La plateforme Mon Master ouvre ses portes le 1er février 2023

Le ministère de l’Enseignement supérieur a présenté sa nouvelle plateforme d’affectation en master à l’université pour les étudiants à l’occasion du salon des poursuites d’études, organisé par l’Étudiant. Diplomeo s’est rendu sur place. 
Mis à jour le / Publié en janvier 2023
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La nouvelle plateforme “Mon Master gouv.fr” au salon étudiant de la poursuite d’études et des masters © Diplomeo

Accompagner plus efficacement les étudiants dans leurs poursuites d’études supérieures en master : c’est l’objectif du site d’affectation dévoilé par le ministère de l’Enseignement supérieur, à l’occasion du « Salon de la poursuite d’études et masters ». Un événement organisé par l’Étudiant ce samedi 14 janvier 2023.

Un dispositif qui était très attendu, tant par les établissements que par les étudiants. En septembre dernier, la ministre de l’Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, avait annoncé son intention de lancer ce service, lors de son discours de rentrée universitaire 2022-2023.

Baptisée « Mon Master », il s’agit d’une plateforme unique pour consulter toutes les offres de formations en master universitaire, afin d’y candidater. Le catalogue va succéder à « Trouver mon master “, qui existe depuis 2017 et sera en ligne dès le 1er février 2023. 

“On reprend ce qui existait déjà avec Trouver mon master et on le transforme aussi en plateforme de candidature”, précise Pascal Gosselin, chef du département des formations de cycles masters et doctorats au ministère de l’Enseignement supérieur. “On a été obligés de mettre en place un calendrier unique. C’est un plus, car avant on avait des dates qui étaient très différentes selon les établissements”, ajoute-t-il.

Mon Master : focus sur le calendrier de la procédure

Pour intégrer un master dans une université de l’Hexagone, les modalités changent à la rentrée 2023. Le calendrier de la procédure Mon Master s’appuie sur trois moments clés, de février à juillet. Dès l’ouverture de la plateforme le 1er février 2023, les étudiants peuvent consulter les diplômes nationaux de niveau bac+5 en France et disposer de toutes les informations nécessaires à leur inscription. C’est aussi le moment pour eux de se renseigner sur les établissements d’enseignement supérieur, en se rendant aux journées portes ouvertes, à des salons ou encore en discutant avec des responsables pédagogiques et des professeurs.

La seconde étape, c’est l’ouverture des candidatures, du 22 mars au 18 avril 2023. Les étudiants saisissent leurs vœux sur la plateforme Mon Master. Ils ont le droit de formulerjusqu’à 30 vœux de masters : 15 en formation initiale et 15 autres en alternance. “Ce dispositif leur permet de candidater à une quinzaine voire une trentaine de vœux s’ils font le choix de formation en apprentissage”, explique Anne-Sophie Barthez, directrice générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle. “Le dossier de candidature sera à déposer une seule fois à l’ensemble des établissements”.

Ces derniers consultent ensuite toutes les candidatures. “Ce n’est pas la plateforme qui recrute”, insiste Pascal Gosselin. À partir du 23 juin et jusqu’au 21 juillet 2023, les jeunes reçoivent les premières réponses et devront choisir leur futur cursus. “Dès qu’ils disent oui, ils s’inscrivent rapidement et si c’est non, la place qui leur était proposée est immédiatement réaffectée à un autre étudiant”, indique la directrice générale de l’enseignement supérieur. 

Un moment crucial pour les étudiants, car cela va déterminer leur poursuite d’études à la rentrée suivante. “Lors de cette étape, c’est extrêmement important pour eux d’être vigilant et d’aller vérifier s’ils ont reçu quelque chose, car vu le calendrier, ils ont un temps de réactivité assez contraint”, renchérit le chef du département masters du ministère.

Un maintien des saisines au rectorat pour les filières en tension 

Face à une sélectivité toujours plus accrue pour l’inscription dans une formation de cycle 2, nombreux sont les étudiants qui se sont vus refuser l’accès en master ces dernières années. Si l’objectif de cette plateforme est d’améliorer le service rendu et de rendre la procédure de recrutement plus fluide, certains cursus comme la psychologie, le droit, les STAPS ou encore éco-gestion sont appelés filières en tension. Il s’agit des formations dans lesquelles il y a plus d’étudiants que de places proposées. 

Lorsque ces derniers étaient refusés, ils avaient la possibilité, depuis 2017, de consulter le site Trouver mon master et faire valoir leur droit au rectorat de leur académie. Sur ce point, le ministère se veut rassurant : “L’avantage avec Mon master c’est qu’on maintient la saisine du recteur au post-calendrier”, affirme Pascal Gosselin. “Ce qui est important c’est que le ministère comme le recteur auront de la visibilité sur les places manquantes”.

Pour Anne-Sophie Barthez, ce système d’affectation “au fil de l’eau” va permettre au ministère d’être plus efficace pour les étudiants de ces filières susceptibles de se retrouver sans proposition, faute de places. “Avec cette efficacité de réaffectation en temps réel, on pense qu’il y aura moins de tension et toutes les universités sont favorables à cette mise en place”, explique-t-elle. 

Interrogée sur une éventuelle phase complémentaire au mois de septembre, la directrice de l’enseignement supérieur indique qu’il n’y en aura pas cette année. “Quand on regarde le nombre d’étudiants en licence et le nombre de places proposées en master, il y a un décalage de 2 000 places en master qui ne sont pas utilisées”, concède Anne-Sophie Barthez. Elle n’exclut pas sa mise en place à la rentrée prochaine, si nécessaire. “On va pouvoir regarder cela et en tirer les conséquences pour l’année qui suit”

Mon Master, la grande sœur de Parcoursup ?

Lors du salon étudiant, des murmures et des on dit se font échos : cette nouvelle procédure ressemble à s’y méprendre à la plateforme d’admission post-bac, Parcoursup. Mais le ministère tient à le souligner : avec Mon Master exit l’algorithme et la hiérarchisation des vœux. 

En outre, Mon Master ne concerne pas les masters des écoles privées, qui gardent leur processus habituel de recrutement sur dossier ou concours. “On peut dire que cela ressemble effectivement un peu à Parcoursup pour les bacheliers”, admet Pascal Gosselin. “La différence, c’est qu’on est vraiment sur le master à l’université, tandis que Parcoursup propose une offre de formation pour un grand nombre d’établissements, publics comme privés”. 

Dans ce contexte, les étudiants peuvent exprimer des craintes qui rappellent le stress généré par Parcoursup, voire d’APB pour les plus anciens. La directrice de l’enseignement supérieur ne l’entend pas de cette oreille. “Les jeunes ont grandi et ils savent ce qu’ils veulent faire”. Pour elle, Mon Master vise une simplification de candidature. “La procédure se contente de prendre le dossier de l’étudiant et de proposer une réponse. Les étudiants sont contents d’avoir des réponses plus nombreuses qu’avant et plus tôt”.

Du côté des étudiants, des avis partagés 

Au salon de la poursuite d’études et des masters, les étudiants se dirigent vers le stand du ministère de l’Enseignement supérieur, avec une once de curiosité et d’interrogations. Ils se renseignent auprès des représentants, présents pour répondre à leurs questions. 

Maxime et Jacques sont actuellement étudiants en troisième année de licence à l’université de Picardie - Jules Verne. Le premier est en licence de SVT, parcours Biologie et psychologie cellulaire tandis que l’autre étudie la Chimie et la biologie. Après avoir écouté avec attention la présentation du ministère, ces derniers sont ravis et accueillent volontiers cette nouvelle procédure. “C’est super, ça va nous mettre en relation avec plusieurs universités à la fois au lieu de nous faire faire tout le travail”, se réjouit Maxime. “C’est un gros gain de temps, avec une plateforme qui centralise tout et où l’on a accès à plein de choses”, confie de son côté Jacques.

La seule appréhension qu’ils éprouvent néanmoins, c’est que dans leurs filières, il y a beaucoup plus de candidats que de places en master. “Après en SVT, c’est subdivisé, certains se destinent au métier d’enseignant, on est actuellement une trentaine d’étudiants et on ne va pas postuler aux mêmes masters”, relativise Maxime. “Le lieu de ma future formation m’importe peu, je sais déjà que je ne vais pas continuer à Amiens, car ils n’ont pas les masters auxquels j'aspire”. 

Sur la formation en alternance est possible en master, Jacques hésite. Il a déjà effectué un stage en pharmacie qui s’était bien déroulé. Pour son M1, il se voit toujours en formation initiale avec un passage en entreprise en fin de cursus. “Les stages c’est ce qui me convient le mieux pour le moment, car ça permet de segmenter l’année. Après, je ne suis pas fermé à l’apprentissage”. 

Étudiant en troisième année de licence de droit à l’université Paris-Est Créteil (UPEC) David est plus circonspect face à Mon Master. S’il est conscient d’être actuellement dans une filière en tension, il s’interroge sur son avenir scolaire. “Je pense me diriger vers une spécialisation en Droit privé en M1, mais encore faut-il choisir son master, est-ce qu’on va être pris dans celui-ci et que faire si on ne l’est pas ?”, s’inquiète l’étudiant de 21 ans. 

Craintif quant au procédé de la plateforme, il affirme que “ce n’est pas géré de façon humaine” au même titre que Parcoursup, selon lui. “On va se retrouver face à un mur et lorsqu’il y aura deux candidats différents, il y’en a un qui sera plus qualifié pour ses capacités à l’oral par exemple et ça, on ne peut pas les voir dans un dossier numérisé”. Pour David, l’État n’a pas les ressources suffisantes pour ouvrir des places supplémentaires en master de droit. “Ce n’est pas en créant une plateforme informatisée que cela va arranger les choses du jour au lendemain”, conclut-il, avant de confier qu’il s’inscrira tout de même sur la plateforme car il “n’a pas le choix”.    

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