VSS : seulement 12 % des victimes signalent les faits à leur établissement

La lutte contre les violences sexuelles et sexistes dans l’enseignement supérieur se poursuit. Pourtant, selon les chiffres du baromètre 2023 de l’Observatoire étudiant des VSS dans le supérieur publié ce mardi 11 avril, la situation reste alarmante.
Mis à jour le / Publié en avril 2023
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©Pexels / Element5 Digital

Près d’un étudiant sur dix est victime de violences sexuelles et sexistes dans le supérieur. C’est ce que révèle le Baromètre 2023 des Violences Sexistes et Sexuelles dans l’Enseignement Supérieur de l’Observatoire étudiant des violences sexuelles et sexistes dans l’enseignement supérieur publié ce mardi 11 avril. 

Avec son enquête menée auprès de plus de 10 000 étudiants, dont 71 % de femmes, 26 % d’hommes et 3 % appartenant à une minorité de genre, l’association féministe souhaite mettre l’accent sur l’ampleur des VSS dans le supérieur et proposer des actions pour lutter contre ce fléau.

De fait, selon le baromètre, le harcèlement et les agressions sexuelles sont encore trop présents dans les établissements du supérieur et les mesures mises en place pour y mettre un frein semblent bien restreintes

Des dispositifs qui ne répondent pas aux besoins des victimes

1 étudiant sur 2 ne se sent pas en sécurité dans son établissement. D’après le baromètre 2023, ce chiffre concernerait plus particulièrement les femmes et les étudiants transgenres

Baromètre 2023 :
  • 9 % des étudiants ont été victimes de VSS depuis leur arrivée dans l’enseignement supérieur
  • 1 sur 10 a été victime d’agression sexuelle en école de commerce
  • 20 % ont déjà été témoins d’injures LGBTQIA+phobes

Cette angoisse vis-à-vis des VSS n’a rien de surprenant, quand l’étude dévoile que près de la moitié des étudiants n’ont pas accès à des dispositifs d’accompagnement au sein de leur établissement. Les répondants affirment soit ignorer l’existence de ces derniers, soit qu’ils sont inefficaces face aux besoins des victimes, soit qu’ils n’existent pas. Un phénomène qui souligne le manque d’engagement dans la lutte contre les VSS dans les écoles selon près de la moitié des interrogés.

Selon l’enquête, seulement 12 % des victimes de viol signalent les faits à leur établissement. Ce chiffre s’expliquerait par une absence de prise en charge au sein des écoles. En effet, parmi les victimes, 1 sur 3 n’a pas bénéficié de soutien, qu’il soit psychologique ou juridique et 1 sur 4 n’a pas reçu de proposition concernant le déclenchement d’une procédure disciplinaire. 44 % des structures du supérieur préfèreraient réaliser une enquête en interne, plutôt que rendre l’affaire publique et déposer plainte. Des décisions prises dans la plupart des établissements et qui ne sont pas sans conséquences. 

Nous en appelons aux ministères et aux établissements de l’enseignement supérieur : vous devez déployer des moyens financiers, humains et politiques à la hauteur des enjeux.Il en va de votre responsabilité.L’inaction n’est plus une option. pic.twitter.com/fpMBRJSo3l

— Observatoire Etudiant des VSS dans l’ESR (@ObservatoireVSS) April 11, 2023

Des répercussions importantes sur la santé des jeunes

91 % des répondants de cette enquête ont entre 18 et 24 ans. La plupart suivent donc des études supérieures, et c’est là que s’entretiennent les violences. 

Privé ou public, vie quotidienne ou week-end d’intégration… Les agressions sexuelles n’ont pas de lieu privilégié. Toutefois, le baromètre met en avant certains types de formations où les faits sont plus marqués. Parmi les victimes ou témoins de violences, 72 % étudient dans une école de commerce, 72 % également dans une école paramédicale, 70 % dans une école d’ingénieurs, 67 % dans un lycée, 66 % dans une école vétérinaire, 65 % dans un IEP ou 63 % dans une université

Une donnée alarmante, qui a un impact direct sur la scolarité des victimes. Près d’un tiers de celles qui ont subi un viol avouent avoir peur de se rendre à l’école ou de contribuer à la vie étudiante. D’autres ont même changé d’établissement ou mis un terme à leurs études. Des séquelles s’observent aussi sur leur santé : stress post-traumatique et dépression

Cellules d’écoute, actions de sensibilisation et de prévention, formations obligatoires… La lutte contre les violences sexuelles et sexistes se poursuit dans le supérieur, mais est loin de voir le bout du tunnel. 

Éradiquer les violences sexuelles et sexistes est une priorité, ma détermination est totale.J’ai doublé dès cette année le budget du plan de lutte contre les VSS. Tant que ni les violences ni le sentiment d’insécurité n’auront disparu, nous continuerons d’agir. https://t.co/lqdoezk9mT

— Sylvie Retailleau (@sretailleau) April 11, 2023

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