À moins de 4 semaines de la date butoir, de nombreux élèves se retrouvent sans solution. Alors que les lycéens en filière générale et technologique doivent commencer leur stage d’observation de fin d’année de seconde à partir du 17 juin prochain, la recherche d’entreprise à l’approche du jour J s’avère peu fructueuse.
Pour rappel, la plateforme Mon stage de secondea ouvert ses portes en mars dernier, suite à l’initiative de l’ancien ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal. L’actuel Premier ministre avait annoncé la mise en place d’une période de 15 jours en milieu professionnel, pour les 600 000 élèves de seconde générale et technologique. Le but ? Mettre à profit le mois de juin, lorsque les lycéens ne sont plus en classe, afin de découvrir le monde du travail.
Plus de la moitié des élèves de seconde sont sur la touche
Si le site gouvernemental 1jeune1solution propose quelques offres de stage pour les lycéens de seconde, cela s’avère insuffisant pour garantir une place à tout le monde. « Quand on dépose les candidatures, soit ils ne nous répondent pas, soit ils nous rappellent pour nous dire que ça va être mort », raconte un élève au micro de BFMTV.
La plupart des jeunes qui ont trouvé un stage bénéficient d’un réseau et de proches qui ont pu les aider personnellement. « Dans ma classe, soit les personnes ont des parents qui les prennent en stage, soit ils ont des contacts qui peuvent leur trouver ce stage », ajoute l’élève.
Trouver un stage en seconde devient un casse-tête pour certains lycéens pic.twitter.com/YR3TLvf23m
— BFMTV (@BFMTV) May 19, 2024
Du côté des syndicats du second degré, cette décision gouvernementale de faire suivre un stage aux élèves de seconde est « un échec ». C’est ce qu’estime Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, à Europe 1. « Sur les premières recherches qu’on a pu faire, entre 50 et 75 % des élèves n’ont toujours pas de stage », déplore-t-elle.
Une concurrence avec les lycéens de la voie professionnelle
Pour les lycéens de la voie générale, une difficulté supplémentaire s’ajoute à celles déjà existantes : la concurrence avec leurs camarades de la voie professionnelle. Ces derniers effectuent, à la même période, leurs périodes de formations en milieu professionnel (PFMP), qui sont obligatoires dans le cadre de leur cursus.
Ces stages en entreprise obligatoires pour les jeunes en lycée pro concernent à la fois les CAP, que ceux scolarisés en bac pro sur trois années (seconde, première et terminale). « C’est compliqué, car ils ne prennent pas les mineurs » dans la plupart des cas, « puis étant donné que je suis en général, les places sont plus réservées aux élèves qui sont en pro », indique une élève à BFMTV.
Enfin, les entreprises alertent sur une période difficile pour accueillir des jeunes au sein de leurs structures. Des sociétés de « petite taille » qui ont « déjà du mal à recruter, n’auront pas forcément la possibilité logistique de recevoir un jeune », affirme le vice-président de la Confédération des petites et des moyennes entreprises (CPME), dansles colonnes du Parisien.
Reste à savoir si tous les élèves de seconde générale et technologique réussiront à trouver une entreprise d’accueil d’ici à la mi-juin. Celles et ceux qui restent bredouilles pourraient éventuellement se tourner vers le Service national universel (SNU). Ce programme, bientôt obligatoire pour les jeunes de 15 à 17 ans, propose un séjour de cohésion ou de mission d’intérêt général, à la même période.