Pour un stage, une alternance, un job étudiant ou un premier emploi, l’entretien d’embauche est un passage obligé. C’est l’occasion pour le recruteur et toi de vous rencontrer, de parler plus en détail du poste et de mettre à l’épreuve votre compatibilité professionnelle.
Entre le pitch de présentation, la liste de ses atouts ou l’exposition des raisons du pourquoi de sa candidature, un entretien se prépare en amont. Le jour J, le stress est généralement bien présent. Et ensuite ? La pression ne retombe pas forcément. C’est avec impatience et empli de doutes qu’on attend d’être recontacté. Diplomeo décrypte pour toi les signes d’un entretien d’embauche réussi !
Les recruteurs ne sont pas des livres ouverts !
Essayer de lire dans l’attitude des recruteurs comme dans un livre ouvert ? Fausse bonne idée. Parmi leurs compétences, les recruteurs savent très bien dissimuler leurs émotions. En fait, lors d’un entretien, ils n’ont aucun intérêt à les montrer. Ce n’est pas le but du jeu. Ils opteront tantôt pour une attitude froide et lisse pour te laisser l’occasion d’être toi-même sans biais ou alors pour un comportement plus jovial s’ils estiment que tu en as besoin pour être à l’aise. Quelle que soit leur stratégie, tu dois rester professionnel et faire bonne impression.
Caroline Diard, docteure en gestion des ressources humaines et professeure associée à TBS Education au département et droit des affaires et RH, conseille alors de ne pas se fier aux apparences. Un recruteur souriant n’est pas forcément séduit. Et à l’inverse, s’il est froid, cela ne signifie pas forcément qu’il est lassé : « Un recruteur peut choisir d’être froid pour garder une distance qui lui est propre. Un recruteur souriant pourra aussi décevoir le candidat quand il recevra une réponse négative. »
Quelques signes à prendre avec précaution peuvent être de bon ou mauvais augure
Le sens de l’envolée d’une nuée d’oiseaux dans le ciel, l’éclatement soudain du tonnerre… La Rome Antique regorgeait de signes à interpréter favorablement ou défavorablement concernant son destin. Si on a vu que, comme les dieux anciens, les recruteurs ont aussi leur part de mystère — attention, ce ne sont pas des dieux : lors d’un entretien, tu as aussi le pouvoir ! — certains comportements et éléments de langage de leur part peuvent pourtant être interprétés.
« C’est très délicat de se dire que l’affaire est conclue ! » rappelle Caroline Diard. « La seule façon de savoir que tout est joué est d’avoir une proposition relative aux conditions d’embauche ». Une invitation à négocier une date de démarrage ou la question « Quand pouvez-vous commencer » : ce sont des signaux positifs forts, selon l’experte et docteure en ressources humaines.
Autre indice qui peut laisser entrevoir une issue positive : l’emploi de formules participatives comme « avec votre équipe, vous… » de la part du recruteur. « Cela signifie qu’il vous considère comme futur collaborateur », révèle Caroline Diard. Il en est de même lorsque ton interlocuteur se réfère à un événement à venir dans l’entreprise. L’experte donne l’exemple de la phrase suivante : « Vous rencontrerez X à l’occasion de notre événement du… ».
Quant aux signes de mauvais augure, là encore, Caroline Diard suggère quelques pistes : « Si le recruteur écourte l’entretien, ce n’est pas bon signe. S’il ne pose pas de questions précises, il faut se dire que l’on n’est pas le candidat souhaité. » Il peut aussi arriver que ton interlocuteur soit distrait : il quitte la pièce un instant ou répond à son téléphone, par exemple. Dans ce cas-là, l’experte en ressources humaines se montre catégorique et invite à se poser des questions : « Si le recruteur est distrait, ce n’est pas bien engagé et d’ailleurs, as-tu envie de rejoindre une entreprise qui ne s’intéresse pas aux candidats ? ».
La clé : faire bonne impression en entretien
Ce n’est pas un secret, pour mettre toutes les chances de ton côté, il faut à tout prix que tu prépares l’entretien. La fatigue du recruteur, un mal de tête… Évidemment, le facteur humain joue aussi un rôle, mais il est loin de sceller l’issue de cet échange. En tout cas, ça ne doit pas être le cas.
Caroline Diard conseille alors avant tout de structurer son discours, un petit peu à la manière d’un storytelling, pour parvenir à captiver et séduire le recruteur : « Il faut raconter une histoire qui intéresse le recruteur. Il est intéressant de préparer des éléments saillants pour les présenter le jour de l’entretien comme des résultats commerciaux, une certification, ou encore une participation à une association, par exemple. »
Il est également important d’aider le recruteur à t’imaginer dans l’entreprise et sur le poste. Tu dois donc te projeter en lui indiquant ce que tu peux apporter à l’organisation et à l’équipe.
Autre conseil : « Réfléchir à ce qui te définit et te démarque des autres, à diplôme équivalent », préconise Caroline Diard. Quel est ton petit plus ? Tu dois te poser la question et apporter une réponse à ton interlocuteur, car au fond, c’est bien ce qu’il se demande. Tu n’es en principe pas le seul candidat avec qui il s’entretient. L’experte donne l’exemple de la pratique régulière du marathon : « Être un marathonien peut montrer des qualités d’endurance, de persévérance et de rigueur. »
Souvent, l’entretien d’embauche se termine par la question suivante : « Avez-vous des questions ? » Il est conseillé de préparer des questions à poser pour ce moment-là. En effet, saisir cette occasion montre que tu t’intéresses à l’entreprise, que tu t’es informé et que tu t’y projettes peut-être. Aussi, cela laissera un goût positif au recruteur à l’issue de votre échange, plutôt que de finir sur un « non » qui peut le laisser sur sa faim. Il peut s’agir d’une seule question qui porte sur un aspect plus léger comme les activités organisées le midi ou les afterworks. De quoi détendre l’atmosphère et finir sur une note positive. À toi de jouer !