 | -1 |
| 15 | BSB | -1 | -1 |
| 16 | ICN Business School | -1 | -1 |
| 17 | Excelia BS | = | +1 |
| 18 | EM Strasbourg | +2 | -1 |
| 19 | INSEEC Grande École | = | +1 |
| 20 | ISC Paris | +2 | +1 |
| 21 | Clermont School of Business | = | +1 |
| 22 | Brest Business School | = | = |
| 23 | SCBS | = | = |
Le reste du top 10 semble se consolider. SKEMA conserve son importante avance vis-à-vis d’Audencia et NEOMA garde Grenoble EM dans son rétroviseur, après lui être passé devant en 2022. L'école de commerce est tout de même au coude-à-coude avec Audencia, un duel que l'institution gagne de justesse (50,3% des candidats admis dans les établissements ont préféré Audencia à NEOMA).
C’est au-delà de cette zone plutôt figée que le classement connaît des mouvements importants. La disparition de l'EM Normandie a fait des heureux : l'EM Strasbourg et ISC Paris gagnent deux places cette année. Grosse performance : un mouvement important s'opère du côté d'IMT-BS. La business school de région parisienne gagne 3 places et coiffe au poteau ICN Business School, BSB et MBS.
Diplomeo a pu interroger le directeur d'IMT-BS, qui enregistre l'une des plus belles progressions de l'histoire du SIGEM. « Je me réjouis particulièrement de la progression d’IMT-BS dans les classements au sein des classes préparatoires. Cette dynamique positive reflète l’intérêt croissant des étudiants pour le positionnement stratégique de l’école autour de l’intelligence digitale et, plus largement, de son alignement avec les enjeux émergents des entreprises. C'est toute la promesse d'IMT-BS qui se concrétise ! », déclare-t-il.
En observant de plus près les 5 dernières éditions du classement SIGEM, il est facile de s'apercevoir que ce palmarès reste relativement stable. Seuls phénomènes importants : la performance d'IMT-BS en 2025 ainsi que l'avantage de NEOMA pris sur Grenoble EM. Toutefois, un événement intéressant pourrait marquer le SIGEM 2026 : si la dynamique actuelle se poursuit, NEOMA pourrait devenir la 7e école de France et passer devant Audencia.
Quelles leçons tirer du SIGEM 2025 ?
Le premier constat qu’il est possible de dresser, c’est que les écoles les plus populaires sont celles qui offrent la meilleure expérience étudiante dans l’esprit des candidats. Et pour s’assurer de séduire le public prépa, ces établissements y mettent les moyens : réfection de campus, grandes campagnes de communication et expérience admissible sur-vitaminée.
Toutefois, avec un nombre de candidats qui est en légère augmentation et un nombre de places ouvertes conséquent au sein du top 10, il est difficile pour le bas du tableau de réussir à se positionner et à attirer les étudiants. Le nombre de places dédiées aux préparationnaires étant en baisse, ces écoles de commerce préfèrent allouer du temps et du budget à d’autres profils, comme les candidats AST – admis sur titre et issus de licence, BUT, BTS ou bachelor. Un choix stratégique qui se manifeste mécaniquement sur le classement SIGEM 2025.
Taux de remplissage : l’hécatombe se maintient
En 2024, seulement 11 écoles avaient réussi à pourvoir toutes les places disponibles, ce qui signifiait que 13 établissements n’avaient pas accueilli tous les étudiants qu’ils espéraient recevoir. Cette année, ce sont 9 business schools qui ne parviennent pas à atteindre un taux de remplissage de 100%. Les écoles de commerce font globalement mieux que l'an dernier.
| École | Affectés | Nombre de places ouvertes | Taux de remplissage |
| Audencia | 530 | 525 | 101% |
| BBS | 8 | 20 | 40% |
| BSB | 102 | 200 | 51% |
| EDHEC | 495 | 490 | 101% |
| EM Strasbourg Business School | 96 | 120 | 80% |
| emlyon | 525 | 525 | 100% |
| Clermont School of Business | 12 | 60 | 20% |
| ESCP | 430 | 430 | 100% |
| ESSEC | 445 | 445 | 100% |
| Excelia Business School | 36 | 85 | 42% |
| Grenoble EM | 550 | 545 | 101% |
| HEC Paris | 416 | 415 | 100% |
| ICN Business School | 106 | 170 | 62% |
| INSEEC Grande École | 44 | 60 | 73% |
| IMT-BS | 49 | 45 | 109% |
| ISC Paris Grande École | 17 | 30 | 57% |
| KEDGE Business School | 565 | 560 | 101% |
| MBS | 290 | 285 | 102% |
| NEOMA | 710 | 705 | 101% |
| Rennes SB | 301 | 300 | 100% |
| SCBS - South Champagne Business School | 0 | 20 | 0% |
| SKEMA Business School | 568 | 565 | 101% |
| TBS Education | 365 | 360 | 101% |
| Total candidats | 7 127 | 7 563 | 94% |
Au-delà de l’image que cela peut renvoyer, c’est un manque à gagner important. Prenons l’exemple d’ESC Clermont. Avec des frais de scolarité à 35 700€ et 48 candidats en moins par rapport aux espérances, cela représente une perte sèche de 1,7 million d'euros. Un phénomène qui ne semble pas s'améliorer malgré la hausse légère des effectifs en classe préparatoire : « le nombre de candidats en démission a augmenté », explique Anne Rivière, présidente du SIGEM et directrice de la formation initiale de TBS Education. Parmi les raisons évoquées ? On retrouve la volonté de redoubler - pour viser une meilleure école - ou de ne pas se diriger vers une école de commerce. En outre, la part de boursiers affectés est également en baisse.
Les baisses successives des effectifs en prépa ont néanmoins poussé la majorité des écoles de commerce de bas de tableau à se détourner de ce vivier pour attirer des jeunes étudiants motivés provenant de l’université ou de BTS. Des publics qui ont généralement un projet professionnel plus mûr et qui permettent de pallier un taux de remplissage plus faible lors des concours post-prépa.
Aujourd’hui, avec la baisse – voire l’absence totale - de dotations de l’État, être présent sur plusieurs tableaux et diversifier la communauté étudiante est devenu une question de survie pour les écoles de commerce.
