L’objectif : “aider plus et aider mieux les étudiants”. Voilà le fil conducteur du plan de la ministre de l’Enseignement supérieur pour lutter contre la précarité étudiante. Sylvie Retailleau a défendu, ce jeudi 28 septembre sur France Culture, la première étape de sa réforme pour la revalorisation du montant des bourses étudiantes.
Ce plan, piloté depuis l’année dernière par le ministère de l’Enseignement supérieur et les syndicats étudiants, qui réclamaient la création d’une allocation universelle d’études, prévoit de débloquer 500 millions d’euros, “une première depuis 10 ans”, a vanté la ministre. Un budget pour revaloriser les bourses étudiantes, et d’en changer le barème, permettant de les ouvrir à 35.000 nouveaux étudiants.
37 euros d’augmentation de bourse pour chaque échelon
“Cela représente en cette rentrée universitaire 37 euros d'augmentation de bourse pour chaque échelon d’étudiant, soit une hausse de 6 à 34%”, a avancé Sylvie Retailleau. “140.000 étudiants vont changer d’échelon, et bénéficieront d’un montant de bourse plus élevé, ce qui représente entre 66 et 127 euros par mois”, a-t-elle poursuivi.
Une augmentation qui peut paraître faible, dans un contexte d’inflation et alors que près d’un étudiant sur deux dit s’être déjà privé d’un repas, faute de moyens. Mais, pour la ministre, “le paquet d’aide” du gouvernement concerne aussi les repas. “Avec le CROUS, tous les étudiants ont accès à un repas à 3,30 euros ; et pour les boursiers et les précaires, ils peuvent bénéficier de ce repas à 1 euro”, a-t-elle argumenté.
“Plan d’urgence” pour les étudiants sans logement
Cette précarité étudiante est aussi liée à la crise du logement, qui frappe de plein fouet la communauté estudiantine. Depuis la rentrée, début septembre, de nombreux étudiants se retrouvent sans solution de logement, faute de place en résidences universitaires et les loyers privés étant trop chers.
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Pour ce qui est du CROUS, “les loyers ont été gelés”, a défendu la ministre, assurant “travailler avec le ministère du Logement à construire plus de logements étudiants”. En parallèle, “on mène avec les recteurs un plan d’urgence pour ne pas laisser les étudiants à la rue, quitte à payer des chambres d’hôtels”, a-t-elle développé, appelant les étudiants sans toit à se manifester auprès de leur établissement.
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La deuxième étape de cette réforme devrait intervenir en septembre 2024. Celle-ci exclut pour l’instant la principale demande des syndicats, à savoir la mise en place d’un revenu universel pour les étudiants. “Je ne vois pas en quoi donner un revenu à tous les étudiants, même ceux qui n'en ont pas besoin, aiderait ceux qui en ont le plus besoin”, a avancé Sylvie Retailleau. “Ma priorité, c’est de combattre la précarité étudiante”, a-t-elle martelé, estimant que le revenu universel “n’est pas la solution magique à la précarité”.