L’herbe est-elle plus verte ailleurs ? Peut-être bien que c’est le cas dans les écoles de commerce qui se mettent toutes au vert depuis plusieurs années. Campus repensés pour devenir plus propres, cours transformés pour prendre en compte les transitions sociétales et environnementales… Les innovations dans le secteur ne manquent pas !
Au-delà des mots, le Financial Times (FT) analyse chaque année si ces sujets sont bien au cœur de la stratégie des business school. Il le fait au travers de son palmarès des meilleurs MiM (Master in Management ou Programme Grande École pour les établissements français). Diplomeo a utilisé les données du média anglosaxon pour créer un classement des écoles de commerce les plus écologiques.
Quelle méthodologie pour ce classement ?
Pour établir son palmarès, le FT se base en partie sur deux critères importants en matière de développement durable :
- Le rang d’empreinte carbone : calculé sur la base de l’objectif de décarbonation défini par une école et complété par les rapports d’émissions de CO2. En outre, le média attribue une meilleure note aux établissements qui incluent le rapport Scope 3 - une méthodologie de calcul des émissions de gaz à effet de serre - dans leur audit.
- Le rang d’enseignements en décarbonation et RSE (responsabilité sociétale des entreprises) : calculé à partir de la proportion de cours obligatoires dédiés aux enjeux éthiques, sociétaux, environnementaux et climatiques. Le FT demande aussi aux diplômés d’attribuer une note à ces cours.
À partir de ces données, Diplomeo a attribué une note pour chaque champ. Plus une école se distingue sur un critère, plus son résultat est élevé. L’addition de ces deux évaluations permet ensuite d’obtenir un score global qui détermine le classement des établissements les plus engagés en écologie et développement durable.
Quelle est l’école de commerce la plus engagée ?
SKEMA est l’école de commerce qui se distingue le plus sur le sujet de l’écologie et des transitions. L’établissement est même numéro 1 dans le monde en matière d’enseignements dédiés à la décarbonation et à la RSE.
Rang Écologie | École | Rang FT |
1 | SKEMA | 18 |
2 | Audencia | 25 |
3 | Insead | 3 |
4 | HEC Paris | 2 |
5 | ESCP | 7 |
6 | emlyon | 12 |
7 | EDHEC | 14 |
8 | Essca School of Management | 68 |
9 | ESSEC | 10 |
10 | Excelia Business School | 39 |
11 | NEOMA | 30 |
12 | Iéseg School of Management | 26 |
13 | Clermont School of Business | 97 |
14 | MBS (Montpellier Business School) | 50 |
15 | Grenoble École de Management | 20 |
16 | EM Strasbourg Business School | 45 |
17 | Esdes Business School | 93 |
18 | Rennes SB | 92 |
19 | Paris School of Business | 43 |
20 | IMT-BS | 53 |
21 | ICN Business School | 67 |
22 | KEDGE | 56 |
23 | Burgundy School of Business | 49 |
24 | IAE Aix-Marseille Graduate School of Management | 71 |
25 | EM Normandie | 85 |
Si la plupart des écoles de commerce françaises ne sont pas très efficientes en termes de réduction de l’empreinte carbone, elles mettent toutes en place des dispositifs pour sensibiliser au développement durable ou aux enjeux sociétaux. Excelia Business School a déployé un ensemble de cours autour de l’eau et du climat, tandis que NEOMA forme ses élèves à la réduction des déchets via l’atelier 2 tonnes.
Si un établissement est moins bien classé, ce n’est pas parce qu’il ne s’intéresse pas aux enjeux du développement durable. Les cours et les programmes évoluent relativement vite pour tous les établissements qui ont été jugés pour les enseignements proposés il y a 3 ans ou plus.
Repenser l’expérience étudiante : la nouvelle bataille des écoles de commerce
En matière d’empreinte carbone, les séjours à l’international des professeurs comme des étudiants peuvent avoir un impact considérable sur le score d’une école. Pour cela, plusieurs établissements ont décidé de favoriser les échanges en visio, pour les enseignants-chercheurs qui doivent travailler avec des professionnels d’autres pays.
Mais ce n’est pas tout ! Désormais, les écoles de commerce poussent leurs élèves à opter pour d’autres moyens de transport lors de leur échange académique à l’étranger. À l’ESSEC, par exemple, les étudiants qui se déplacent dans des pays limitrophes, à l’aide du train ou du vélo, bénéficient d’un chèque de mobilité durable de 100 euros.
L’expérience étudiante se déroule aussi au sein des murs des business schools. Sur ce sujet, les écoles françaises ont du retard, mais commencent à repenser leurs espaces, voire à construire de nouveaux bâtiments qui sont pensés pour être beaucoup plus propres. NEOMA, MBS, l’ESSEC, ICN ou BSB ont tous récemment engagé des projets immobiliers afin de répondre aux nouvelles normes environnementales.
Pour les écoles de commerce françaises, le chemin est donc encore long, mais il semblerait que les décisions dépassent désormais les simples effets de communication pour se transformer en actes concrets.