L’heure de vérité a sonné. Depuis ce lundi 2 juin à 19 heures tapantes, les lycéens de terminale et les personnes en réorientation savent s’ils ont décroché (ou non) leur sésame dans l’enseignement supérieur.
66 % d’entre eux ont déjà reçu au moins une proposition d’admission, a précisé le ministère ce mardi 3 juin, auprès de l’AFP. En tout, « 2,67 millions de réponses ont été envoyées ». Entre soulagement, montagnes russes ou déception : les lycéens racontent la suite du feuilleton.
Un vœu accepté, la pression envolée
Clap de fin pour les candidats qui se sont inscrits sur la plateforme d’accès aux études post-bac. Pour Alexandre, en terminale professionnelle Agora à Ambert (Puy-de-Dôme), c’est le soulagement. « J’ai demandé des BTS et des BUT en communication dans toute la France. J’ai trois formations acceptées dans un BTS privé et public ainsi que dans un IUT à Tours », se réjouit le lycéen.
Une délivrance pour ce jeune homme, qui, tout au long de la procédure, a connu son lot d’inquiétudes. « Depuis la fin de la période de la validation des vœux et des lettres de motivation, j’ai ressenti une vraie période d’attente et d’angoisse », explique-t-il.
Puis, avec un calendrier chamboulé dans le sillage de la réforme du lycée professionnel, le stress s’est révélé être à son paroxysme. « Les épreuves du bac pro qui ont été avancées à la même période, ça nous a mis dans un état de stress accumulé », confie Alexandre. En revanche, il reste « content de l’avoir passé maintenant » à l’instar de ses camarades de la voie générale, qui devront affronter les épreuves du bac dans deux semaines.
« J’ai peur de me retrouver sans rien »
Si certains peuvent souffler, d’autres restent en suspens, dans l’attente d’une bonne nouvelle qui tarde à venir. À l’image de Kenza, lycéenne de Seine-Saint-Denis, qui est dans l'incertitude la plus totale. « J’ai d’abord opté pour deux licences MIASHS à l’université Paris Cité et Panthéon Sorbonne (en attente pour les deux), une licence mathématiques refusée à la Sorbonne et en attente à Villetaneuse, et plusieurs prépas MPSI et MP2i refusées », explique-t-elle.
Cette dernière, forte de ses spécialités maths et physique-chimie, supplément maths complémentaires, se retrouve sur le fil du rasoir malgré ses 16 de moyenne au cours de l’année. « En physique, le début de l’année a été plus compliqué, mais j’ai augmenté ma moyenne de 5 points entre le premier et le second trimestre », ajoute Kenza.
À l’inverse, Mélissa, originaire d’Avignon (Vaucluse) a vu tous ses vœux en attente. Mais elle « s’y attendait », au regard de ses résultats scolaires. « Je tourne autour de 10, alors que, selon les profs, il faudrait au moins 13 pour entrer en BTS », affirme la lycéenne en bac pro. « J’ai eu un problème familial, j’allais rarement à l’école, car j’ai fait un décrochage scolaire », renchérit-elle, inquiète. « J’ai peur de me retrouver sans rien et je me connecte toutes les 30 minutes sur la plateforme pour vérifier ma position ».
Les réorientés à la croisée des chemins
Parmi les candidats en suspens, nombreux sont ceux qui vivent cette angoisse pour la deuxième fois : les étudiants en réorientation. Rayane est en BTS SIO dans la région parisienne et cherche à trouver une nouvelle formation en langue. « Je me suis rendu compte que l’informatique n’était pas ce qui m’intéressait, j’ai donc décidé de tester la licence LEA », raconte-t-il.
De l’université Gustave Eiffel à celle de Nanterre, en passant par la Sorbonne, tous ses vœux restent sans réponse. Le jeune homme confie avoir déchanté : "je pensais au moins recevoir une proposition, ça m’a un peu remis les pieds sur terre. Mais je garde espoir d’être finalement accepté”.
Certains candidats ont déjà un parcours un peu plus sinueux. C’est le cas de Chaïma, 22 ans, qui a mis ses études entre parenthèses, il y a deux ans, pour travailler et économiser. « J’ai toujours voulu étudier à Paris, mais après une année en LEMA à la Sorbonne, j’ai vite compris que ce n’était pas pour moi », précise celle qui faisait des trajets aller-retour entre l’Oise et la capitale.
Elle décide de sauter le pas et de retourner sur Parcoursup pour demander des licences en cinéma et en lettres dans les universités parisiennes. « Je me suis rassurée, en me disant que les responsables pédagogiques sont plus motivés à accepter ceux, comme moi, qui souhaitent reprendre leurs études après une ou plusieurs années », argue-t-elle.
Néanmoins, tous ses choix sont en attente. « Je ne sais plus quoi en penser, mais j’ai eu des retours d’élèves de terminale qui ont été refusés de partout et qui doivent attendre la phase complémentaire », ajoute-t-elle. « C’est angoissant et terrifiant pour tous les inscrits ».
Liste d'attente sur Parcoursup : pas de panique ! Quand un candidat est en liste d'attente sur Parcoursup, sa position est amenée à évoluer tous les jours. En effet, chaque candidat concerné doit remonter selon les refus de ceux qui ont reçu une réponse positive et les désistements des autres candidats. Cela libère des places et fait de nouveaux heureux. D'où l'importance de prendre son mal en patience ! |
Comme beaucoup d'autres candidats, Chaïma oscille entre espoir et inquiétude. Malgré ses efforts et sa motivation, l’attente se révèle pesante. « J’essaye de ne pas me formaliser », glisse-t-elle, lucide. Mais difficile de rester complètement serein face à l’incertitude qu’engendre parfois la phase d’admission de Parcoursup.