Sciences Po : le conflit israélo-palestinien fracture le monde estudiantin

Tandis que les étudiants pro-palestiniens occupent la prestigieuse école parisienne depuis mercredi 24 avril pour réclamer un cessez-le-feu à Gaza, les tensions s’enchaînent. Des interventions policières ont notamment eu lieu.
Mis à jour le / Publié à 12h35
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© Florence Piot / Adobe Stock

« Sciences Po complice : Israël assassin » : tels sont les mots scandés par une soixantaine d’étudiants qui ont organisé, du mercredi 24 au jeudi 25 avril 2024, un sit-in dans l’enceinte de l’Institut d’études politiques, dans le 7e arrondissement de Paris. Un appel à manifester lancé par un collectif de l’école, Comité Palestine Sciences Po, qui proteste contre les offensives d’Israël menées sur la population palestinienne à Gaza.

Face à la mobilisation qui a pris de l’ampleur dans l’établissement, Jean Bassères,le nouveau directeur provisoire de Sciences Po, a demandé à ce que la police intervienne pour déloger les étudiants. Ces derniers ont de nouveau occupé un autre bâtiment de l’IEP cette nuit et sont toujours sur place aujourd’hui, vendredi 26 avril. 

Un rassemblement qui fait écho à un soutien à la Palestine de l’université de Columbia

L’occupation des locaux parisiens de Sciences Po par les étudiants intervient suite à une mobilisation massive, en début de semaine, des étudiants américains de l’université Columbia, à New York. Ces derniers, en soutien à la Palestine, ont installé des mini-villages avec des tentes, mardi dernier, au sein du campus new-yorkais pour dénoncer le conflit israélo-palestinien. 

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Un mouvement d’ampleur qui s’est ensuite généralisé dans plusieurs facultés aux États-Unis : de l’université d’Harvard à UCLA (université de Californie à Los Angeles), en passant par Yale, Princeton ou encore Austin. 

Cette action a ensuite traversé l’Atlantique pour gagner la capitale. Les membres du Comité Palestine de l’école de la rue Saint-Guillaume ont suivi le mouvement américain. « Il y a un double diplôme entre Sciences Po et Columbia donc on a des camarades là-bas et les étudiants communiquent entre eux », a expliqué un étudiant membre du collectif Comité Palestine, au micro de l’AFP. « On se place dans la même ligne que ces universités partout dans le monde », poursuit-il. 

Des interventions policières pour évacuer les étudiants 

Outre-Atlantique, les différents sit-in des étudiants américains se sont soldés par des interventions policières pour les déloger des campus universitaires. À Paris, des CRS ont également évacué les étudiants pro-palestiniens, à la demande du directeur provisoire de Sciences Po, Jean Bassères.

La direction a regretté, dans un communiqué, que « les nombreuses tentatives de dialogues, afin que les étudiants quittent les lieux dans le calme, n’aient pas permis de trouver une issue à cette situation »

Cependant, pour plusieurs enseignants et chercheurs, l’intervention des CRS constitue une « ligne rouge » de franchie. « Les opinions des professeurs de la faculté permanente sur le mouvementsontdiverses, mais les témoignages s’accordent sur le fait que mercredi soir, l’action était pacifique et qu’on ne pouvait pas y répondre par la force », témoigne le sociologue Philippe Coulangeon, dans les colonnesdu Monde. 

Pour la sociologue et directrice de recherche au CNRS, Claire Lemercier, l’intervention de la policeà l’IEP de Paris, « c’est choquant ». Dans Libération, elle explique que les manifestations font partie de la vie de Sciences Po, car « ce sont surtout des moments d’échanges, de discussions entre étudiants qui doivent exister ».

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Les étudiants réclament la fin de « la répression des voix pro-palestinienne » 

Du côté des étudiants, la mobilisation ne faiblit pas. Au lendemain de la première évacuation, plusieurs dizaines d’étudiants se sont de nouveau rassemblés hier soir, puis de nouveau aujourd’hui, dans l’enceinte de l’école. Ce matin, l’entrée de Sciences Po a été bloquée par des poubelles pour empêcher la police de pénétrer dans les lieux, comme le montrent des vidéos publiées sur le réseau social X. Les cours de la journée ont été annulés

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Parmi les revendications scandées par les étudiants du collectif Palestine de Sciences Po : un cessez-le-feu immédiat à Gaza, face à la situation dramatique avec l’intensification des offensives militaires de l’État d’Israël.

Toujours selon l’AFP, ces derniers condamnent « les agissements » d’Israël, ainsi que « la fin des collaborations avec toutes les institutions et entités » qui seraient susceptibles d’être liées « à l’oppression systémique du peuple palestinien ». Enfin, ces derniers souhaitent la fin « de la répression des voix pro-palestinienne sur le campus »

La candidate franco-palestinienne LFI aux élections européennes, Rima Hassan, a décidé d’apporter son soutien aux étudiants de Sciences Po. La juriste a annoncé, sur son compte X, sa venue sur place cet après-midi. Pour rappel, le directeur de l’université de Lille avait annulé sa conférence sur la Palestine la semaine dernière pour risques « de trouble à l’ordre public ». 

Pour Sylvie Retailleau, la mobilisation, « ce n’est pas le cadre d’un débat apaisé »

La ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Sylvie Retailleau, s’est exprimée ce midi sur BFMTV face à la situation en cours à Sciences Po Paris. Pour elle, l’IEP est « un lieu de débat », en expliquant que l’administration a tenté de dialoguer avec l’ensemble des étudiants.

Pour elle, la mobilisation « ce n’est pas le cadre d’un débat apaisé. La forme, voire les revendications n’ont pas de légitimités à être portée de cette façon au niveau de l’établissement », a-t-elle justifié. « Dans les formes et dans l’instrumentalisation que certains en font aussi, les lignes rouges sont franchies », estime Sylvie Retailleau.

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Mise à jour le 26/04/2024 à 14h08, après la réaction de Sylvie Retailleau, ministre de l'Enseignement supérieur.

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