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Violences à l’école : qui sont les premières cibles ?

Insultes, harcèlement, agressions : une étude montre que les jeunes sont exposés aux violences en milieu scolaire, et certains plus que d’autres.
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La vie n’est pas toujours un long fleuve tranquille quand on est ado. Aux désaccords avec les parents, à la quête de son orientation ou aux premières ruptures amoureuses viennent s’ajouter les violences subies à l’école. Qu’elles soient sexuelles, psychologiques ou physiques, elles existent et touchent une grande majorité des jeunes : 85 % ont déjà été victimes d’au moins une forme de (cyber)violences.

C’est ce que révèle l’étude « (Cyber)violences de genre chez les 11–18 ans », réalisée par le Centre Hubertine Auclert en partenariat avec l’Éducation nationale et dévoilée ce jeudi 6 novembre 2025. Menée auprès de 3 828 élèves de collèges et lycées franciliens, cette enquête dévoile qu’en ce qui concerne les violences faites aux jeunes, les filles et les élèves LBGT+ arrivent en première ligne.

Les filles plus touchées que les garçons

Être une fille augmenterait de 65 % le risque de subir des (cyber)violences psychologiques et de 57 % des (cyber)violences sexuelles : voilà ce que révèle l’enquête, qui confirme que les filles vivent leur scolarité différemment des garçons, puisqu’elles subissent les violences de manière disproportionnée.

En effet, selon l’enquête, l’ensemble des filles déclarent bien plus souvent être victimes d’au moins une (cyber)violence sexuelle (48 % contre 38 % des garçons) ou psychologique (83 % contre 73 % des garçons). Selon la forme de violences, les garçons peuvent arriver avant les filles, mais de peu. C’est notamment le cas pour les violences physiques, qui touchent 62 % des garçons, contre 59 % des filles.

Et même chez les filles, certaines sont plus touchées que d’autres par les vagues de violences au collège et au lycée. En effet, selon l’étude, l’assignation à une identité LGBT+ double le risque d’être victime d’agressions.

Les personnes assignées LGBT+ deux fois plus concernées

Si les filles sont déjà beaucoup plus sujettes aux violences à l’école, celles qui sont assignées LBT+ le sont encore plus. Selon l’étude réalisée par le Centre Hubertine Auclert en partenariat avec l’Éducation nationale, ces dernières sont les premières victimes de violences en milieu scolaire.

Si on compare les attaques faites aux élèves assignés LGBT+ et non assignés, la différence est flagrante. 78 % des filles assignées LBT+ ont subi au moins une agression sexuelle dans l’année, contre 45 % des filles non assignées. Même constat du côté des garçons : 69 % pour les assignés GBT+ contre 34 % pour les non assignés.

D’autre part, près de 9 filles assignées LBT+ sur 10 ont été victimes d’au moins une agression physique dans l’année, contre 56 % pour les filles non assignées. Encore une fois, les garçons assignés GBT+ ne sont pas épargnés : 88 % contre 59 %.

À noter ✍️

Selon l’enquête, les élèves LGBT+ sont les plus vulnérables aux (cyber)violences psychologiques extrêmes : 25 % des filles LBT+ et 15 % des garçons GBT+ ont reçu des incitations au suicide, contre 7 % de l’ensemble des élèves.

Mais les violences psychologiques (humiliations, rumeurs, exclusion, agressions verbales) ont une plus grande popularité. Selon l’enquête, presque la totalité des filles LBT+ interrogées a subi au moins une victimation psychologique dans l’année (97 % et 82 % pour les filles non assignées LBT+). Les garçons assignés GBT+ ne sont pas moins nombreux à souffrir de ce phénomène : 93 % sont victimes de violences psychologiques, contre 69 % des garçons non assignés GBT+ (un chiffre élevé dans les deux cas).

Des conséquences graves sur la santé mentale des jeunes

L’étude dévoilée ce jeudi insiste sur le fait que ces chiffres doivent alarmer et être pris au sérieux. En effet, ceux qui ont subi des violences déclarent se sentir mal dans leur établissement. Les filles non assignées LBT+ expriment un mal‑être plus important que les garçons non assignés GBT+ à la suite de victimations répétées, qu’elles soient psychologiques (29 % contre 19 %), physiques (23 % contre 11 %) ou sexuelles (19 % contre 13 %). Le mal‑être est aussi particulièrement élevé parmi les victimes assignées LGBT+, en particulier parmi les filles.

Pourtant, les victimes sont très peu à en parler : 26 % osent le faire et seulement 13 % se tournent vers les adultes de leur établissement scolaire. Ces recours sont d’ailleurs plus fréquents chez les plus jeunes (33 % des élèves de sixième contre 21 % des élèves de terminale). Et en parler peut être la solution : 65 % des victimes qui se sont livrées à ce sujet considèrent que ces échanges ont amélioré la situation. À l’inverse, 18 % ont constaté une absence totale de réaction de la part des adultes.

Pour lutter contre ce phénomène qui prend de l’ampleur dans les établissements scolaires, l’étude préconise que le repérage et l’accompagnement soient renforcés au sein des écoles. Le but ? Que les jeunes reprennent confiance et voient leur établissement comme un espace sécurisant et protecteur.

 

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