Le gouvernement a dévoilé cette semaine son projet de loi de Finances qui annonce les futures mesures budgétaires et la répartition des crédits selon les ministères. Hormis les baisses d’impôt, la hausse des taxes sur le carburant, ou encore la suppression de nombreux postes dans la fonction publique, c’est surtout le budget alloué à l’éducation et la recherche qui a attiré notre attention. Il s’élève à 25,1 milliards d’euros, soit une hausse de 549 millions par rapport à l’année 2018, jugée pourtant insuffisante.
Un budget en hausse de 500 millions d’euros
À nouveau, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche se voit attribuer le troisième plus gros budget après l’Éducation nationale et la Défense. Le gouvernement l’a annoncé, la recherche et l’éducation font partie de ses priorités, avec la transition écologique dans le cadre du « Grand Plan d’investissement ». Le budget total de l’enseignement supérieur et de la recherche s’élèvera pour l’année 2020 selon les annonces d’Édouard Philippe à 25,49 milliards d’euros. Une somme qui est pour l’instant prévisionnelle et qui peut être amenée à évoluer à la hausse comme à la baisse. Cependant, ce budget a augmenté de 1,55 % par rapport à l’année 2019 et représente 10% de la hausse du budget de l'État. Cette enveloppe de 500 millions supplémentaires, (contre 549 entre 2018 et 2019 néanmoins) sera réparti entre :
- 175 millions pour poursuivre le déploiement du Plan Étudiants, ce qui se traduit par l'ouverture de places supplémentaires, la création d'emplois, mais aussi à mettre en place la réforme des études de santé, la mise en place de projets stratégiques, le financement d'une prime de reconnaissance pour l'investissement pédagogique ou encore pour la construction du Campus Hospitalo-Universitaire Nord Grand Paris.
- 67 millions pour les étudiants, investis dans les bourses, l'aide à la mobilité internationale mais aussi la création d'une certification en anglais, que tous les étudiants passeront à la fin de leur licence, BTS ou DUT, qui sera reconnue internationalement.
- Le Ministère investit également pour la recherche en soutenant le Programme Recherche Spatiale, le Plan Intelligence Artificielle et des organismes de recherche pour mettre la France et ses chercheurs au premier plan dans des secteurs où ils excellent. Frédérique Vidal doit encore annoncer d'ici la fin de l'année, le contenu d'une loi Recherche qui veut "redonner de la visibilité, du temps et des moyens à la recherche".
Des étudiants toujours plus nombreux
Cette hausse non négligeable du budget du ministère est pourtant considérée comme peu satisfaisante. Le budget ne faiblit pas et gagne 1,55 %, contre 2% l'année dernière, mais le nombre d’étudiants ne diminue pas non plus. Les bébés nés durant le boom démographique des années 2000, arrivent désormais dans l’enseignement supérieur et se bousculent au portillon de Parcoursup®. Ils sont cette année, 2 711 500 étudiants à s'être inscrits dans l'enseignement supérieur, dont 700 000 petits nouveaux. En 2018, ils étaient 32 700 étudiants de moins. Les différents syndicats et directeurs d’établissements jugent toujours l’augmentation du budget insuffisante pour faire face à l’augmentation croissante du nombre d’étudiants en France et à la mise en place des nouvelles mesures de la loi ORE. Ces derniers estimaient l'année dernière que les besoins réels s'élevaient à 1 milliard d’euros supplémentaires. Cette annonce du budget a été complétée par les annonces de la ministre Frédérique Vidal sur la rentrée étudiante et sur le second bilan de Parcoursup®, qui vient de fermer pour la rentrée universitaire 2019.
Une augmentation constante
En réalité, ce n’est pas la première année que le gouvernement concède plus de crédits au Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Chaque année depuis au moins 8 ans, quels que soient le gouvernement et la ligne politique, le budget attribué à ce domaine ne cesse d’augmenter, malgré une petite stagnation entre 2014 et 2015. Entre 2012 et 2020, il a bondi de près de 13,6 %, ce qui correspond à plus de 3 milliards d’euros. Des efforts constants qui ne semblent pourtant toujours pas satisfaire les différentes organisations du monde de l’enseignement supérieur.
L’évolution du budget du ministère de l’enseignement supérieur