Ils sont chaque année plus nombreux dans la région. Et pourtant, c’est en Ile-de-France que les étudiants sont le moins bien lotis par rapport au reste du pays. Les conditions de vie des 790 000 étudiants franciliens (27% des étudiants en France) sont en effet plus difficiles qu’ailleurs, révèle une étude de l’Institut Paris Région, publiée ce jeudi 14 septembre.
Ce rapport, basé sur les résultats de l’enquête de l’Observatoire national de la vie étudiante de 2020, dresse le portrait-type de l’étudiant francilien. Pour commencer, alors que l’entrée dans le monde étudiant est synonyme d’indépendance, près de lamoitié des étudiants franciliens (47%) vivent chez leurs parents (contre 27% dans le reste de l’Hexagone).
Un accès tardif au logement autonome qui s’explique notamment par un marché de l’immobilier tendu et concurrentiel. De ce contexte découle un train de vie estudiantin plus difficile en Ile de France, marqué par une précarité plus élevée qu’ailleurs. Le point sur ces difficultés.
Un loyer 40% plus cher qu’ailleurs
Les étudiants franciliens qui parviennent à se loger doivent, eux, mettre davantage la main au portefeuille : ils déboursent en moyenne 680 euros par mois, soit “40% de plus que dans les autres régions”, révèle l’étude. Des loyers qui atteignent “même 750 euros à Paris, contre 530 euros dans les autres grandes villes françaises”, apprend-on. Ces prix élevés s’expliquent par les “locations des meublées touristiques, plus rémunératrices et la concurrence d’autres publics comme les jeunes actifs”, souligne l’institut Paris région.
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Face à cette situation, les résidences universitaires, dont les loyers sont moins élevés (464 euros en moyenne en Ile-de-France contre 342 euros dans les autres régions), ne disposent pas d’un nombre suffisant de places pour absorber toute la demande. Une tension locative à laquelle s’ajoute la précarité étudiante, plus élevée en Ile de France qu’ailleurs. 6,1% des étudiants franciliens ont des difficultés financières pour leurs besoins mensuels et leurs soins de santé, contre 5,4% en France, révèle l’étude.
2h40 de trajet domicile / lieu d'études par jour
Si vivre au domicile parental permet des économies, cela éloigne les étudiants de leur lieu d’études. Résultat : en Ile de France, les temps de trajet domicile-lieu d'études atteignent “près de 2h aller-retour en moyenne, et près de 2h40 pour les étudiants résidant chez leurs parents, contre 1h15 en province”, souligne Martin Omhovère, directeur département Habitat et société de l’Institut Paris région.
Difficile dans ces conditions de participer activement à la vie étudiante, en dehors des heures de cours. Ainsi, “seulement 14% des étudiants franciliens utilisent des équipements ou activités culturelles proposés par leur établissement, le plus souvent ponctuellement”, ajoute l’étude.
Dans une région qui reste particulièrement attractive pour les étudiants, de par l’offre d’enseignement supérieur vaste et diversifiée, la région a voté, au printemps dernier, une feuille de route pour améliorer les conditions de vie et d’accueil des étudiants franciliens. Trois chantiers sont prioritaires : l’aménagement des campus, le logement et les transports. Côté étudiants, les syndicats alertent au niveau national sur la précarité étudiante, et réclament des mesures gouvernementales fortes.