Santé mentale et études : 4 chiffres pour comprendre le mal-être grandissant des étudiants

Le baromètre national sur la santé mentale des étudiants, publié fin septembre, est sans appel : l’état de la santé mentale des jeunes pendant leurs études est critique. On fait le point.
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Une nouvelle enquête qui vient confirmer un constat alarmant. Entre la pression académique, l’incertitude sur leur avenir professionnel ou encore des violences trop fréquentes, la santé mentale des étudiants est dans un état critique. Ce sujet, érigé au rang de Grande cause nationale en 2025, a de bonnes raisons d’inquiéter. Et pour cause : plus d’un étudiant sur deux (55%) se dit en mauvaise santé mentale et 38% songent à abandonner leurs études à cause de leur mal-être.

Voici les conclusions du baromètre national de la Santé mentale des étudiants publié ce mardi 30 septembre. Réalisée par Ipsos BVA pour teale, une plateforme de prévention en santé mentale et l’IESEG, cette enquête, menée sur un échantillon représentatif de 2 000 étudiants entre juin et juillet 2025, révèle une photographie sombre de la situation. Ses auteurs tirent la sonnette d’alarme et apprennent établissements et pouvoirs publics à agir. Décryptage.

3 étudiants sur 5 présentent une suspicion de souffrance psychologique

Le baromètre est sans appel : 60% des étudiants présentent des signes de détresse psychologique, un chiffre presque deux fois supérieur à celui observé dans la population générale (36%). Seuls 45% des étudiants disent aujourd’hui être en bonne santé mentale.

Stress, troubles du sommeil, perte de confiance en soi ou sentiment de ne « rien valoir » : ces symptômes traduisent une fragilité profonde qui dépasse le simple passage à vide. Pour beaucoup, le malaise est durable, structurel et met en péril leur réussite académique autant que leur avenir personnel, pointe l’enquête.

1 étudiant sur 3 songe à abandonner ses études

Face à cette détresse, une conséquence inquiétante émerge : 38% des étudiants envisagent d’arrêter leur cursus, jugeant que leurs études ne mènent à rien ou qu’ils n’ont plus la force de continuer. Pour beaucoup, ce mal-être agit comme un frein direct à la poursuite du parcours universitaire : 57% estiment que leurs problèmes psychologiques les empêchent de suivre le rythme.

Cette tendance illustre un cercle vicieux : plus les pressions s’accumulent, plus la motivation s’érode, et plus les étudiants se sentent prisonniers d’un système qui les épuise. Les établissements doivent donc repenser en urgence leurs dispositifs de soutien pour éviter cette fuite silencieuse hors du supérieur.

43% des étudiants ont subi des violences

Le baromètre révèle également un chiffre glaçant : plus de deux étudiants sur cinq déclarent avoir subi au moins une forme de violence durant leurs études supérieures. Qu’il s’agisse de harcèlement, de bizutage, de violences psychologiques ou même sexuelles, ces expériences laissent des traces profondes et aggravent le mal-être déjà massif.

Ces pratiques, parfois banalisées, participent à fragiliser durablement la confiance et la santé psychologique des jeunes. Elles rappellent que l’université et les écoles ne sont pas seulement des lieux d’apprentissage, mais aussi des environnements de vie où le climat social joue un rôle crucial.

Les filles particulièrement exposées

Les étudiantes subissent une « double peine » : fragilité psychologique et violences cumulées :

  • Seules 37% des étudiantes déclarent être en bonne santé mentale (contre 53% des hommes).
  • 30% d’entre elles ont subi plusieurs formes de violences

34 % des étudiants estiment que personne ne cherche à les aider

Enfin, un dernier chiffre dit beaucoup de l’ampleur de la crise : plus d’un tiers des étudiants (34%) considèrent qu’aucune aide ne leur est proposée. Pire encore, 55% n’auraient pas recours aux dispositifs existants de leur établissement en cas de problème psychologique.

Le paradoxe est frappant : 64% des étudiants savent pourtant que des mesures de soutien existent, mais la moitié d’entre eux ne saurait pas vers qui se tourner. Cette fracture entre l’offre et la demande souligne un tabou persistant et une crise de confiance majeure. Beaucoup redoutent le jugement ou ne trouvent pas les solutions adaptées à leur situation. Résultat : un isolement massif qui aggrave la souffrance et retarde la recherche d’aide.

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