Le monde du travail, cet univers parfois impitoyable. Il arrive parfois d’y trouver des entreprises qui ne respectent pas les apprentis à leur juste valeur. Comment réagir en cas de problème ? Qui contacter ? Puis-je rompre mon contrat et changer d’alternance ? Autant de questions qui se bousculent dans ta tête et auxquelles nous allons répondre.
Alternance : les situations problématiques en entreprise
Lorsque tu es en contrat de professionnalisation ou d’apprentissage, plusieurs situations négatives peuvent survenir. Si toutes ne sont pas forcément illégales, elles peuvent ruiner ton expérience professionnelle en entreprise. Diplomeo te propose un petit retour sur les cas de figure que tu peux rencontrer.
La surcharge de travail : le quotidien de nombreux alternants
L’une des principales complaintes des alternants est liée à des journées trop longues et à un rythme de travail éreintant. Il n’est pas rare de devoir réaliser des heures supplémentaires, de temps en temps. Toutefois, dans certains cas, les managers dépassent les bornes. Alors que dit le Code du travail ?
En apprentissage comme en contrat de professionnalisation, l’alternant est considéré comme un salarié à part entière. Ainsi, il doit effectuer 35 heures par semaine. Tu peux effectuer des heures supplémentaires, mais certaines règles doivent être respectées :
- Tu dois bénéficier de 11 heures de repos consécutives entre la fin de ta journée de travail et le retour en entreprise le lendemain
- Tu ne peux pas dépasser les 48 heures de travail par semaine
- La moyenne de ton temps de travail sur les 12 dernières semaines ne doit pas dépasser les 44 heures
- Ton employeur est dans l’obligation de t’accorder une pause de 20 minutes toutes les 6 heures de travail
| 📝 À noter : Si tu as moins de 18 ans au moment où tu débutes ton alternance, les règles sont durcies pour ton employeur. Il est dans l’obligation de t’accorder deux jours de repos consécutifs et ne peut pas te faire travailler plus de 8 heures par jour. |
Des missions inadaptées au cœur du mécontentement des étudiants
Dans certains cas, plus qu’une surcharge de travail, le problème peut venir de missions qui ne sont pas adaptées. Si tu as signé pour un contrat de chargé de communication, ton employeur ne peut pas te demander de refaire la peinture ou de poser du carrelage.
Il ne faut pas oublier que l’alternance reste un dispositif pédagogique. Tu ne remplaces pas un CDI dans l’entreprise. Tes missions doivent être en accord avec le diplôme que tu prépares. Il ne t’est pas interdit de donner un coup de main de temps en temps. Toutefois, il ne faut pas que la majorité de tes missions soient décorrélées de ta spécialisation.
Harcèlement moral et sexuel : l’ultime frontière que certains employeurs franchissent
Dans certains cas – rares, on tient à te rassurer -, ton employeur peut avoir recours à une pratique totalement illégale : le harcèlement. Tu te fais hurler dessus ou humilier à longueur de journée devant tes collègues ? Ton manager t’envoie des messages jour et nuit, même pendant tes vacances ? Tu te sens isolé de tes collègues et personne ne te parle ? Alors, tu es victime de harcèlement moral.
| 📝 À noter :Le harcèlement moral est puni par la loi de 2 ans de prison et de 30 000 euros d’amende. Ce délit n’est pas forcément du seul fait du manager. Si un collègue te dénigre auprès des autres collaborateurs de l’entreprise et t’isole, alors il est aussi considéré comme auteur de harcèlement moral et des poursuites peuvent être engagées. |
Le harcèlement sexuel est aussi parfois présent dans les entreprises sous la forme de remarques sexistes ou de gestes déplacés. La sanction encourue par ton employeur ou ton collègue auteur de cette agression est la même que dans le cadre du harcèlement moral. Dans ce cas, n’hésite pas à contacter le plus tôt possible les autorités compétentes.
Comment réagir en cas de problème durant mon alternance ?
La première personne à contacter en cas de problème dans l’entreprise est ton manager. S’il est lui-même la cause de tous tes maux, alors ton école sera ton meilleur allié. Tuteur, responsable de formation ou service entreprise sauront t’aider au mieux si ton alternance se passe mal. En règle générale, ils te donneront des conseils pour essayer d’améliorer la situation avant d’échanger directement avec ton employeur, si besoin.
Ton école pourra te permettre, si jamais tu en ressens le besoin, de changer d’alternance. En effet, tu peux rompre ton contrat, avec le soutien de ton établissement, pour trouver une nouvelle entreprise d’accueil. Toutefois, tu ne bénéficies que d’un sursis de trois mois. Passé ce délai, il faudra t’acquitter des frais de scolarité ou quitter ton école, selon les modalités pédagogiques en vigueur. Cependant, dans certains cas plus complexes, il est possible que ton école fasse preuve de plus de tolérance.
Au sein de l’entreprise, tu n’es pas seul ! Tu peux bien sûr contacter le CSE (comité social d’entreprise) qui est composé de référents discrimination ou harcèlement. Une des missions de cet organisme interne est d’accompagner les salariés qui rencontrent des problématiques en interne. Toutefois, il n’est pas présent dans toutes les organisations : seulement celles de plus de 50 salariés. Le service des ressources humaines est également présent pour t’aider et saura recueillir ton témoignage. Sinon, tu peux aussi te rapprocher d'un représentant syndical. Attention toutefois : selon la taille de l'entreprise, il peut ne pas y avoir de service des ressources humaines. Dans tous les cas, ton école restera ton meilleur allié.
Si jamais tu sens que tu n’es pas écouté, n’oublie pas que tu as le statut de salarié. Cela te permet de porter plainte et d’amener en justice ton employeur, auprès du tribunal spécialisé dans les affaires liées au travail : les Prud’hommes. L’avantage de cette cour ? Tu n’es pas obligé d’être représenté par un avocat, ce qui peut t’éviter des dépenses importantes. Toutefois, si tu n’as pas envie d’aller jusque-là, tu peux toujours demander à un médiateur d’organiser une rencontre en terrain neutre entre ton employeur ou ton manager et toi.
On te rassure, ces extrêmes sont assez rares. D’après une enquête de 2024 menée par l’Observatoire de l’alternance, 91% des alternants se déclarent satisfaits, voire très satisfaits, de leur expérience en entreprise.
