Vous avez bien lu, nous allons vous parler du service sanitaire et non du service militaire qui reste en toile de fond de l’actualité. La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, et la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, ont annoncé la mise en place, à la rentrée 2018, du service sanitaire de santé. Voici une présentation de ce nouveau dispositif en 5 questions !
En quoi consiste la mesure ?
Le service sanitaire de santé consiste à réaliser des actions de prévention dans les collèges, lycées et universités. Elles pourront également s’étendre à des lieux comme les maisons de retraite, les prisons, les structures médico-sociales, les entreprises, etc.
Ces ateliers seront organisés avec l’aide de personnes relais sur place et menés par des étudiants en filières médicales ou paramédicales.
Quatre thématiques seront privilégiées :
- l’alimentation
- l’activité physique
- les addictions
- la santé sexuelle et affective
Les étudiants pourront donc intervenir autour de la nécessité de faire du sport, des aliments bons pour la santé, des conduites à risques, de la contraception, des risques de l’addiction, etc.
Quel est son but ?
Selon les ministres à l’origine de la mesure, le but de ce nouveau service sanitaire est de « promouvoir les comportements favorables à la santé ». Ainsi, les étudiants en santé pourront se pencher sur de grands enjeux de santé publique et trouver des solutions de prévention attractives à mettre en place. Ils pourront, dans certaines zones, palier un manque d’information induit par un désert médical ou une population fragilisée. L’État compte veiller à la bonne répartition territoriale des actions de prévention. Pour l’État, la prévention sanitaire est également un enjeu économique. L’obésité coûte en effet plus de 20 milliards d’euros par an. Pour le tabac et l’alcool, les coûts sont respectivement de 26,6 et 25 milliards.
Qui est concerné par ce Service sanitaire ?
Au total, ce sont 47 000 étudiants qui seront concernés dès la rentrée 2018. Parmi eux, on trouve donc les étudiants en :
- médecine
- maïeutique (sage-femme)
- odontologie (dentistes)
- pharmacie
- soins infirmiers
- kinésithérapie
Le service sanitaire sera ensuite étendu aux autres professions de santé (podologue, orthophoniste, ergothérapeute, etc.) à la rentrée 2019. Le nombre d’étudiants concernés passera alors à 50 000.
Des expérimentations auront lieu dès le mois de mars 2018 à Clermont-Ferrand, Angers, Caen et Dunkerque.
Comment cela va-t-il s’organiser pour les étudiants ?
Le service sanitaire étudiant sera :
- obligatoire pour l’obtention du diplôme
- validé par des crédits ECTS
- d’une durée de 3 mois, de manière continue ou non (six semaines à temps plein ou 60 demi-journées)
Concrètement, le service sanitaire se découpera en trois étapes pour les étudiants :
- période de formation des étudiants aux enjeux et techniques de prévention
- déploiement d’une action de prévention en situation
- restitution de l’action dans le cadre de leur formation académique
Autre question que l’on peut se poser : quand intervient ce module au cours de la formation ? Rien n’est défini pour l’instant, même si le service sanitaire devrait s’effectuer :
- en 2e ou 3e année pour les infirmiers
- en 4e ou 5e année pour l’odontologie
- en 4e ou 5e pour les pharmaciens
- en 3e année pour les médecins
Combien coûte le Service sanitaire de santé ?
Au total, la mesure va coûter, selon les estimations du Professeur Vaillant, rapporteur du projet, 6,75 millions d’euros. Pour les étudiants, ce nouveau module ne coûtera rien. Les frais de transport seront pris en charge. Cependant, la mission ne sera pas rémunérée.