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Sondage 2020 : les jeunes, de plus en plus veggies ?

Trois ans après le premier sondage Veggie de Diplomeo, les plus jeunes générations sont-elles toujours attirées par l’alimentation végétale ? Diplomeo s’est de nouveau tourné vers les 16-25 ans pour comprendre leur rapport aux animaux et à leur assiette.
Mis à jour le / Publié en décembre 2020
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Sondage 2020 : les jeunes, de plus en plus veggies ?

Végétarisme, antispécisme, bien-être animal… Depuis plusieurs années maintenant, les questions tournant autour de la végétalisation de l’assiette et de la place des animaux dans les sociétés humaines attirent de plus en plus l’attention, voire suscitent des débats particulièrement enflammés, aussi bien en famille devant le foie gras de Noël, que lors de battles « véganes VS bouchers » organisées sur les plateaux de télévision. 

« Les jeunes, tous futurs veggies ? » : c’est la question que posait Diplomeo il y a trois ans de cela, avec son enquête Parole aux Jeunes, portant sur les habitudes alimentaires des 16-25 ans. Qu’en est-il aujourd’hui ? La génération Z se détourne-t-elle vraiment de la viande ? Quelle est sa sensibilité aux questions de bien-être animal ? Quel est son point de vue sur les mesures politiques récentes prises pour les animaux ? Diplomeo a mené l’enquête auprès de 3094 jeunes pour en savoir plus sur le sujet.

8 % des jeunes sont végétariens ou végétaliens

Qu’ils suscitent l’adhésion ou le rejet, on ne présente plus les « veggies ». Les modes de consommation excluant les produits d’origine animale sont très bien connus du grand public, notamment chez les jeunes. En effet, 83 % des 16-25 ans affirment distinguer les régimes végétariens, végétaliens et le mode de vie végane : le premier excluant viande et poisson de l’assiette, le deuxième tout produit animal de l’alimentation et le troisième tout produit animal, ou nécessitant l’exploitation d’un animal, de son quotidien (textile, hygiène, cosmétiques...). 

D’ailleurs, 8 % d’entre eux ont déjà passé le cap et sont aujourd’hui végétariens ou végétaliens. Mais ce ne sont pas les seuls à avoir banni définitivement la viande de leur alimentation : viennent s’ajouter 3 % de pescétariens, aussi appelés « pesco-végétariens », qui ingèrent encore du poisson, mais se détournent de la viande. Un total de 11 % de « végés » et « pescés » : c’était exactement ce que concluait notre enquête en 2017

La jeunesse ne végétaliserait donc pas de plus en plus son alimentation ? En vérité, si la majorité des sondés n’excluent pas concrètement les aliments carnés de leur auge, 18 % se disent cependant « flexitariens », une alimentation qui consiste à réduire très fortement sa consommation de viande et à n’en manger qu’occasionnellement. Au bout du compte, seulement 69 % des 16-25 ans déclarent manger de tout, dont 17 % avec quelques restrictions religieuses ou de santé. 

Mais pourquoi se départent-ils du régime classique basé sur l’ « omnivorisme » ? Pour 90 % des veggies, 82 % des pescétariens et 71 % des flexitariens, le choix d’un tel régime est justifié par une volonté de limiter la souffrance animale. Deuxième raison qui explique cette décision : la protection de l’environnement pour plus de 7 sur 10 d’entre eux. 

Près de la moitié des végétariens et végétaliens affirment bouder les produits d’origine animale « parce qu’ils ont ouvert les yeux sur le spécisme* ». 42 % des veggies expliquent également que c’est « pour leur santé » et 18 % pour « une question de goût ». Un tiers des pescétariens et des flexitariens expliquent, eux aussi, que c’est justement parce qu’ils « n’aiment pas trop la viande » qu’ils ont réduit leur consommation de chair animale. 

Mais alors, la viande perdrait-elle petit à petit de son charme ? Les 16-25 ans tendent à le penser : 51 % d’entre eux pensent que les mœurs vont changer en faveur d’une alimentation sans viande en France et 58 % trouvent que ce serait une bonne chose si cela se réalisait. 

Au total, plus d’un quart de ceux qui ne sont ni végétariens ni végétaliens pensent qu’ils pourraient le devenir un jour, dont 

  • 83 % des pescétariens  
  • 52 % des flexitariens
  • 18 % de ceux qui mangent de tout (soit 8 % de plus qu’en 2017) 

Les amoureux de la viande peuvent cependant se rassurer pour l’instant. L’idée de signer l’arrêt de mort de la « bidoche » ne fait pas encore l’unanimité chez les 16-25 ans, puisque 24 % de ceux qui mangent de tout ne se voient « jamais de la vie » se convertir au végétarisme et que 47 % « ne pensent pas » spécialement le devenir. 

Qu’ils mangent ou non des animaux, le bien-être animal est, semble-t-il, au cœur des inquiétudes de presque tous les jeunes. De fait, plus de 9 répondants sur 10 avouent que les questions liées à ce sujet sont importantes pour eux.  65 % se disent ainsi prêts à payer plus cher pour manger des produits qui respectent ce critère, tandis que 28 % le font déjà. 

Chasse & pêche en déroute ?

Cette année, Diplomeo n’a pas seulement plongé son nez dans l’écuelle de la génération Z, mais a aussi cherché à connaître leur opinion sur les autres rapports animaux/humains, à commencer par la très controversée pratique de la chasse

Sans grande surprise, 80 % des sondés certifient avoir une image négative de la chasse. Pour 49 % d’entre eux, il s’agit d’un danger pour les promeneurs. 43 % relèvent également son impact négatif sur la biodiversité, tandis que 36 % la qualifient de « meurtre ». En revanche, 37 % ont l’esprit pratique et considèrent que la chasse est acceptable si le chasseur mange l’animal et 34 % si l’animal ne souffre pas. Un autre quart des sondés pense cependant que la chasse est inacceptable, même dans ces deux cas de figure.

Pour ce qui est de la pêche comme hobbie, les esprits sont moins échauffés. Plus de 4 sur 10 pensent qu’il s’agit d’une pratique acceptable si le pêcheur mange le poisson et plus de 3 sur 10 si le poisson ne souffre pas ou est remis à l’eau. 29 % vont même jusqu’à dire que « c’est la nature » (contre 18 % pour la chasse). À peine 28 % estiment qu’elle a un impact négatif sur la biodiversité et 12 % que « c’est un meurtre ». Au total, 55 % des 16-25 ans déclarent avoir une image positive de la pêche de loisir

Autant dire que les poissons n’attisent pas les passions : à peine 55 % des participants pensent qu’ils sont doués de sensibilité, contre 90 % pour les mammifères marins. Un fait qui ne les empêche pas pour autant de se positionner sur la pêche industrielle, que 3 sur 5 jugent comme un procédé qui vide les océans, insuffisamment régulé et qui nuit aux petits pêcheurs, même si presque un tiers estiment qu’elle fait tourner l’économie et crée des emplois.

Aquariums, zoos, cirques, expérimentation : la captivité des animaux en question

Orques, tigres, dauphins, éléphants, requins… Nombre d’animaux sauvages ne gambadent pas dans la jungle ou ne nagent pas dans les profondeurs de l’océan à leur guise. La captivité des bêtes est également un fait qui divise lorsqu’on aborde le sujet épineux de la condition animale. 

Pour un nombre important de jeunes, l’évidence est pourtant là : les cirques (76 %), les parcs aquatiques (65 %), les zoos (57 %) et les aquariums (53 %) sont des « prisons pour les animaux ». Toutefois, ces derniers ont davantage de considération pour les zoos et les aquariums, que pour les parcs aquatiques et les cirques avec animaux. 

Ainsi, plus de 2 jeunes sur 5 considèrent que les zoos et les aquariums ont un intérêt pour la préservation des espèces et plus d’un tiers reconnaît leur intérêt éducatif pour le public. Si plus de 20 % mettent en avant l’intérêt ludique des cirques et des parcs aquatiques, plus d’un tiers pense simplement qu’ils n’ont « pas d’intérêt concret ». Moins de 1 sondé sur 5 accuse l’ensemble de ces établissements de spécisme*, mais ceux-là sont plus nombreux à relever cette problématique lorsqu’il s’agit de ces lieux de loisir que sont les cirques (17 %) et les parcs aquatiques (13 %). 

Plus convaincus sur la question de la captivité de la faune que sur celle de l’alimentation carnée, 67 % des jeunes croient que les mœurs vont changer en faveur d’une société sans animaux sauvages en captivité et 83 % pensent que c’est une bonne chose. 

Quelle est votre opinion générale au sujet des parcs aquatiques, des cirques avec animaux, des zoos et des aquariums ?

 

Zoos

Aquariums

Parcs aquatiques

Cirques avec animaux

Ce sont des prisons pour animaux

57 %

53 %

65 %

76 %

Ils préservent les espèces

47 %

41 %

14 %

3 %

Ils protègent les animaux qui ne peuvent pas réintégrer leur milieu naturel

40 %

30 %

12 %

3 %

Ils ont un intérêt éducatif

37 %

37 %

18 %

7 %

Ils ont un intérêt ludique

25 %

27 %

25 %

21 %

Ils n’ont pas d’intérêt concret

18 %

23 %

37 %

48 %

C’est du spécisme

9 %

9 %

13 %

17 %

Côté science, le terrain est bien plus glissant. Même si 81 % se positionnent contre l’expérimentation animale pour les cosmétiques, leur opposition chute drastiquement lorsqu’il s’agit de l’expérimentation pour la science : 32 % se disent contre, 43 % hésitent et 25 % tranchent pour. Même s’il leur semble difficile d’être catégoriques sur la question, 51 % restent favorables aux alternatives à l’expérimentation animale uniquement si elles sont aussi efficaces. Pour les autres, 37 % sont pour, « même si c’était moins efficace » et 12 % s’y opposent, car ils pensent qu’elles ne seront jamais aussi efficaces.

Près de 4 sondés sur 5 favorables à un référendum pour les animaux

S’ils ont une opinion qui leur est propre sur la condition animale, quelles actions concrètes les 16-25 ans attendent-ils vraiment des décisionnaires politiques aujourd’hui ? Après l’annonce de différentes mesures de la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, et des débats qui ont suivi à l’Assemblée nationale, la question du bien-être animal est revenue sur le devant de la scène cet automne. 

Dans l’ensemble, les 16-25 ans se montrent particulièrement favorables aux mesures annoncées par la ministre. Plus de 4 sur 5 approuvent la fin des élevages de visons pour leur fourrure (88 %), la fin de la présence d’animaux sauvages dans les cirques itinérants (87 %), l’interdiction de nouveaux orques et dauphins dans des delphinariums, ainsi que le soutien aux zoos qui améliorent les conditions de détention des animaux (85 %).

Des décisions donc plébiscitées par la jeunesse, mais qui selon certains députés pourraient aller plus loin. Et les sondés tendent à être ouverts à certaines de ces propositions qui ont été débattues dans l’Hémicycle. Ils sont nombreux à être favorables à des idées comme l’interdiction des nouveaux bâtiments d’élevage sans accès au plein air (89 %), l’abandon de l’élevage en cage d’ici 2030 pour les poules, les lapins, les truies ou encore les veaux (86 %) et l’interdiction dans un délai de 5 ans de la chasse à courre (81 %). Fait amusant : 57 % sont même ouverts à l’idée de remplacer la chasse d’animaux gibiers par celle de robots gibiers, qui avait été avancée à titre d’exemple comme alternative à la chasse à l’Assemblée.

S’ils semblent attendre des avancées du côté de leurs représentants politiques, la génération Z s’avère aussi ouverte à la démocratie directe. Depuis le mois de juillet, un projet de référendum d’initiative partagé sur le bien-être animal a été lancé par Xavier Niel, Marc Cimoncini, Jacques-Antoine Granjon et Hugo Clément, soutenus par 57 associations. Un projet qui semble en séduire plus d’un parmi les sondés, puisque 79 % affirment être favorables à un référendum pour les animaux en France, dont 46 % se disent même « très favorables ».

Les hommes ont-ils peur du végétarisme ?

A priori plus attentives à leur alimentation, les femmes de 16 à 25 ans sont deux fois plus nombreuses à adopter des régimes spécifiques :

  • 14 % sont pescétariennes, végétariennes ou végétaliennes contre 7 % d’hommes
  • 24 % sont flexitariennes contre 12 % des garçons

En tendance, les femmes non végétariennes sont aussi beaucoup plus ouvertes à l’idée de verdir leurs repas. En effet, 33 % des filles non veggies ne disent pas non à l’idée de passer au végétarisme ou au végétalisme un jour, contre 21 % de leurs semblables masculins. Ces derniers semblent d’ailleurs davantage effrayés par l’idée de se séparer de leur steak : 25 % des garçons non-végétariens assurent que « jamais de la vie » ils n’arrêteraient la viande, contre seulement 13 % des filles de leur catégorie. La majorité de tous les sondés mâles se montrent d’ailleurs hostiles à l’idée que les mœurs changent en faveur d’une alimentation sans viande : 51 % trouvent que cela ne serait pas une bonne chose, alors que 67 % des jeunes femmes se révèlent favorables à cette idée. 

Pour ce qui est de la condition animale, le fossé est moins béant dans la mesure où 77 % de ces messieurs se prononcent pour une société sans animaux sauvages en captivité et que 88 % des dames seraient heureuses face à cette perspective. On remarque toutefois que les répondants masculins montrent systématiquement un intérêt légèrement moindre pour le bien-être animal. Quand 61 % des filles clament que ce sujet est « très important » pour elles, les garçons sont à peine 49 % à dire la même chose. 

De même, 60 % des filles pensent que les poissons sont des êtres doués de sensibilité (contre 49 %) et 92 % le pensent aussi pour les mammifères marins (contre 88 %). Les activités de loisir que sont la pêche et la chasse ont clairement moins bonne presse auprès du genre féminin : 

  • 88 % des filles ont une image négative de la chasse, contre 72 % des garçons
  • 57 % des femmes ont une image négative de la pêche de loisir, contre 32 % des hommes

Les mesures politiques prises par le ministère de la Transition écologique et proposées par certains députés à l’Assemblée nationale mobilisent aussi un peu plus les femmes qui sont, encore une fois, plus enthousiastes à l’idée d’un référendum pour les animaux (82 %) que les hommes (76 %). Si notre sondage sur l’écologie révélait déjà en 2019 que les jeunes femmes sont plus engagées en ce qui concerne la protection de l’environnement et qu’elles sont plus nombreuses à modifier leur alimentation pour le préserver, elles se présentent visiblement aujourd’hui comme des alliées de choix pour les animaux.   

* Spécisme : Vision du monde postulant une hiérarchie entre les espèces animales et, en particulier, la supériorité de l’être humain sur les animaux (Larousse)

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