L’enquête menée par l'Observatoire Étudiant des Violences Sexuelles et Sexistes dans l'Enseignement Supérieur a un but bien précis : inciter les acteurs de l’enseignement supérieur à agir face aux agressions sexuelles subies aussi bien par des femmes que par des hommes.
Un total de 9 624 réponses au questionnaire ont été récoltées. Parmi ceux qui ont répondu à l’enquête, 76% sont des femmes et 24% des hommes.
Les violences les plus dénoncées
34% des étudiants interrogés ont déclaré avoir été victimes ou témoins des violences suivantes :
- 58% de violence verbale
- 40% de propos homophobes
- 9% de viol une ou plusieurs fois
- 48% de contact physique non-désiré
Les femmes plus victimes que les hommes
De nos jours, les femmes sont plus victimes de sexisme que les hommes. En effet, selon cette étude sur les violences :
- 18% de femmes ont été victimes de violences verbales contre 8% des hommes
- 1 femme sur 5 (soit 20%) a été victime de contact physique non-désiré, contre 5% des hommes
- 11% des femmes ont subi des violences sexuelles, contre 5% des hommes
- 7% des femmes ont subi des violences dans un contexte alcoolisé, contre 1% des hommes
- 5% de femmes ont été victimes de viols, contre 1% des hommes
Selon une #enquête publiée ce lundi et réalisée par Observatoire #Etudiant des #Violences#Sexuelles et #SexistesUne étudiante sur vingt a déjà été #victime de viol Une sur dix d'agression sexuelle. Consulter l'enquête : https://t.co/uubWjhr07I #violencessexuellespic.twitter.com/udSENcQhTy
— Fonds de solidarité Oui Care (@FondsOuiCare) October 12, 2020
Où et qui ?
Les actes de violence physique cités dans l'étude sont plutôt commis en soirée ou en week-endhors du campus. C'est le cas pour 56% des viols. Il faut savoir que 76% de ces violences sexuelles ont lieu sous l'emprise de l'alcool et 51% sans.
Les faits subis sont majoritairement commis par des étudiants de genre masculin, en particulier ceux de violence physique. Il en est de même pour les viols et les violences sexuelles avec ou sans alcool.
En ce qui concerne les actes de violence verbale, ces derniers sont essentiellement commis en soirée et pendant les cours.
Les principales causes des violences sexuelles
Selon les répondants, plusieurs motifs sont à l'origine des agressions sexuelles dans les établissements scolaires :
Principales causes des violences sexuelles selon les repondants- Manque deducation : 18 %
- Effet de groupe : 20 %
- Impunite : 18 %
- Alcool : 18 %
Les établissements remis en cause
Selon l’enquête, seuls 11% des étudiants indiquent avoir informé leur établissement des faits subis ou constatés. Mais pourquoi ? Eh bien parce que 22% disent que « ça ne sert à rien » et 9% déplorent le fait que « ça ne sera pas pris au sérieux. » Pour 18% d’entre eux, il n’existerait d’ailleurs même pas de structures qui prendraient en charge ce type de situation dans leur établissement.
Pour remédier à la situation, 13% proposent une campagne de communication pour alerter sur le sujet et 12% suggèrent des actions de prévention dans les associations et durant les soirées.
Une question de type de formation
Le type de formation suivi par les étudiants peut lui aussi déterminer la proportion de violences sexistes et sexuelles au sein d’un établissement. En effet, selon les répondants, certaines formations sont «plus sexistes» que d’autres. Parmi elles :
- Sciences Po (89%)
- les universités (71%)
- les écoles d’ingénieurs post-bac (71%)
- les écoles de commerce post-bac (70%)
- les écoles d’ingénieurs post-prépa (70%)
- les écoles de commerce post-prépa (84%)
Ici, on peut supposer que les étudiants de ces établissement sont plus conscients de la réalitédu sexisme, puisqu’ils évoluent dans un environnement plus axé sur les questions sociales. D'où l'impression que le sexisme y est prépondérant.
Les sentiments ressentis par les victimes
Plusieurs émotions négatives sont éprouvées par les répondants de l'enquête menée par l'Observatoire Étudiant des Violences Sexuelles et Sexistes dans l'Enseignement Supérieur. Les deux sentiments qui ressortent le plus souvent sont la colère (33%) et la honte (21%).
Ce que ressentent les victimes- Colere : 33 %
- Honte : 21 %
- Degout : 12 %
- Impuissance : 9 %
- Peur : 8 %
- Tristesse : 6 %
- Culpabilite : 5 %
- Choc : 5 %
- Incomprehension : 4 %
- Perte de confiance : 2 %
- Frustration : 2 %
- Insecurite : 1 %
Ils en parlent
Même s'il s'agit d'un sujet sensible dans la plupart des cas, certains étudiants en parlent tout de même avec leur entourage, notamment avec leurs amis, au sein de l'établissement ou non.
Les personnes avec qui ils en parlent notamment sont :
- leurs amis : 63 %
- leur famille : 14 %
- personne : 8 %
- un professionnel de santé : 5 %
- un membre de l'administration : 4 %
- la police : 2 %
- des inconnus : 2 %