La plateforme Parcoursup va-t-elle connaître de nouveaux ajustements ? Interrogée sur le sujet ce lundi 17 mars sur franceinfo, la ministre de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur, Elisabeth Borne, a défendu le « besoin d’une plateforme » pour les lycéens de terminale, mais qu’il faut, en revanche, « faire mieux ».
Alors que la première étape de clôture des vœux s’est achevée la semaine dernière, la ministre reconnaît que Parcoursup « est un moment stressant pour beaucoup de jeunes et leurs familles » et qu’il est nécessaire de se poser les bonnes questions sur son orientation.
« Sortir d’un système qui reproduit les inégalités »
Pour la ministre de l’Éducation, il est nécessaire de repenser toute l’orientation des jeunes. Selon elle, l’Hexagone est l’un des pays qui « reproduit le plus les inégalités sociales » en termes d’orientation. Cette déclaration intervient deux mois après le discours de politique générale du Premier ministre, François Bayrou, qui remettait en cause Parcoursup. Ce dernier avait estimé, en janvier dernier, la nécessité « d’ouvrir les portes » et « d’inventer la période de l’année d’articulation entre le secondaire et le supérieur ».
Élisabeth Borne souhaite ainsi « sortir d’un système qui reproduit les inégalités ». Un argument confirmé par une étude du Céreq, qui met en lumière les disparités selon le niveau, le diplôme et l’insertion professionnelle en fonction de son milieu social. En effet, 88 % des enfants issus de familles aisées accèdent à l’enseignement supérieur, contre 40 % des moins favorisés.
Une concertation sur l’orientation en cours
« Il y a une concertation qui est en cours sur l’orientation », précise la ministre de l’Éducation, avant d’ajouter que les conclusions seront présentées « dans les prochaines semaines ». Élisabeth Borne donne pour exemple une contribution du Medef (Mouvement des entreprises de France) qui publie ce lundi une étude sur le coût de la mauvaise orientation.
Cette étude met en lumière les échecs d’orientation des élèves, le décrochage scolaire ou encore les difficultés pour un jeune d’intégrer la formation de ses rêves. Le Medef stipule que la mauvaise orientation coûterait environ 4 milliards d’euros par an à l’économie française. Sur ce point, la ministre a réagi. « C’est un sujet pour l’économie française et pour tous ces sujets auxquels on ne permet pas précisément de révéler leurs talents », explique-t-elle.
« On réfléchit et on met en place chaque année des améliorations de Parcoursup », ajoute Élisabeth Borne. Le cas des formations en tension a aussi été évoqué. « Forcément, quand il y a des formations avec 1 000 places pour 30 000 candidats, cela ne va pas satisfaire tout le monde, mais c’est important pour chacun d’ouvrir le champ des possibles ».
Il faut dire que chaque année, la plateforme Parcoursup essuie de nombreuses critiques. Une procédure jugée trop opaque, problèmes techniques répétés ou encore machine à sélection, la plateforme est souvent pointée du doigt.
Si Élisabeth Borne reconnaît qu’il y a des améliorations à apporter, elle défend toutefois « le besoin d’une plateforme pour rapprocher des centaines de millions de demandes et d’offres » pour les milliers de candidats qui passent du secondaire au supérieur chaque année.
🔴 Parcoursup ➡️ "ll y a une concertation qui est en cours sur l'orientation. Je suis persuadée qu'on doit faire mieux, précisément pour sortir d'un système qui reproduit les inégalités", dit Élisabeth Borne. pic.twitter.com/6QdGMbMNw4
— franceinfo (@franceinfo) March 17, 2025