La crise du logement s’enlise sur le territoire. Certains chantiers sont à l’arrêt, les demandes patinent et les annonces se font plus rares. Résultat des courses : les Français peinent toujours plus à se loger, sur fond de tension immobilière.
Pour les étudiants, le constat est similaire : 17% d’entre eux ont renoncé à faire des études supérieures car ils ne trouvaient pas de logement, précise Loïc Cantin, président de la FNAIM, dans une interview accordée à Public Sénat.
Et pour cause, le logement représente le premier poste de dépenses des étudiants. À l’approche des recherches pour la rentrée 2025, Diplomeo s’est intéressé aux villes où le loyer reste abordable.
Combien coûte un studio en France en 2025 ?
À chaque rentrée, c’est LE passage obligé pour des milliers d’étudiants : se loger. Mais encore faut-il trouver un logement abordable. Le site spécialisé dans la location et la colocation entre particuliers, LocService, dévoile sa traditionnelle étude sur le logement étudiant en 2025 dans le parc locatif privé.
Selon leur enquête, 65% des jeunes cherchent en priorité un studio ou un appartement une pièce (T1). En France, le coût moyen d’un studio étudiant (23m²) est de 559 euros. Les chambres étudiantes, d’une surface de 14m², sont au prix de 466 euros. Quant aux logements T1, le loyer moyen est de 745€ pour une surface de 42m².
Dans l’Hexagone, le loyer moyen (charges comprises) pour un studio s’élevait à 500 € en 2019. Il a progressé régulièrement jusqu’en 2022, atteignant 557€, avec une forte hausse entre 2020 et 2021, en pleine sortie de crise sanitaire liée au Covid-19. Si en 2023, le logement moyen a été marqué par une baisse à 547€, la tendance repart à la hausse en 2024-2025, pour atteindre 559€ aujourd’hui, soit 59€ de plus qu’il y a six ans.
© LocService
Quel est le prix du loyer dans les villes étudiantes en 2025 ?
Si le loyer d’un studio tourne aujourd’hui autour de 559 € à l’échelle nationale, le budget global que consacre la communauté estudiantine au logement dépasse bien souvent ce montant. Celui-ci varie aussi selon les régions.
Des loyers toujours élevés en Île-de-France
La région francilienne et la ville de Nice restent les plus onéreuses. Selon les données de LocService, 9 des 10 métropoles de France où le logement est le plus cher se situent en Ile-de-France.
De façon générale, dans la région la plus peuplée du pays, les loyers augmentent, mais pas partout de la même façon. Selon la ville ou le département, l’écart peut être important : certains s’en sortent mieux que d’autres.
Rang | Commune | Loyer moyen en 2025 | Loyer moyen en 2024 | Taux d'évolution en un an |
1 | Paris | 915€ | 907€ | +8€ (0,9%) |
2 | Nanterre | 816€ | 680€ | +136€ (20%) |
3 | Créteil | 798€ | 755€ | +43€ (5,7%) |
4 | Saint-Denis | 743€ | 696€ | +47€ (6,8%) |
5 | Cergy | 670€ | 655€ | +15€ (2,3%) |
6 | Guyancourt | 666€ | 672€ | -6€ (-0,9%) |
7 | Orsay | 663€ | 630€ | +33€ (5,2%) |
8 | Évry | 640€ | 616€ | +24€ (3,9%) |
9 | Champs-sur-Marne | 611€ | 636€ | -25€ (-4%) |
En un an, les villes de la petite couronne parisienne enregistrent de fortes hausses, avec plus de 20% à Nanterre (+136 €) et +5,7 % à Créteil (+43 €). Le prix d’un studio moyen dans la capitale, déjà en tête, s’établit à 915 €, avec une progression plus mesurée de +0,9 %. Ces hausses traduisent une hausse locative autour des grands pôles universitaires et des grandes écoles à Paris et sa proche banlieue.
À l’inverse, en grande couronne, Champs-sur-Marne voit ses logements reculer de 25 euros, tandis que Guyancourt enregistre une légère baisse de 6 euros. Des réductions qui pourraient traduire une plus faible demande du monde estudiantin pour les secteurs universitaires de Saint-Quentin-en-Yvelines et de Marne-la-Vallée.
Dans l’Essonne, à Orsay, les loyers poursuivent leur progression avec une hausse légère de 33€ en un an. Une évolution logique dans un secteur dynamisé par le développement du campus de Paris-Saclay. L’arrivée de nouvelles écoles, d'étudiants et de chercheurs est susceptible d’avoir une incidence sur le coût des logements.
La ville de Saint-Denis, quant à elle, continue d’augmenter à un rythme soutenu : 47 € de plus par rapport à l’année dernière, après une première envolée entre 2023 et 2024. Attention toutefois, cette dynamique pourrait encore s’accélérer dans la commune fief du Stade de France, avec l’arrivée de trois nouvelles lignes de métro du Grand Paris Express dans les années à venir.
Logements étudiants : ces villes où il est difficile de se loger
Nice, Aix : la facture continue de grimper en Provence et en Côte-d’Azur
Dans le sud, la hausse du coût du loyer se poursuit. À Nice, le loyer moyen pour un studio atteint désormais 675 €, contre 664 € l’an dernier. La ville devient ainsi la plus chère de France après Paris et certaines communes d’Île-de-France.
Trouver un logement à Nice est même plus élevé qu’à Évry, Orsay, Cergy ou Champs-sur-Marne, des villes pourtant situées aux portes de Paris. De son côté, Aix-en-Provence affiche une nette hausse de 603 euros (contre 590 en 2024).
Logement étudiant : Lyon et Rennes saturent
Tandis que le score de tension locative (nombre de demandes pour un logement) atteint des sommets dans plusieurs villes françaises, c’est à Lyon et Rennes que cette problématique est la plus prégnante. La capitale des Gaules atteint 14,12 demandes pour un logement en moyenne, tandis que pour la ville bretonne affiche un score de 11,38 demandes pour un seul et même toit. Caen, de son côté, complète le podium avec 10,86 demandes.
Où dénicher un studio étudiant sans exploser son budget ? Cap sur l’ouest ou le centre de la France. Limoges (385€), Le Mans et Poitiers (397€) figurent en tête des villes les plus abordables de France. Autres bons plans dans le Pays Basque, Pau (390€) et en Auvergne-Rhône-Alpes, à Saint-Étienne (405€), où le logement étudiant reste accessible, même en période de forte crise du marché locatif.