C’est officiel. Le ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, a annoncé ce dimanche 13 novembre, le retour des mathématiques au lycée dans le tronc commun en filière générale. Une déclaration qui était très attendue par les différents acteurs de la communauté éducative, les enseignants ainsi que les associations de mathématiques.
« À partir de la rentrée 2023, les mathématiques deviendront obligatoires, dans le cadre du tronc commun, pour tous les élèves qui ne prennent pas la spécialité mathématiques. Ils auront donc une heure et demie de cours en plus par semaine », a-t-il annoncé, dans une interview aux Échos.
Le ministre, avec l’appui du gouvernement, fait donc marche arrière et choisit de rétablir les mathématiques dans le tronc commun au lycée. Son prédécesseur, Jean-Michel Blanquer, avait décidé, en 2019, de supprimer la matière du tronc commun dans le cadre de sa réforme du lycée et du baccalauréat.
Une option mathématiques facultative déjà mise en place
À la rentrée 2022, une option de mathématiques a été ouverte en classe de première, facultative et à raison d’une heure et demie par semaine. L’option a été mise en place à la rentrée suite au souhait du président de la République, Emmanuel Macron, de rétablir la discipline pour tous les lycéens.
Toutefois, l’annonce tardive — en juin dernier — n’a pas attiré les foules. Dans beaucoup d’établissements, les élèves ne se sont pas précipités pour choisir l’option. « Les établissements ont été obligés d’ouvrir cette option, même quand il n’y avait que 4 ou 5 élèves. Ils l’ont quand même ouverte, car ils ont souvent eu des dotations pour ça », avait indiqué à Diplomeo Claire Piolti-Lamorthe, présidente de l’APMEP (Association des professeurs de mathématiques de l’enseignement public).
Force est de constater que le niveau des élèves français en mathématiques a considérablement baissé ces dernières années : les études internationales telles que TIMSS ou PISA le prouvent. Bien que le choix de l’enseignement de spécialité (EDS) mathématiques reste le plus plébiscité par les lycéens, le ministre explique que « 20 à 25 % des élèves n’ont pas un niveau satisfaisant » en seconde et que selon lui, il est « nécessaire de réconcilier les élèves fâchés avec cette discipline ».
Pap Ndiaye propose « un programme spécifique » permettant « une remise à niveau » afin que les élèves se rabibochent avec la matière scientifique. « Puis, les mathématiques font partie du socle de culture générale qui est indispensable à un élève de lycée », insiste-t-il.
50 % de filles dans les spécialités scientifiques « d’ici la fin du quinquennat », promet Pap Ndiaye
Interrogé aux Échos sur la situation des filles depuis la réforme du lycée, le ministre a également évoqué la baisse du nombre de filles en mathématiques et dans les spécialités scientifiques. Le collectif Maths&Sciences, avait publié une note à ce sujet le 4 octobre 2022, expliquant que 28 % de filles en moins optent pour des EDS scientifiques depuis la réforme du lycée.
Mathématiques et ingénierie : comment déconstruire les stéréotypes de genre ?
« Je ne peux pas me satisfaire du fait qu’il y ait moins de matheuses que de matheux et c’est un constat que j’ai partagé récemment avec la Première ministre », confie Pap Ndiaye. Il précise ensuite les objectifs du gouvernement : plus de filles dans les filières « où elles sont peu représentées ».
Ainsi, le ministère s’engage pour « plus de parité, d’ici la fin du quinquennat ». Un travail qui passera par une sensibilisation auprès des jeunes, dès l’école maternelle. Il s’agit de lutter contre les stéréotypes de genre et d’aller « chercher une par une les filles qui ont une appétence en la matière ».
