La CVEC va-t-elle tirer sa révérence ? Les députés de l’intergroupe de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (NUPES) ont déposé un amendement visant à supprimer la Contribution de vie sociale et de campus (CVEC).
Cette participation financière obligatoire, collectée par les CROUS, est payée par une grande majorité d’étudiants tous les ans, lors de l’inscription dans un établissement d’enseignement supérieur. À la rentrée 2023, son montant s’est établi à 100 euros.
Première étape en commission finance hier soir : adoption de mon amendement de suppression de la CVEC. Une réponse d’urgence à la précarité étudiante et une attente forte des syndicats. Comptez sur moi pour construire une majorité en séance et aller chercher cette victoire ! pic.twitter.com/O0bDAlPe5d— Jean-Claude Raux (@JeanClaudeRaux) October 14, 2023
« Cette taxe étudiante constitue un véritable poids pour leur pouvoir d’achat »
En vigueur depuis maintenant 5 ans, la CVEC a été créée suite à la loi Orientation et réussite des étudiants (ORE). La contribution permet de financer les services des établissements d’enseignement supérieur et du CROUS de son académie : culture, sport, arts, santé, etc.
Néanmoins, pour les députés, cette participation financière obligatoire a suscité de « nombreuses critiques ». Depuis sa mise en place, elle a augmenté de 10 euros, car cette dernière est indexée sur l’inflation.
50 % des étudiants se sont déjà privés de nourriture, selon une étude
Avec la précarité étudiante qui frappe de plein fouet les étudiants, la NUPES estime qu’ils « ne devraient pas avoir à payer pour accéder à l’université publique ». Bien que les boursiers en soient exonérés, ils ne sont pas les seuls à être frappés par la précarité. « Cette taxe étudiante constitue un véritable poids pour leur pouvoir d’achat », poursuit l’intergroupe.
Les députés estiment que c’est l’État qui « devrait pourvoir aux besoins des universités et des CROUS ».
Des syndicats étudiants exigent la suppression de la CVEC
Dans le monde estudiantin, la suppression de la CVEC est réclamée depuis belle lurette par certains syndicats étudiants. Une requête encore portée par l'UNEF qui explique que la contribution de vie sociale et de campus constitue « un véritable impôt » qui permet de financer « le désengagement de l’État », au grand dam des étudiants. En effet, l’asso milite pour son abrogation.
Quant à l’union étudiante, elle approuve la décision de la NUPES dans un tweet. De son côté, la FAGE (Fédération des associations générales étudiantes) demande que la CVEC soit indexée par l'inflation. Dans son traditionnel indicateur sur le coût de la rentrée et de la vie étudiante publiée en août dernier, le syndicat indique son souhait de geler son montant.
Bien que la commission des finances ait adopté l’amendement des députés de gauche, reste à savoir si la majorité présidentielle va se servir de nouveau de l’article 49, alinéa 3 de la Constitution. Si l’outil est utilisé pour faire voter le budget, cette proposition de loi passera à la trappe.