Paris-Panthéon-Assas : l’EPEx signe un partenariat avec l’INA et prépare sa sortie d’expérimentation

Développer l’attractivité d’établissements français publics et privés à une échelle internationale : tel est l’objectif de cette union, scellée il y a un an déjà. Bilan de ce projet d’envergure.
Mis à jour le / Publié en janvier 2023
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De gauche à droite : Marjorie Vanbaelinghem, Beate Baldwin, Laurent Vallet, Stéphane Braconnier, Frédéric Meunier.

On vous l'a annoncé il y a un an jour pour jour. Depuis le 1er janvier 2022, Paris-Panthéon-Assas, anciennement Paris II, est devenu un établissement public expérimental (EPEx). L’université a fusionné avec quatre autres établissements d’enseignement supérieur, dits “composantes” et un établissement dépendant du ministère des Armées. 

Si le CFJ, Efrei, l’École W, l’ISIT et l’IRSEM ont ouvert le bal, la liste des partenaires s’allonge et les ambitions de l’EPEx sont toujours plus grandissantes. 

Douze mois après le début de l’expérimentation, l’université parisienne a organisé une conférence de presse ce jeudi 26 janvier afin d’en faire le bilan. Diplomeo s’est rendu sur place pour vous décrypter les nouveautés.

L’INA : nouvelle recrue de choix de l’EPEx

Face aux journalistes présents dans cette immense pièce de l'université située rue d’Assas, dans le 14e arrondissement de Paris, Stéphane Braconnier, président de l’université Paris-Panthéon-Assas, entouré de cinq autres directeurs ou directrices d’institutions, prend la parole : “Je suis très heureux d'accueillir à mes côtés le président-directeur général de l'INA, Laurent Vallet, avec lequel nous avons signé une convention stratégique très importante il y a quelques semaines.”, annonce-t-il. 

Laurent Vallet ne manque pas de rappeler que sa structure est aussi un centre de formation et de recherche qui travaille à l’élaboration de modèles théoriques. La sauvegarde, la restauration des images, le traitement de l'image et du son, l'analyse, le traitement automatique, etc., font partie des domaines d’études concernés.

 “L'ambition est de créer un grand pôle d'étude d'analyse des médias numériques qui soit un acteur incontournable de la formation de la recherche nationale sur ces sujets et qui soit capable de rayonner, d'influer au plan national, international sur la sphère sociale, la sphère fonctionnelle, la sphère entrepreneuriale même.”, explique l’homme d’affaires.

Cette convention stratégique signée en novembre dernier fait de l'Institut national de l’audiovisuel un partenaire privilégié de l'établissement public expérimental “dans la perspective de l'accueillir dès que possible comme établissement composante”, révèle le président. Il l’affirme : 2023 sera une année importante puisque c'est l'année durant laquelle ils préparent la sortie de l'expérimentation. “Notre intention est de demander la sortie de l'expérimentation au 1er  janvier 2024, ce qui devrait permettre une sortie dans le courant de l'année 2025", ajoute Stéphane Braconnier.

Innover, rayonner, structurer sont selon lui les trois éléments importants qui ont charpentée l'année qui vient de s'écouler. “Le schéma que nous avions choisi est assez audacieux puisque l'Université Paris II Panthéon-Assas disparaît en quelque sorte, au profit de ce nouvel établissement public expérimental.”

La salle dans laquelle s'est tenue la conférence de presse.
©Diplomeo

Les établissements de l’EPEx visent une identité unique dans les moindres détails

Tous sont unanimes : le fonctionnement de l'établissement public expérimental a été pensé avec les directeurs des établissements composantes. Comité de coordination commun qui se réunit régulièrement pour travailler les projets, participation croisée des directeurs et du président de l'université dans les conseils d'administration, collèges de formation et de recherche : la synergie est au cœur de ce projet d’envergure. 

Le 15 décembre dernier, nous avons élu neuf collèges de formation et de recherche et dans ces CFR siègent indistinctement des représentants des établissements composantes et des représentants de ceux qui formaient avant l'ancienne université.”, précise Stéphane Braconnier. Ces collèges, qui remplacent les UFR, sont le cœur de l'intégration et de cet établissement, insiste-t-il. Étant donné les différentes spécialisations des écoles composantes, on y aborde des thématiques transdisciplinaires qui portent sur la gouvernance et l'action publique, la sécurité, la défense des relations internationales, les médias ou encore la communication sur le numérique.

Il a fallu donner corps à cette réalité. Alors nous avons par exemple mis en place une carte d'étudiant unique. L’identité visuelle de l'EPEx se traduit aussi par le fait que tous les établissements composantes ont adapté leur logo à la nouvelle identité.”, reprend le président. En outre, une plateforme commune de signalement des violences sexuelles et sexistes aurait été mise en place et une réflexion à propos de la création d'un service de santé étudiant commun et sur le financement de la vie étudiante serait en cours.

L’établissement public expérimental a également avancé sur l’aspect innovation en se concentrant sur la recherche et la formation. “La formation est un point d'attention particulier sur lequel nous avons travaillé dès le départ et qui n’est pas le plus simple, parce qu'il faut généralement du temps, faire de l'ingénierie pédagogique pour penser les diplômes”, relate Stéphane Braconnier avant de reprendre, “Nous sommes allés finalement relativement vite et il y a déjà plusieurs projets dans les cartons, voire certains projets qui ont déjà abouti.

Une mise en commun des formations limitée par le statut expérimental

Si des doubles-diplômes ne sont pas encore au goût du jour, le microsystème des incubateurs travaillerait déjà de concert. “Le cursus master ingénierie qui permet d’avoir le titre d’ingénieur après trois années à l’université et deux années chez nous est en bonne voie pour 2024”, souligne Frédéric Meunier, directeur général de l’Efrei.

Selon lui, des réflexions sont en cours avec le Programme grande école (PGE) de l’école d’ingénieurs pour intégrer un cursus en trois ans à l’université, puis deux ans en ingénierie. Ainsi, les apprenants pourraient obtenir à la fois une licence universitaire et un titre d'ingénieur. De plus, “il y a un diplôme universitaire en droit numérique qui était l’un des premiers sur lesquels on a commencé à travailler”, défend le directeur. Il soutient que depuis un an, les différents incubateurs font presque toute leur soirée Pitch Day en commun et sont en train de travailler sur la réunification d'un parcours étudiant entrepreneur. 

Le laboratoire Efrei Research Lab a également été créé. Toutefois, Frédéric Meunier met en garde contre le risque de devenir une usine à projet. “On a voulu garder la volonté de faire des choses à plusieurs, plusieurs étant plus que deux, mais ne pas s'interdire d’en faire à deux” et de poursuivre : “On l'ouvre lorsque ça a de l'intérêt pour les autres, sachant qu'il ne faut pas non plus faire une usine à réunion où finalement les choses n'avancent pas tellement.” D’après Stéphane Braconnier, l’Efrei Paris est sans doute l'établissement composante qui était le plus investi dans le domaine de la recherche.

Jean-Bernard Schmidt, directeur de l’École W et directeur délégué du CFJ informe que "Les étudiants en master du Centre de formation des journalistes auront la possibilité d’effectuer une sixième année de spécialisation post-master 2 dès la prochaine rentrée.” Pour ce qui est des équivalences, c’est-à-dire le fait que les diplômes de chacune des composantes deviennent des diplômes de Paris-Panthéon-Assas, ils attendront que l’EPEx ait quitté le statut expérimental. 

Plus il y a de liens entre les établissements, plus la possibilité de devenir un grand établissement est réalisable.” Jean-Bernard Schmidt, directeur de l’école W et directeur délégué du CFJ. 

Beate Baldwin, directrice générale de l’Institut de management et de communication interculturels (ISIT), évoque quant à elle des doubles cursus de type bachelor en communication internationale et technologique avec l’Efrei ou encore un diplôme universitaire investigation de la data. Elle reste prudente malgré tout : “On est de plus en plus de partenaires, ça devient de plus en plus complexe (...) On a abandonné nos propres idées pour conférer ce diplôme universitaire qui nous réunit tous.” Cependant, tous sont très optimistes, car bien qu’ils soient peu nombreux, ils sont “très complémentaires”.

L’idée est que l’on devienne un grand établissement en 2024 à condition que la tutelle (le ministère de l’Enseignement supérieur, NDLR) considère que tous les projets lancés avancent bien, soient concrets et constructifs.“ C’est aussi la raison pour laquelle des programmes de recherches communs, des diplômes communs, sont rapidement mis sur pied. “Plus il y a de liens entre les établissements, plus la possibilité de devenir un grand établissement est réalisable.”, conclut Jean-Bernard Schmidt. Mais, que serait un établissement sans ses étudiants ? Nous leur avons demandé leur avis sur l’EPEx.

Les étudiants de l'université Paris-Panthéon-Assas debout dans le hall en attendant le discours du président.
©Diplomeo

Les étudiants, grands oubliés de l'équation ?

Pour que cet EPEx existe ou qu'il soit une réalité, il faut qu'il soit d'abord une réalité pour les étudiants et aussi en partie pour les personnels administratifs.”, a rappelé le président de l’université. Néanmoins, au sein de la faculté, nombreux sont les étudiants qui ignoraient l'existence même de ce projet.

Diplomeo a interrogé une dizaine d’entre eux, présents dans le hall central de l’université et seulement deux sur dix étaient au courant de l’expérimentation en cours. “On en a entendu parler grâce aux bouche à oreilles, mais ça n’a absolument rien changé à notre quotidien.”, confient deux étudiants en troisième année de droit. 

Frédéric Meunier, directeur général de l’EFREI, affirme quant à lui que tout le monde dans son école d’ingénieurs en a pris connaissance. En atteste la carte de visite “identique aux cartes étudiant”, personnalisée pour l’occasion, qu’il nous tend. Dans l’antichambre, une centaine d’autres jeunes sont debout en attendant la présentation des vœux du président.

Là encore, c’est l’occasion d’un rapprochement interservices : “La cérémonie des vœux est la première manifestation de cette intégration des établissements, puisque les personnels administratifs de tous les établissements composantes ont été invités à y participer.”, assure Stéphane Braconnier. Diplomeo n’a en revanche pas croisé d’étudiants issus des autres écoles qui forment le (presque) sextuor.

Concernant le lancement de la nouvelle plateforme d’orientation en master universitaire “Mon master”, effective à partir du 1er février 2023, le président est formel : “Il faut que la mise en place de cette plateforme préserve notre autonomie. (...) Il faut intégrer le fait que le monde change et que l’université change encore plus vite.” Et l’appétit des partenaires est insatiable.

Des projets à grande échelle à l’horizon 2024 

Accueillir l’INA est un signal très fort”, déclare le président d’université. “Nous sommes en train de construire progressivement, sûrement, efficacement, cet établissement public expérimental qui a vocation à devenir un grand établissement.”

On va non seulement faire de la recherche, mais également rayonner et faire des relations internationales ensemble.”, Marjorie Vanbaelinghem, directrice adjointe de l'IRSEM

Et pour la suite ? Aucune limite géographique ne semble être un obstacle pour l’EPEx. Jean-Bernard Schmidt annonce que la compétence de l’établissement d’expérimentation, qui a vocation à ne plus le rester longtemps, va avoir un impact à l’international “Nous sommes en train de travailler à l’île Maurice.” Selon ses dires, c’est un territoire dans lequel les médias francophones sont très convoités.

Du côté du ministère des Armées : “On prépare un colloque sur le terrorisme et l'Afrique, que l’on va organiser avec un centre de recherche africain, donc on va non seulement faire de la recherche, mais également rayonner et faire des relations internationales ensemble.”, déclare Marjorie Vanbaelinghem, directrice adjointe de l'Institut de recherche stratégique de l'école militaire.

Le président de l’université durant sa présentation de vœux 2023.
©Diplomeo

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