À quoi ressemblerait le revenu universel étudiant ?

Dans un rapport parlementaire présenté début octobre, la députée communiste Soumya Bourouaha remet sur la table une proposition pour éradiquer la précarité étudiante : l’instauration d’un revenu universel étudiant. On fait le point !
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C’est une idée qui revient régulièrement dans le débat public, au rythme des alertes sur la précarité étudiante grandissante. Face à l’inflation, la hausse des loyers et le coût des études qui augmente chaque année, le revenu universel étudiant serait un levier d’action pour permettre aux étudiants de suivre leurs études dans des conditions décentes.

Début octobre, le débat autour de ce dispositif, que l’on retrouve à l’international - au Danemark notamment - mais aussi dans certains départements et communes de l’Hexagone, est revenu sur la table. La députée communiste Soumya Bourouaha (GDR, Seine-Saint-Denis) a ainsi proposé de créer un revenu universel étudiant, lors de la présentation d’un rapport parlementaire d’évaluation des aides sur critères sociaux. Concrètement, à quoi ressemblerait ce dispositif ? Diplomeo te dit tout !

Un revenu pour tous les étudiants, indépendamment de leur situation familiale

Dans son rapport, Soumya Bourouaha s’inscrit dans la continuité de la réforme des bourses engagée en 2023 sous l’impulsion de l’ex-ministre de l’Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau. Mais la députée va plus loin : elle souhaite « achever le travail entamé » en proposant une refonte complète du système, basée sur deux axes :

  • Instaurer un système de bourse plus progressif et linéarisé
  • Indexer le montant des bourses à l’inflation et étendre leur versement sur les 12 mois de l’année

Et le revenu universel étudiant dans tout ça ? Ce dispositif serait instauré dans le but de remplacer les bourses sur critères sociaux. Ce revenu, explique la députée, « ne devrait pas être inférieur au seuil de pauvreté » et serait perçu par tous les étudiants, indépendamment de leur situation familiale. Il serait financé par la création d’une septième branche de la Sécurité sociale, fonctionnant sur le principe du système de retraite par répartition. Le coût estimé de ce projet : entre 35 et 40 milliards d’euros.

Une mise en œuvre progressive : l’allocation d’études universelle

Avant de parvenir à ce modèle universel, la députée propose un dispositif de transition sous la forme d’une allocation d’études universelle, composée de deux parties :

  • une part fixe, équivalente à 10 % du Smic, soit environ 140 euros par mois
  • une part variable, pouvant atteindre jusqu’à 80 % du Smic en fonction de la situation de l’étudiant.

Autrement dit, tous les étudiants recevraient au moins 140 euros, y compris les plus aisés, tandis que les plus modestes pourraient percevoir jusqu’à 1 080 euros. « Tous les étudiants boursiers verraient leur soutien renforcé, et la bourse maximale passerait de 630 euros environ à 1 080 euros », précise Soumya Bourouaha.

Pour simplifier le calcul de la part variable, la députée propose de recentrer les critères autour de trois dimensions clés :

  • La décohabitation, c’est-à-dire le fait de ne plus vivre chez ses parents.
  • L’indice du coût de la vie selon le territoire (un loyer parisien n’est pas comparable à un loyer à Pau).
  • Les revenus familiaux, toujours pris en compte mais de façon plus souple et transparente.
Exemples d’application concrets du revenu universel étudiant :

👉 Justine, étudiante en master de droit à Paris, vit seule et paie un loyer élevé. Ses parents ont des revenus modestes. Dans le cadre du dispositif, elle toucherait la part fixe de 140 euros et une part variable proche de 900 euros, pour atteindre environ 1 040 euros par mois.

👉 Félix, étudiant en école de commerce à Marseille, vit encore chez ses parents dont les revenus sont confortables. Il ne percevrait que la part universelle de 140 euros, symbolisant l’universalité du dispositif sans en faire un privilège réservé aux plus précaires.

Pour le moment, Soumya Bourouaha porte en son nom seul cette recommandation d’instaurer un revenu universel étudiant. Mais la députée indique consulter actuellement les organisations étudiantes pour affiner sa proposition et la rendre « solide, chiffrée et réaliste ». Quelle que soit la forme de ce dispositif, qui pourrait donc faire débat à l’Assemblée dans les prochains mois, l’élue de Seine-Saint-Denis en reste persuadée : « Ce revenu étudiant est une étape nécessaire pour garantir à chaque jeune la possibilité d’étudier dignement, sans dépendre de sa naissance ni de ses moyens. »

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