La plateforme Mon Master nécessite plusieurs ajustements. C’est ce qu’affirme l’association Qualité de la science française (QSF), dans un communiqué, ce lundi 13 novembre 2023. Le collectif n’y va pas de main morte et dresse un bilan acerbe à propos de cette première édition.
Tandis que les difficultés du dispositif et le nombre de candidats sans affectation pour un master sont mis en lumière, QSF évoque aussi « une forme de mépris du ministère à l’égard des universitaires et de leurs disciplines ».
Il faut dire que la nouvelle plateforme d’accès en master a fait l’objet de vives critiques depuis son lancement en février dernier, tant du côté des étudiants que des responsables pédagogiques. En tête : des couacs répétés comme des difficultés à se connecter sur le site, ou encore un manque de fluidité.
« Une dégradation de la qualité » dans le traitement des candidatures
Trop de choix tue les choix. Sur Mon Master, les candidats ont pu saisir jusqu’à 30 vœux : 15 en formation initiale et 15 autres pour l’alternance. Selon QSF, cela a eu des conséquences : des « dossiers perdus », « des bugs informatiques » et une « augmentation palpable » des « tâches à accomplir » par les administrations.
Quoi qu’il en soit, la limite des candidatures a été bien en dessous des 30 vœux possibles. Pour rappel, cette année, les étudiants ont demandé 9,3 formations en moyenne pour un master.
Par ailleurs, « la plupart de ces candidatures ne correspondaient pas aux vœux réels des candidats, mais au nombre de possibilités offertes », juge l’association dans son communiqué. Résultat des courses : «une dégradation de la qualité » dans l’examen des candidatures. L’association précise que les filières en tension — le droit, les STAPS, l’éco-gestion — étaient notamment concernées.
Hiérarchisation et limitation des vœux
Pour pallier les soucis rencontrés sur la plateforme d’accès en master, QSF préconise une hiérarchisation des vœux. Une «mesure de bon sens que l’Université Paris Panthéon-Assas a été l’une des rares à maintenir et contre laquelle le juge administratif n’a rien trouvé à redire”, explique le collectif, avant de lancer une nouvelle pique à l’encontre du ministère. « L’imitation irréfléchie des pires travers de Parcoursup n’est pas nécessairement gage de succès ».
De même, QSF pointe du doigt « les limites” de la plateforme. Bien qu’elle reconnaît que la plateforme vise à faciliter l’entrée en master via un dispositif centralisé, l’association rappelle que chaque formation à ses « pré-requis et ses exigences ». Pour elle, on « ne remplace par un master par un autre, comme on choisit son plat au menu d’un restaurant ».
Face à ces constats, l’asso Qualité de la science française invite le ministère de l’Enseignement supérieur à repenser « la procédure d’admission », pour l’admission dans un cursus universitaire de cycle 2. Cela passe par la mise en place d’une limitation des vœux ou par le fait « de les conditionner à la réalité des disciplines ».
Suite à cette première édition, la plateforme fera l’objet d’améliorations, notamment avec l’arrivée de la phase complémentaire en 2024.
