Être davantage au cœur de la vie des étudiants : c’est ce que prévoit le réseau Crous pour les années à venir. Engagé depuis de nombreuses années dans l’amélioration de la qualité de la vie étudiante, le Crous a annoncé, ce mercredi lors du petit déjeuner presse de rentrée, vouloir répondre encore plus aux attentes des étudiants.
Dans ce sens, deux grands axes ont été mis en avant : la transition écologique et la lutte contre la crise du logement.
Un engagement prononcé dans la transition écologique
Conscients que la nature de leurs activités a un impact non négligeable sur l’environnement, les Crous ont des « responsabilités particulières en termes de transition écologique », annonce la Présidente du Cnous, Dominique Marchand. C’est pourquoi une stratégie nationale a été adoptée pour tout le réseau Crous. « Notre objectif est assez ambitieux : réduire, chaque année, de 4,7 % notre impact environnemental, à travers des actions sur la restauration et le logement », avance la Présidente.
Réduire l’impact au niveau de l’alimentation
Selon un bilan carbone réalisé par les Crous en 2022, la première cause d’émissions de gaz à effet de serre est l’alimentation. En effet, celles-ci sont principalement liées à la consommation de produits carnés (viandes, œufs, poissons).
Face à ce constat, le réseau Crous tient à s’engager de plus en plus dans la restauration responsable. L’objectif pour les années à venir est de réduire davantage l’utilisation de protéines animales pour tendre vers un équilibre avec les protéines végétales. « Nous avons lancé l’initiative du repas végétarien il y a quelques années pour limiter notre émission de CO2 », explique Dominique Marchand.
©Crous / Bilan carbone des Crous en 2022
Pour développer des options végétariennes de qualité et prendre en compte les exigences sociétales de la communauté estudiantine, le réseau Crous a rejoint, en 2021, l’opération Mon Restau Responsable. Ce service propose des outils, des formations et un accompagnement personnalisé aux équipes des restaurants universitaires. « Pour montrer aux étudiants que l’alimentation végétarienne est très bonne, il faut d’abord former des personnes aptes à réaliser des plats de qualité construits sans viande ou sans poisson », indique la Présidente du Cnous. Plat de viande, de poisson ou végétarien : les étudiants ont le choix et cette dernière s’en félicite : « Nous sommes le premier opérateur de restauration collective à proposer une telle variété dans les menus. »
En plus de vouloir limiter leurs plats à base de produits carnés, les Crous poursuivent leur bataille contre le gaspillage alimentaire. « L’idée n’est pas de réduire les quantités, mais de permettre à l’étudiant de manger à sa faim », explique Dominique Marchand. « On va lui demander quel est son appétit - faim ou grande faim - pour servir les plats en fonction et ne pas faire de gaspillage », renchérit-elle. Une autre piste pourrait être explorée : celle du self-service. « Au Crous de Versailles, ce sont les étudiants qui se servent eux-mêmes. »
Construire et rénover selon les normes environnementales
Autre cause importante d’émissions de GES pour les Crous : le logement. C’est la raison pour laquelle, selon eux, les réhabilitations sont essentielles et réalisées en grand nombre ces dernières années. « Depuis 2017, plus de 18 000 places ont été réhabilitées », apprend-on. « Sur 175 000 logements, il ne nous en reste plus que 5 % à réhabiliter, ce qui correspond à environ 8000 places », informe la Présidente.
Et, selon le personnel des Crous, ces rénovations sont faites dans le respect des normes environnementales et s’inscrivent dans une logique de conception durable. « On isole mieux les chambres et on choisit des lampes LED pour une meilleure performance énergétique, on opte pour des matériaux recyclables, on supprime des chaudières au fuel pour privilégier le recours aux énergies renouvelables… Le tout pour limiter notre impact sur l’environnement », détaille-t-elle.
Le réseau Crous souhaite également développer du photovoltaïque dans les toits de leurs résidences et encourage les chantiers verts (zéro carbone, zéro déchet).
Quant au financement de ces changements, Dominique Marchand se montre rassurante : « C’est un investissement, certes, mais transition ne veut pas dire dépenser plus. Il s’agit plutôt de changer ses habitudes. » À noter que 253 millions d’euros ont été alloués aux Crous pour financer des travaux de réhabilitation des résidences et de modernisation des structures de restauration.
Une volonté de construire de nouveaux espaces pour accueillir les étudiants
Ce n’est pas une surprise : les étudiants peinent à se loger. Avec près de 3 millions d’étudiants sur le territoire français, les 175 000 logements Crous répartis dans 779 résidences ne suffisent pas pour répondre à la demande.
Pourtant, selon la Présidente du Cnous, ce n’est pas manque d’investissement de leur part. « Chaque année, le Crous propose en moyenne plus de 2000 nouveaux logements et près de 3000 logements réhabilités. » En 2022, 2990 logements ont été construits.
L’envie de construire de nouveaux espaces pour accueillir les étudiants semble donc être bien présente et le réseau Crous poursuit ses démarches pour les années à venir : « Nous avons des pistes sur du foncier identifié pour continuer à construire dans les villes qui ont besoin de nouveaux logements », informe Dominique Marchand. « Aujourd’hui, le marché du logement est en crise, car les villes étudiantes se sont développées par rapport aux années précédentes, comme Angers ou Lyon par exemple. »
L’objectif du Crous est donc de construire plus et plus vite, pour continuer d’attribuer des logements aux étudiants boursiers, mais aussi aux plus fragiles. « Nous voulons proposer des logements à tarif social et développer des équipements en résidence, comme des espaces de travail adaptés ou encore des salles de sport pour améliorer la qualité de vie des jeunes et lutter contre l’isolement », précise la Présidente.
Enfin, on découvre que 13 713 places ont été construites depuis 2017. Et le gouvernement ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Pour rappel, la Première ministre Élisabeth Borne s’est engagée, lors de la présentation du « Pacte des solidarités » pour lutter contre la pauvreté le 18 septembre dernier, à construire 30 000 nouveaux logements étudiants d’ici 2027.
Ce matin a lieu le petit déjeuner presse de rentrée du @cnous_lescrous.Nous présentons actuellement la stratégie nationale de transition écologique.Toutes les infos dans le thread pic.twitter.com/TPyhh3iKNl
— Les Crous (@Cnous_LesCrous) September 27, 2023