Depuis 3 mois, la question de la précarité étudiante a été violemment mise sur la table en France. De fait, le 8 novembre, un étudiant s’était immolé par le feu après avoir perdu sa bourse en « triplant » sa deuxième année de licence. Le gouvernement avait alors annoncé un ensemble de mesures pour répondre à la vague de mobilisations étudiantes qui a eu lieu dans le pays.
Parmi ces annonces, la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Frédérique Vidal, avait notamment promis le lancement d’un numéro d’appel pour répondre aux situations ponctuelles d’urgence « au plus tard avant la fin de l'année ». C’est finalement à partir du vendredi 10 janvier que le numéro a été mis à disposition des jeunes.
Un numéro pour faciliter les démarches des étudiants
En France, seulement 50 000 étudiants en situation de précarité sur 125 000 demandent à bénéficier d’aides d’urgence auxquelles ils ont droit. Le numéro d’appel d’urgence proposé par le gouvernement permettra notamment de les informer sur les bourses et les aides relevant du ministère de l’Enseignement supérieur et de les accompagner vers les services sociaux pour faciliter leurs démarches.
Ce numéro qui est le 0 806 000 278 est ouvert du lundi au vendredi entre 9h et 17h, au prix d’un appel local, non surtaxé. En complément de cette disposition, le gel des loyers dans les résidences universitaires et l’extension de la trêve hivernale avaient également été décidés l’année dernière. Actuellement, le gouvernement travaille sur une éventuelle inclusion des étudiants dans le futur revenu universel d’activité.
Des mesures insuffisantes selon les syndicats étudiants
Malgré les différentes propositions du gouvernement pour répondre à la précarité étudiante, plusieurs syndicats étudiants avaient manifesté l'an dernier leur insatisfaction quant aux décisions prises suite au drame.
Alors que plusieurs d’entre eux demandaient une hausse des bourses en novembre, le gouvernement excluait cette possibilité en rappelant qu’une augmentation de 46 millions d’euros avait déjà été décidée. En août dernier, l’UNEF pointait déjà dans une enquête que le coût de la vie étudiante était frappé de plein fouet par l’inflation avec une augmentation de 2,83% à la rentrée 2019-2020, contre une croissance de 1,20% en ce qui concerne les bourses.