« Un coup de massue supplémentaire pour le public étudiant ». La Fédération des Associations Générales Étudiantes (FAGE), l’un des syndicat principal étudiant, a sorti sa calculatrice et tire la sonnette d’alarme pour la rentrée de septembre.
Selon son traditionnel indicateur, le coût moyen de la rentrée pour un étudiant non boursier s’établit à 3227 euros en 2025 (contre 3157€ l’année dernière). « Un montant qui doit choquer et alerter », prévient la FAGE, dans un communiqué. Les frais spécifiques de rentrée, eux, sont de 1986 euros et ceux de la vie courante, mensuels et récurrents s’élèvent à 1238 euros.
Le logement : premier poste de dépense pour les étudiants
Comme chaque année, le logement reste « l’un des premiers défis pour les étudiants » qui arrivent dans une formation de l’enseignement supérieur. Selon la FAGE, se loger coûte 581 euros par mois à la communauté estudiantine en France (+3% par rapport à 2024) et 691 euros en Ile-de-France, ce qui représente 47% des frais totaux.
Dans le même temps, trouver son nid pour la rentrée n’a jamais été aussi compliqué. « Entre la volonté de se loger près de son lieu d’études mais aussi d’avoir accès à une vie étudiante, l’accessibilité des transports, l’état du parc immobilier et une crise du logement généralisée, les obstacles s’accumulent », alerte le syndicat étudiant.
La FAGE alerte sur l’offre de logement nettement insuffisante : 1 logement CROUS disponible pour 17 étudiants, dont 1 logement pour 4 boursiers. Pour pallier cette difficulté, les étudiants se tournent vers le parc locatif privé « où les prix sont en moyenne deux fois plus élevés ».
Dans leur enquête annuelle, la FAGE et son réseau annoncent le déploiement d’un dispositif solidaire pour aider au mieux les étudiants à trouver leur logement. Il en existe quatre types, adaptés à chaque profil :
- le dispositif de logement provisoire (DLP)
- le dispositif de logement d’urgence (DLU)
- le dispositif de logement en stage/alternance (DLSA)
- le dispositif de logement sociaux ou solidaire (DLSS)
« Ce dispositif social vise à fournir un soutien global et continu pour aider les étudiantEs à surmonter leurs difficultés et à améliorer leurs conditions de vie », peut-on lire dans le rapport.
Logement étudiant : les revendications de la FAGE Depuis plusieurs années, le syndicat demande des solutions pérennes pour que les étudiants puissent se loger dignement. Plusieurs mesures sont réclamées, comme :
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Précarité étudiante : 20% des étudiants ne mangent pas leur faim
Le constat se répète, mais il demeure préoccupant : 1 étudiant sur 5 ne mange pas à sa faim. En raison d’une forte précarité liée à l’inflation, aux charges et au coût du loyer, « beaucoup de jeunes n’ont d’autre choix que de réduire leur budget alimentaire pour boucler les fins de mois », alerte la FAGE.
Ainsi, le budget alimentaire s’articule autour de 207 euros mensuels en moyenne en France (+2%), ce qui est conséquent pour le portefeuille des étudiants. « Ils doivent faire des sacrifices, allant jusqu’à sauter des repas pour continuer leurs études ou à cumuler un emploi au détriment de leur réussite universitaire », déplore l’organisation étudiante.
De ce fait, la FAGE réitère – au même titre qu’une majorité de la communauté estudiantine – le déploiement du repas à 1 euro pour tous les étudiants. Elle demande aussi l’accès au restaurant à tarifications sociales sur l’ensemble des campus et des sites de formation en France.
Frais de la vie courante, transports, loisirs : un coût toujours plus élevé
Côté transports, le coût mensuel des transports en commun s’élève en moyenne à 22 euros en France hexagonale. Si le montant peut paraître faible, il peut constituer un frein dans le budget des étudiants dans un contexte de précarité.
« Il est donc indispensable de rendre les transports accessibles, abordables, et adaptés aux rythmes de vie des jeunes, notamment dans les zones peu desservies par les transports en commun », ajoute la FAGE.
Le syndicat exige la gratuité des transports ou « a minima » une tarification étudiante dans toutes les villes universitaires ainsi que le développement d’une mobilité douce écologique « avec des aides financières ».
Quant aux coûts de la rentrée universitaire, les frais d’inscription ont également augmenté cette année, atteignant 178 € en licence, 254 € en master et 398 € en doctorat. À cela s’ajoute la Contribution de vie étudiante et de Campus (CVEC) à 105 euros« indexée sur l’inflation, alors que ce n’est absolument pas le cas des aides sociales étudiantes ».
Pour la FAGE, « ni la hausse des frais d’inscription, ni celle de la CVEC ne peuvent pallier le désengagement de l’État dans le financement du supérieur et de la vie étudiante ». L’organisation ajoute : « faire peser les conséquences de ce sous-financement sur les étudiants est grave », et l’enseignement supérieur « doit rester accessible à toutes et tous ».
Enfin, selon l’indicateur de rentrée, les étudiants dépensent en moyenne 49 € par mois pour les loisirs, un poste de dépenses encore trop difficile d’accès. « Les jeunes veulent vivre et non survivre à leurs études », alerte l’organisation, qui dénonce le coût des activités, les inégalités territoriales et un manque d’informations. La FAGE appelle à des mesures concrètes, comme des tarifs gratuits ou solidaires, l’ouverture de lieux de vie et la création d’infrastructures sportives gratuites près des résidences CROUS.