Après avoir écumé les annonces, essuyé les refus et multiplié les visites, tu as enfin trouvé ton logement étudiant. Félicitations ! Mais une fois le bail signé et les cartons déballés, les choses sérieuses commencent. Dépôt de garantie, quittance de loyer, charges locatives… Tu découvres un jargon administratif que tu n'avais jamais entendu. Et peut-être, au détour d'une conversation avec tes parents, la taxe foncière.
En 2024, la taxe foncière a grimpé de 4 % en moyenne en France. Une hausse qui a fait grincer des dents et alimenté les discussions à table lors des repas de famille. Mais toi, dans ton studio de 13 mètres carrés, es-tu concerné ? Diplomeo éclaire ta lanterne !
La taxe foncière : c'est quoi exactement ?
La taxe foncière est un impôt local que les propriétaires de biens immobiliers doivent régler chaque année. Cela concerne tous les types de logements : appartement, maison ou encore terrains constructibles. Si tes parents sont propriétaires de leur logement par exemple, ils doivent payer cette taxe foncière tous les ans, généralement au mois de novembre.
Le montant de la taxe foncière dépend de la valeur locative cadastrale du logement, c’est-à-dire une estimation de ce qu’il pourrait rapporter si ce dernier était loué. Puis, celui-ci varie aussi selon les taux fixés par chaque mairie. À Paris, par exemple, son coût oscille entre 400 à 600 euros pour un studio, contre 900 à 1000€ à Bordeaux.
Logement étudiant : suis-je concerné par la taxe foncière ?
On te prévient tout de suite, si tu es locataire de ton logement étudiant, la réponse est non. Que tu occupes un studio en résidence Crous, une chambre en colocation ou un T2 déniché sur Leboncoin, cette charge n’apparaîtra pas sur ta quittance de loyer, car la taxe foncière repose uniquement sur les épaules du propriétaire.
Pourtant, la question revient souvent chez les étudiants. Entre le loyer, les charges locatives, la provision pour ordures ménagères et les régularisations annuelles, il est parfois difficile de s'y retrouver. « Toutes ces lignes qui s'additionnent… cela peut être stressant et générer de la confusion », observe Tessa, étudiante en deuxième année de master Aménagement & Promotion Immobilière (MAPI) à l’ESPI de Nantes et alternante au sein de Vendée Logement, un bailleur social implanté dans le département.
Mon propriétaire peut-il me facturer la taxe foncière ?
Si tu as un doute sur une ligne de ta quittance, tu es en droit de demander des explications à ton bailleur. Mais sur ce point, la loi est claire : la taxe foncière ne peut jamais être répercutée sur le locataire. Contrairement à certaines charges récupérables comme l'enlèvement des ordures ménagères ou l'entretien des parties communes, cet impôt reste à la charge exclusive du propriétaire. Si le propriétaire de ton logement tente malgré tout de te la facturer, il est dans l'illégalité.
Quelle différence avec la taxe d’habitation ?
Autre source de confusion fréquente : la taxe d'habitation. Contrairement à la taxe foncière qui concerne le propriétaire, celle-ci visait l'occupant du logement, qu'il soit locataire ou propriétaire. Si tu avais emménagé dans ton appart il y a quelques années, tu aurais pu la recevoir. Depuis 2023, elle a été supprimée pour toutes les résidences principales. « Il faut bien comprendre la différence entre propriétaire et locataire. La taxe d'habitation, c'est plutôt l'occupant, enfin ce qui existait, et la taxe foncière, c'est le propriétaire des murs », résume l’étudiante en école spécialisée des métiers de l’immobilier.
Étudiant propriétaire : un cas à part
Certains étudiants, souvent grâce à un coup de pouce familial ou aux revenus de l'apprentissage, font le choix d'acheter plutôt que de louer. « L'alternance aide beaucoup, parce que ça rend le profil plus crédible auprès de la banque, surtout si la famille est derrière. En Vendée et au Pays de La Loire, il est fréquent que des étudiants achètent leur logement », explique Tessa.
Si c’est ton cas, alors cela change la donne. En tant que propriétaire, tu reçois chaque année l'avis de taxe foncière à ton nom. Une charge à anticiper dans ton budget, en plus des mensualités de crédit.
Il existe toutefois des exceptions. Les bailleurs sociaux, par exemple, bénéficient d'une exonération de taxe foncière pendant 15 ans après la construction ou la réhabilitation d'un logement. « C'est une aide indirecte de l'État : le fait de nous exonérer nous permet de faire fonctionner nos bilans », précise l’alternante en immobilier.
Cette exonération s'applique également aux logements acquis via un PSLA (prêt social location-accession), un dispositif qui permet d'accéder à la propriété à moindre coût après une période en tant que locataire. Si tu achètes un logement étudiant par ce biais, tu pourras aussi en bénéficier !
