Ils n’étaient que 90 étudiants il y a dix ans à son ouverture : ils sont 900 aujourd’hui. Au fil des années, Sciences Po Saint-Germain-en-Laye connaît un essor considérable. Une hausse rendue possible avec l’ouverture de nouveaux parcours comme la classe préparatoire aux concours ou la prépa journalisme. L’école située dans les Yvelines a également ouvert un double-diplôme ingénieur data et humanités digitales avec CY Tech ainsi que le double-diplôme politiques publiques et management des organisations avec l’école de commerce Audencia.
Elle s’est également développée autour de la formation continue que l’école a mis en place en 2019. À ce jour, 199 participants en ont bénéficié. Toutefois, Céline Braconnier, la directrice, tient à rassurer : « notre cœur de métier reste le diplôme de grade master ». L’établissement souhaite continuer à augmenter le nombre de places au concours commun du réseau ScPo et en 4e année.
Sciences Po Saint-Germain-en-Laye en chiffres :
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La diversité et l’internationalisation en ligne de mire
Aujourd’hui, Sciences Po Saint-Germain-en-Laye mise sur la diversité des recrutements. L’école compte 63 % d’étudiantes. Par ailleurs, malgré sa présence en région parisienne, la population francilienne représente seulement 45 % des profils du diplôme de grade master, contre 54 % pour les régions et l’Outre-mer. « Nous étions à 70 % de non-Franciliens lors du premier recrutement », affirme Céline Braconnier. La vocation d’accueillir plus d’étudiants étrangers ou d’Outre-mer se poursuit. La directrice de l’établissement affirme toutefois que « ce n’est pas par le concours commun que l’on internationalise », car celui-ci est en langue française.
L’autre défi de l’école yvelinoise : maintenir un taux de boursiers égal à l’entrée comme la sortie. « Ce n’est pas de tout repos. Aujourd’hui, il est de 24 % et nous le maintenons grâce au concours de 4e année ». Pour cela, l’IEP entend accueillir plus de profils issus de classes préparatoires et de l’université.
Par ailleurs, cette diversité se ressent également sur la préparation aux concours. « Nous voulions proposer un dispositif qui permet à tout le monde de s’inscrire », affirme la directrice de Sciences Po Saint-Germain-en-Laye. Pour ce faire, l’institution mise sur le numérique avec un format en distanciel pour les étudiants d’autres établissements qui souhaitent suivre ce cursus.
Où travaillent les jeunes diplômés de l’école ?
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Un diplôme ouvert sur le monde et sur l’autre
En 10 ans, Sciences Po Saint-Germain-en-Laye a beaucoup travaillé sur son offre internationale. Aujourd’hui, l’école propose 200 places d’échange en mobilité. Les étudiants peuvent prendre le large vers 39 pays, dans 72 universités partenaires. Un choix diversifié, à travers le globe, pour satisfaire les étudiants de l’IEP. Celui-ci est amené à grandir puisque l’école se développe désormais vers l’Afrique pour proposer de nouveaux partenariats.
L’IEP a décidé de ne pas se limiter aux résultats obtenus en première année pour garantir cette expérience internationale riche. « On distribue les places en fonction de projets construits et préparés dès la 2e année par les étudiants ». Parmi les destinations plébiscitées, on retrouve le Japon (environ 15 étudiants), suivi de l’Espagne et des États-Unis (10 étudiants).
En plus des doubles-diplômes proposés par l’école, Sciences Po Saint-Germain-en-Laye a ouvert de nombreuses spécialités de master en 5e année, grâce à des partenariats locaux. Avec CY Cergy Paris Université, les étudiants peuvent opter pour des spécialités comme le marketing, le commerce international ou le droit pénal financier.
D’autres institutions partenaires proposent également des spécialisations uniques, comme Jardin historiques, patrimoine et paysages, avec l’école d’architecture de Versailles ou un certificat d’expression plastique avec l’école d’arts de Cergy. Enfin, l’UVSQ et l’Université Paris-Saclay proposent aux étudiants de l’IEP des spécialisations dans les carrières juridiques, les carrières administratives, le management ou le développement RH.
Le programme PAIDEÏA de l’établissement vise à l’accompagnement des lycéens pour préparer le concours d’admission. Plusieurs actions sont mises en place : la préparation gratuite au concours, semaine intensive de préparation au sein du campus, du tutorat ou encore une initiation à l’éloquence. Au total, 300 lycéens en bénéficient chaque année avec un taux de réussite deux fois supérieur (20 %) à la moyenne nationale (10 %). Le programme est en partenariat avec 58 lycées et 9 collèges en France.
Cette ouverture se traduit aussi par une banalisation du jeudi après-midi. « Nous voulons les ouvrir à d’autres types de compétences que ce qu’ils peuvent déjà voir dans leurs cours », explique Céline Braconnier. Ainsi, tous les étudiants peuvent en profiter pour faire des visites culturelles, une initiation aux arts vivants, des activités sportives ou une formation musicale. Des ateliers d’écriture sont également au programme de ce que propose Sciences Po Saint-Germain-en-Laye tous les jeudis.
Comment s’inscrit Sciences Po Saint-Germain-en-Laye dans le paysage des IEP et du supérieur ?
L’école fait partie du réseau ScPo qui intègre les 7 établissements de l’Hexagone. « Ce qui nous caractérise c’est notre taille réduite : on propose à nos étudiants des individualisations de parcours, un investissement très fort des équipes pédagogiques », estime Céline Braconnier.
Ce réseau est porteur de projets communs et dans le réseau « les formations sont mutualisées : en 5e année, nos étudiants peuvent intégrer un autre master d’un autre IEP », précise la directrice de Sciences Po Saint-Germain-en-Laye.
Sciences Po Saint-Germain-en-Laye a intégré la Conférence des grandes écoles (CGE) en 2023. Il a fallu attendre trois générations de diplômés pour intégrer l’asso des grandes écoles. « Comme Sciences Po Strasbourg, c’est un atout d’être intégré à deux universités du département — CY Université et UVSQ. Les universités nous dotent en service enseignants-chercheurs soit en mettant à disposition des partis de services enseignants ». Ainsi, l’effectif d’enseignants s’est accru, en passant de 5 à 18 enseignants permanents.
À quoi ressemblera Sciences Po Saint-Germain-en-Laye en 2034 ?
La première ambition de l’IEP est d’accueillir 1 500 étudiants dans quelques années, composé à deux tiers des étudiants du diplôme grade master. « Un développement qui passera par plus de place au concours et par le déploiement de nouveaux types de formation. » Ainsi, à la rentrée prochaine, un nouveau diplôme devrait voir le jour, grâce à l’arrivée d’un spécialiste du secteur. Il sera proposé aux étudiants en janvier 2025 et sera dédié à la cybersécurité et aux renseignements. Un nouveau master en politique de création devrait également voir le jour à la rentrée de septembre 2025. « On essaie de relever tous les défis qui se présentent au supérieur », affirme la directrice de Sciences Po Saint-Germain-en-Laye. Pour Céline Braconnier, cela passe par une meilleure prise en compte de la transition écologique dans les cursus, ainsi que les enjeux du numérique grâce à des partenaires : AgroParisTech pour le développement durable et CY Tech pour la partie digitale.
Sensibilisation aux enjeux environnementaux dans les grandes écoles : qu'en pensent les étudiants?
Cet article a été co-écrit par Max Arengi et Mehdi Bautier.