Cette session 2020 du baccalauréat entrera décidément dans les annales. Après l'annonce de la réforme du diplôme, son statut de dernière année en contrôle terminal l'a mise sous les projecteurs. Les perturbations de ses nouvelles épreuves a elle aussi marqué le cours de l'année, puis ce fut le tour de la pandémie mondiale de coronavirus de bouleverser son déroulé. Passer son bac cette année n'a pas été un long fleuve tranquille.
Malgré tout, cette promo 2020 n'avait pas fini de faire parler d'elle puisqu'elle quitte la scène avec un taux record d'admis de 91,5%. Comment expliquer une telle hausse et surtout comment absorber un tel nombre d'élèves dans l'enseignement supérieur ?
91,5% de bienveillance et de contrôle continu
À l'annonce de ce taux exceptionnellement haut, Jean-Michel Blanquer n'a pas semblé surpris : « Comme on s’y attendait, il y a plus d’admis puisque c’est le contrôle continu », affirmait-il sur BFM-TV. « Le fait qu’environ neuf élèves sur dix aient le baccalauréat n’est pas choquant en soi. » Ce passage en contrôle continu aura tout de même permis une augmentation de 13,7 points supplémentaires d'admis.
De plus, la bienveillance était le mot d'ordre du Ministère de l'Éducation Nationale. Les jurys d'harmonisation des notes ont eu un rôle central cette année. Chaque établissement a ainsi bénéficié d'une première harmonisation, basée sur les résultats habituellement obtenus par leur élèves à l'examen terminal. Puis, l'étude de dossier individuel a permis de statuer sur l'obtention ou non de points supplémentaires du jury. Cette demande exceptionnelle visait à ne pas pénaliser les candidats déjà perturbés par un changement soudain des modalités de l'examen préparé depuis le début de l'année scolaire.
Cap sur l'enseignement supérieur
Une question reste en suspens face à ce taux de réussite inédit. Alors que la phase d'admission Parcoursup® bat son plein, comment le nouveau gouvernement Jean Castex compte-t-il accueillir l'ensemble de ces néo-bacheliers dans l'enseignement supérieur ? Lui, qui tire déjà la sonnette d'alarme quant au manque de moyens criants. En effet, ce sont 677 634 nouveaux diplômés sur les 740 584 candidats inscrits qu'il faut s'attendre à retrouver en études supérieures dont au moins 658 039 dans des formations Parcoursup®.
La covid-19 aura apporté une première expérience de l'enseignement à distance qui progressivement entre dans les mœurs, au vu du dernier sondage Parole aux jeunes sur le post confinement. Il révèle que 50% des jeunes ont apprécié les cours à distance et que la proportion idéale entre distanciel et présentiel ne devrait pas excéder 60% pour les cours en ligne. C'est peut-être aussi dans cette logique d'absorption que Frédéric Vidal, déjà en poste au Ministère de l'Enseignement Supérieur, avait déclaré au Parisien son désir de réorganiser les cours dès la rentrée de septembre, afin de faire face à une éventuelle deuxième vague épidémique.