À la fin de l’été 2024, 839 400 personnes ont signé un contrat d’apprentissage avec une entreprise, selon les données de la Dares, organisme statistique du ministère du Travail. Ce chiffre est en chute de 1,4%, la première en six ans depuis la réforme de l’apprentissage.
Pour rappel, la loi du 5 septembre 2018 relative à la liberté de choisir son avenir professionnel a permis de transformer le système de l’apprentissage. Celle-ci a notamment eu pour effet de modifier la limite d’âge de la formation en apprentissage de 26 à 29 ans et de rémunérer au Smic les jeunes âgés de 26 ans et plus.
Baisse des effectifs d’apprentis plus marquée dans l’enseignement secondaire
Parmi les plus de 800 000 personnes qui ont opté pour un contrat d’apprentissage à la fin d’août 2024, la Dares enregistre une diminution de 2,3% pour les formations dans l’enseignement secondaire. Il s’agit des jeunes apprentis qui étudient en CAP ou qui préparent un baccalauréat professionnel.
Dans l’enseignement supérieur, du BTS au master, l’affaiblissement du nombre d’étudiants en contrat d’apprentissage est de 0,9%.
Par ailleurs, le ministère du Travail précise qu’à la fin du mois d’août, 251 900 contrats d’apprentissage ont commencé depuis janvier 2024. Un chiffre en hausse de 1,9% par rapport à 2023. Dans le détail, les contrats signés ont augmenté de 1,7% dans le privé et de de 10,6% dans le public.
Contrat de professionnalisation : les premiers effets des coupes budgétaires de l’État
Si la baisse du nombre de contrats d’apprentissage reste faible, celle des alternants en contrat de professionnalisation est plus considérable. En effet, à la fin de l’été, 45 700 contrats pros ont été signés depuis le début de l’année, soit un déclin de 21,2% sur un an.
L'aide au recrutement pour le contrat de professionnalisation supprimée le 1er mai 2024
De même, fin août 2024, “on compte 71 400 personnes en contrat de professionnalisation, un effectif en baisse de 18,2 % par rapport à fin août 2023”, note le ministère du Travail.
Une chute d’effectif qui peut s’expliquer par différents facteurs. En tête : l’aide au recrutement de 6 000 euros pour l’embauche d’un apprenti en contrat de professionnalisation qui a été supprimée le 1er mai dernier. Le gouvernement a décidé, face à la hausse du déficit, de faire des économies et de raboter certaines aides à l’apprentissage.
Dans le cadre du projet de loi de finances 2025, les aides à l’embauche d’un apprenti sont en ligne de mire. Certaines aides pour les contrats d’apprentissage risquent de passer à la trappe, notamment pour les étudiants qui sont recrutés à bac+3 ou plus. Reste à savoir si cela va impacter davantage le nombre d’étudiants qui choisissent la voie de l’alternance dans le cadre de leurs études.