Trouver un emploi pendant ses études est devenu monnaie courante en France. Selon une étude de l’Observatoire national de la vie étudiante (OVE) publiée en 2021, sur les 2,6 millions d’étudiants sur le territoire, 40 % exercent un job étudiant à côté des cours (hors stages et alternance).
Avoir une activité salariée pendant ses études supérieures s’avère être une expérience enrichissante pour de nombreuses raisons. Néanmoins, quelles en sont les limites ? Est-ce réellement bénéfique pour les étudiants ou cela peut-il se transformer en contrainte ?
Le job étudiant : des atouts non négligeables
Percevoir une rémunération, acquérir des qualités professionnelles, gagner en expérience dans la vie active… travailler alors que l’on n’a pas fini ses études revêt plusieurs avantages.
Gagner de l’argent
Qui dit travail dit salaire. Évidemment, le job étudiant permet de toucher des revenus. Un intérêt financier pour les étudiants afin d’arrondir leurs fins de mois et de subvenir à leurs besoins. Pour les boursiers, une activité rémunérée à mi-temps permet de mettre du beurre dans les épinards. Pour les autres qui ne sont pas éligibles, travailler couvre les dépenses liées à la vie étudiante : les coûts d’inscription, le loyer, la nourriture, les frais de transport ou encore les loisirs.
Acquérir des qualités professionnelles
Exercer un job étudiant ou un job d’été, c’est développer des qualités non négligeables qui peuvent être utiles dans sa vie personnelle comme professionnelle. Cela permet d’acquérir des soft skills comme savoir gérer son temps, travailler en équipe, avoir une capacité d’adaptation, résoudre des problèmes complexes ou encore être autonome. Des qualités primordiales pour les étudiants, qui leur seront d’une aide précieuse dans le monde du travail.
Développer son réseau
Le job étudiant permet aussi de développer son réseau. En effet, les étudiants qui travaillent sont souvent en contact avec des professionnels. Employeurs, collègues ou encore clients, toutes ces personnes peuvent mettre en relation ou recommander les étudiants dans la recherche d’un stage ou d’une entreprise, ou même d’un premier emploi en lien avec le cursus étudié.
Gagner de l’expérience professionnelle
Côtoyer des professionnels lorsqu’on est encore étudiant, c’est aussi gagner en expérience professionnelle. Faire du baby-sitting, un emploi saisonnier en restauration ou employé dans la grande restauration permet d’enrichir son CV. Les petites expériences acquises lors de sa vie étudiante peuvent faire la différence lors de la recherche d’emploi, une fois le diplôme en poche.
Alterner entre études et activité salariée a son lot de contraintes
Si les jobs étudiants permettent de gagner un peu d’argent et d’acquérir de l’expérience professionnelle, ils peuvent avoir leur lot de contraintes.
Pour tenir un rythme job étudiant et étude faut être fort hein sinon c’est vite la déprime et la fatigue
— Malheureux (@steevitoooow) August 18, 2022
Une surcharge de travail importante
Gérer un emploi du temps en plus de ses cours peut avoir des répercussions. Chronophage et énergivore, avoir un job étudiant engendre du stress et des difficultés. Celui qui suit ses cours la journée et qui doit encaisser quelques heures de travail dans la soirée est susceptible de procrastiner et vite se retrouver avec une surcharge de travail importante.
S’il est vrai qu’à l’université, les heures de cours se comptent parfois sur les doigts des deux mains, il ne faut pas pour autant faire l’impasse sur le travail personnel. Pour ce faire, il est nécessaire de bien s’organiser et de gérer son temps au mieux pour ne pas se retrouver sous l’eau. Un étudiant qui travaille le soir et le week-end et qui n’a que quelques heures de cours dans la journée peut essayer de dégager deux ou trois heures dans la journée pour se consacrer aux révisions ou se rendre à la bibliothèque universitaire entre deux tâches.
à la caisse genre pendant mon job étudiant 💀💀💀 https://t.co/JLe1D1Ntai
— 𝖕ǝ𝓃є𝓵oþ𝖊🧝🏼♀️ (@sarzpn) October 2, 2023
Une fatigue accumulée et des difficultés de concentration
Ce n’est pas un secret : le travail corrélé aux études peut engendrer un manque de concentration. Une étude de l’Insee publiée en 2009 expliquait d’ores et déjà l’impact des jobs étudiants sur la réussite scolaire et la poursuite des études universitaires.
En effet, les résultats indiquent que le temps de travail de 16 h hebdomadaires et plus réduit de manière importante la probabilité de réussite aux examens. À contrario, si les étudiants ne travaillent pas, la probabilité de valider son année s’accroît de 43 points. Encore aujourd’hui, il n’est pas rare de voir des jeunes redoubler leur année ou abandonner leur licence en cours de route lorsque ceux-ci exercent une activité salariée trop prenante.
Car lorsqu’on accorde beaucoup de temps au job étudiant, se concentrer en classe devient alors un véritable parcours du combattant avec le risque, par exemple, de faire l’impasse sur certains cours ou de finir sa nuit en amphithéâtre. Conséquence : les résultats scolaires peuvent en pâtir. Travailler à des heures où l’être humain se repose comme la nuit et le week-end et avoir un rythme décalé est néfaste physiquement et mentalement et peut vite se transformer en cauchemar.
Un manque de temps libre
Les cours et le travail occupent tout votre temps dans la semaine, ce qui laisse peu de place au temps libre, pour d’éventuels loisirs, pour se reposer et pour la vie sociale et amoureuse. Et cela est encore plus réel lors des périodes d’examens : un étudiant qui exerce dans un bar en tant que serveur est obligé de jongler entre ses fiches de révisions de la journée et ses cocktails le soir, ce qui limite le temps pour se consacrer à des activités sociales.
Le manque de temps libre se traduit aussi par de mauvaises habitudes alimentaires, plus on est fatigué et l’on manque de temps, moins on cuisine et l’on se rabat sur des plats préparés et autres fast-foods riches en calories. Exit aussi les activités sportives, celui qui travaille trop n’a plus le temps pour s’entraîner et les risques liés à la santé sont souvent manifestes.
C’est le mélange job étudiant, cours et vie sociale qui est difficile https://t.co/LHmWHB2UrO
— BASATA 🥢 (@yumeekoj) May 5, 2023
Pour rester concentrer et réussir au mieux ses examens, il est préférable d’opter pour un travail à mi-temps, c’est-à-dire qui n’excède pas 24 heures par semaine. Ne pas accepter un contrat de travail en 35 h, même s’il paye mieux, limite le stress et permet de trouver une stabilité entre les cours, les examens, la vie professionnelle et la vie personnelle. Maintenir un équilibre entre travail et études est essentiel pour ne pas se retrouver sur le fil du rasoir.