Contre ventes et marées, l’ESEO garde le cap alors qu’une vague de coronavirus s’abat de nouveau sur la France. Le 14 octobre dernier, la grande école d’ingénieurs organisait une conférence pour faire le point sur les adaptations passées et présentes, ainsi que sur les projets d’avenir du groupe.
Cours hybrides, insertion pro, alternance : l’ESEO s’adapte au contexte sanitaire
Si le confinement a forcé l’ESEO, tout comme de nombreuses autres écoles, à passer brutalement à un enseignement à distance en mars dernier, le coronavirus n’a pas dit son dernier mot et continue à pousser les écoles dans leurs retranchements. Alors que la deuxième vague de la Covid-19 continue de monter, plusieurs mesures restrictives se mettent en place, tels que le couvre-feu dans certaines grandes villes de France et la limitation à 50 % de la capacité d’accueil des universités. Et pour ce qui est des cours, les écoles sont rarement emballées par le télé-enseignement. L’ESEO est une école d’ingénieurs dans les milieux de l’électronique et du numérique, mais pointe pourtant les limites de l’enseignement en ligne. « Il est évident qu’on ne formera plus après le Covid comme on formait avant, mais tout faire à distance, ce n’est pas dans notre ADN. On reste attachés au présentiel. », a confié Olivier Paillet, directeur général d’ESEO, à l’occasion de la conférence de rentrée du groupe. Car permettre aux étudiants de sociabiliser avec leurs pairs, mais aussi apprendre par le contact direct, la manipulation et la construction sont des passages obliges pour devenir de futurs ingénieurs. Place donc à un enseignement hybride, assurant un respect strict des distanciations.
Hors des salles de classe physiques ou virtuelles, la crise épidémique, suivie de près par une crise économique, est de son côté un peu plus difficile à appréhender. Comment accompagner les étudiants en recherche de stage et d’alternance ? Comment garantir la poursuite d’une bonne insertion professionnelle de ses diplômés ? Probablement aidé par les mesures prises par le gouvernement à la rentrée, l’apprentissage à l’ESEO ne semble pas connaître la crise : en ce début d’année 2020, l’école compte autant d’apprentis qu’en 2019 dans ses rangs. À ESEO Paris-Vélizy, les étudiants de troisième année sont même 60 % à avoir signé un contrat de professionnalisation. Du côté des stages, cependant, l’inquiétude se fait un peu plus palpable. Début juillet, la sortie du confinement a été plutôt difficile pour les élèves de l’école qui cherchaient un stage technique, même s’ils sont généralement très demandés par les entreprises. Un petit hic toutefois limité, puisqu’au final, plus de 90 % des étudiantscherchant un stage ont réussi à trouver une entreprise.
Pour ce qui est des nouveaux diplômés, moins chanceux, la chute des chiffres est tout à fait vertigineuse : leur insertion avant obtention du diplômeest en effet passée de plus de 85 % en 2019 à 60 % fin août 2020. Un constat qui n’ébranle pourtant pas la direction de l’ESEO : « On sent que ça repart ». Avec de nouvelles embauches en cours, les chiffres pourraient largement remonter d’ici 3 à 6 mois. Outre une reprise des embauches due à un contexte économique un peu plus favorable, les néo-diplômés de l’ESEO ont aussi bénéficié d’un accompagnement personnalisé : » On ne découvre pas les relations entreprises ! On a un club d’entreprise et un réseau extrêmement actif », s’exclame fièrement Olivier Paillet. A également été exceptionnellement mis en place un système de parrainage et coaching renforcé pour ceux ayant le plus de difficulté à s’insérer. De fait, suite à un matching de projets, certains nouveaux diplômés de l’ESEO ont ainsi pu être accompagnés par leurs aînés alumnis afin de trouver un emploi plus facilement à la fin de leur parcours.
Des projets à gogo pour l’ESEO
Nouveaux locaux, nouvelles formations et nouvelles têtes : la conférence de rentrée du 14 octobre a été l’occasion de présenter de nouveaux membres à la direction du groupe ESEO, pour certains recrutés à distance. Depuis le 1er septembre, l’école a donc accueilli un nouveau directeur adjoint, Frédéric Huglo, ainsi que les nouveaux directeurs des campus de Paris-Vélizy et de Dijon : Séverine Delavernhe et Carlos Martin.
Des recrutements qui viennent accompagner une dynamique de renouveau pour le groupe qui existe depuis 1956. Première nouveauté et pas des moindres après l’ouverture en 2018 d’un campus en Île-de-France : la construction d’un campus High Tech à Dijon en vue de la rentrée 2021. Celui-ci accueillera à terme plus de 500 étudiants, contre les 70 actuels, pour l’instant hébergés dans des locaux provisoires. Situé Rue Sully, ce campus accrédité par la CTI s’étendra sur 10 000 mètres carrés et disposera de 17 laboratoires et ateliers, 14 salles de cours et d’un amphithéâtre de 400 places, sans parler de la présence d’un Fab Lab, d’open space et d’un incubateur.
Profitant de la création de ce nouvel établissement, l’ESEO propose dans la foulée 9 nouvelles options, atteignant un nombre total de 18 parcours différents au sein de ses 3 campus. Viennent ainsi s’ajouter cette année les parcours en Big Data, en Cyber Sécurité et en Intelligence Artificielle à Paris-Vélizy, ainsi que ceux en E-Santé, en Industrie du futur et Smart City à Dijon, ces derniers étant prévus pour l’année 2021-2022. Des parcours choisis suite à plusieurs enquêtes menées auprès des entreprises dans le but de comprendre leurs attentes. Si depuis 2016, l’école d’ingénieurs propose aussi de suivre des bachelors, le groupe a entamé un processus d’accréditation du grade de licence pour ces formations en trois ans, plébiscitées chaque année par les jeunes.
S’adaptant à la réforme du bac, le groupe ESEO annonce également la création d’une nouvelle prépa intégrée pour le cycle ingénieur dès la rentrée 2021. Proposée dans ses 3 campus d’Angers, Paris et Dijon, cette classe préparatoire permettra aux candidats sortants de bac général et technologique (STI2D et STL) de suivre un tronc commun en première année, permettant de renforcer un certain nombre de connaissances grâce à des mises à niveau. La deuxième année sera ensuite une occasion de se tourner vers un parcours technologique ou un parcours international :
- Le premier sera axé sur l’organisation de projets et la création d’applis et permettra d’être mieux préparé à l’apprentissage avec un savoir-faire pratique.
- Le second sera axé sur la découverte du monde et des cultures, avec un enseignement des langues renforcé et des projets culturels et un semestre passé sur un campus international
Cette prépa sera proposée via le concours Puissance Alpha, accessible via Parcoursup®, dont le groupe ESEO est membre. Si le recrutement sera bien entendu élargi à de nouveaux profils avec la possibilité de choisir plusieurs spécialité en classes de première et terminale, l’école conseille d’avoir suivi un peu de mathématique au lycée, complétées par une spécialité scientifique.
Le programme est donc chargé à l’ESEO, qui tente d’adapter ses enseignements aux problématiques actuelles aussi bien sur la forme que sur le fond, surtout face aux défis de demain. Pour exemple, les étudiants sont au quotidien invités à réfléchir sur plusieurs questionnements contemporains comme les impacts psychologiques et physiques du télétravail généralisés avec la crise sanitaire, les raisons qui justifient (ou non) le déploiement de la 5G en France, la nécessité de réduire la consommation d’énergie ou encore les enjeux climatiques. Ces derniers se sont d’ailleurs déjà essayés au jeu de la Fresque du Climat et découvriront bientôt la Fresque du Numérique : des ateliers ludiques permettant de mieux comprendre les causes du changement climatique et les enjeux écologiques du numérique. Un programme chargé pour ces futurs ingénieurs qui devront, selon Olivier Paillet, garder en tête tout au long de leur carrière la célèbre citation de Rabelais : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ».