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Écologie : pourquoi les grandes écoles et universités se mettent au vert ?

Depuis plusieurs années, la RSE, l’écologie ou encore le développement durable font partie du vocabulaire des établissements d’enseignement supérieur. Ces derniers mois, la tendance semble s’être accélérée. On fait le point sur les raisons pour lesquelles ce sujet est devenu si crucial pour les universités et les grandes écoles françaises.
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(c) Elena Mozhvilo / Unsplash

Pluies diluviennes, crues, tempêtes, sécheresse… Vous l’avez sûrement constaté, les effets du changement climatique sont de plus en plus visibles aux yeux du grand public et les rapports alarmants du GIEC obligent à l’action. Un constat émerge pour les établissements d’enseignement supérieur : il faut former des professionnels capables de prendre en compte les enjeux environnementaux dans leur métier et de porter ces transformations. Pour autant, les institutions ne progressent pas aussi rapidement sur le sujet.

Écologie et programmes : un enseignement supérieur à deux vitesses

Les écoles de commerce ont rapidement pris position sur le sujet et la RSE est désormais au cœur de tous les plans stratégiques avec un objectif : opérer une transition des programmes et des établissements. Récemment, les business schools membres de la CDEFM (Conférence des directeurs des écoles françaises de management) ont dévoilé le référentiel qui servira de base aux enseignements en matière de DD&RS (Développement durable & Responsabilité sociale). Les bachelors et les masters s’attacheront désormais à sensibiliser leurs étudiants à l’impact du changement climatique sur leur vie ou encore sur les relations qu’entretiennent les entreprises sur leur écosystème.

Encart :

Pour autant, une récente enquête que nous avons menée auprès des élèves d’écoles de management témoigne du caractère futile de certains dispositifs déployés dans ces établissements. Les fresques du climat, passage incontournable de la rentrée en business school, sont parfois jugées comme étant « inutiles » ou « simplement du greenwashing de la part de l’école », comme en témoigne Miguel, étudiant de l’ESSEC.

Aujourd’hui, les élèves réclament des changements profonds dans leurs programmes et c’est vers cette voie que semble se diriger l’université. L’écologie et les enseignements en développement durable sont au cœur du projet de Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Cette dernière a récemment proposé le « Plan climat-biodiversité et transition écologique ». Celui-ci revient sur le besoin de former les étudiants, mais aussi les formateurs à ces questions.

Parmi les moyens évoqués, on retrouve la définition d’un référentiel, ainsi qu’une focalisation sur une recherche de rupture dont l’objectif est de favoriser la décarbonation de toutes les filières économiques. Dans nos colonnes, Yassir évoquait comment PSL faisait évoluer ses cours classiques pour intégrer les enjeux écologiques, à l’image des enseignements en finance verte.Le Réseau Sciences Po s’est aussi engagé en la matière avec le lancement d’un Campus Numérique des Transitions, dispositif déjà présent au sein de Sciences Po Rennes depuis plusieurs années.

De leur côté, les écoles d’ingénieurs semblent être à la traîne. Une enquête de ClimatSup INSA, think tank né de l’association entre le groupe des INSA et The Shift Project, révèle que seules 26% des formations sensibilisent au sujet de la transition verte. Plusieurs projets voient le jour et les mastodontes semblent être bien décidés à ouvrir des formations dédiées à l’écologie. C’est le cas de CentraleSupélec qui a lancé un MS&T autour de l’espace et de l’écologie. L’école d’ingénieurs a également repensé son offre de formation continue pour intégrer des cours sur le développement durable. Polytechnique a aussi lancé six programmes dédiés à l’écologie à destination des ingénieurs déjà en poste.

L’écologie, première préoccupation des étudiants

AgroParisTech, HEC Paris, Polytechnique… Les dernières cérémonies de remise des diplômes démontrent la volonté des étudiants de changer les choses. L’éco-anxiété est un phénomène qui touche 45% des 16-25 ans, d’après une étude de l’Université de Bath qui a interrogé plus de 10 000 adolescents et jeunes adultes dans une dizaine de pays. Récemment, les élèves de Polytechnique se sont insurgés contre l’installation d’un centre de recherche TotalEnergies, puis contre un autre laboratoire dédié au cuir, issu d’un partenariat entre leur établissement et le groupe LVMH.

Dans le cadre de l’article précité, nous avons interrogé les étudiants sur leurs engagements en matière d’écologie et la plupart des personnes interrogées affirment être préoccupées par cette cause depuis plusieurs années. Cela se traduit également dans les choix de parcours des alumni.D’après la dernière enquête insertion de la Conférence des Grandes Écoles, l’énergie est le 4e secteur plébiscité par les ingénieurs diplômés en 2022. Par ailleurs,une enquête de l’EDHEC NewGen Talent Centre démontre que 80% des étudiants en école de management interrogés « considèrent que l’impact sociétal sera un critère déterminant dans le choix de leur emploi ».

Les nouvelles générations veulent des formations plus vertes pour répondre à leur besoin de construire un monde plus propre et plus responsable. Cet engagement va au-delà de leur parcours académique, puisqu’ils sont nombreux à placer la RSE en tête des critères lors de leur recherche d’emploi.

Le développement durable, outil d’attractivité des étudiants et des partenaires ?

Vient alors une question : la prise en compte du développement durable dans l’enseignement supérieur est-elle un moyen d’attirer les étudiants ou répond-elle à un vrai besoin ? La réponse n’est bien sûr pas aussi manichéenne que le laisse penser cette interrogation. Aujourd’hui, il est devenu nécessaire et crucial pour la société d’évoluer et de se transformer. Le dernier rapport du GIEC alerte sur le besoin d’accélérer rapidement sur le sujet de la décarbonation au niveau mondial.

Ainsi, se positionner sur cette thématique permet de former des talents qui contribueront à la transformation de la société, mais aussi de concurrencer les nouvelles formations thématiques qui émergent et marchent sur leurs plates-bandes. On peut penser notamment à l’ESI Business School, qui revendique accueillir plus de 1 000 étudiants à Paris, ou encore l’ouverture récente de l’école Regen School, formant les élèves de niveau master à exercer des métiers comme le marketing vert ou la finance décarbonée. Ces institutions se placent en concurrence frontale avec les écoles de management en répondant aux préoccupations des étudiants guidés par ce besoin d’être acteurs du changement.

S’imposer comme une institution incontournable en matière de développement durable, c’est aussi attirer des partenaires économiques, en témoigne le lancement récent de chaires de recherche sur ce sujet. UniLaSalle Rennes s’est associée à Valdelia pour créer la chaire Économie sociale et circulaire, structure de filières durables. De son côté, emlyon a ouvert la chaire Stratégie en Anthropocène en collaboration avec Carbone 4.

Certes, attirer étudiants et partenaires, avec la RSE comme étendard, est un formidable moyen de rester attractif et d’assurer certaines sources de financement. Pour autant, l’accélération du positionnement des établissements d’enseignement supérieur sur ces thématiques ne peut qu’être saluée au regard de l’impact que cela aura sur les futures générations de professionnels. En effet, ces cadres et dirigeants seront ceux qui accompagneront et impulseront le changement dont la société a besoin.

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