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Réforme du lycée pro : Carole Grandjean présente les ajustements en terminale 

La ministre de l’Enseignement et de la Formation professionnels a défini les grandes lignes de l’année de terminale. Le SNUEP-FSU, de son côté, dénonce un manque de dialogue social.   
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Conférence de presse de Carole Grandjean, sur la réorganisation de la terminale professionnelle au ministère de l’Éducation nationale à Paris, mercredi 22 novembre 2023. © Capture d’écran YouTube Éducation France

La réforme du lycée professionnel suit son cours. La ministre de la Formation et de l’Enseignement professionnels, a présenté, ce mercredi 22 novembre 2023, les temps forts de l’année de terminale professionnelle.

Des annonces qui font suite aux premières mesures engagées dans le cadre de la réforme de la voie professionnelle. Certaines sont entrées en vigueur à la rentrée 2023 : la gratification des périodes de formations en milieu professionnel (PFMP), la mise en place du bureau des entreprises dans les établissements ou encore les dispositifs de lutte contre le décrochage des élèves.

« Trois objectifs pour cette réforme : la réduction du nombre de décrocheurs, l’accompagnement des jeunes dans leur recherche d’emploi ou dans la poursuite d’études », a rappelé Carole Grandjean.

Des mesures en vigueur dès la rentrée 2024

La ministre souhaite rendre la classe de terminale plus modulaire. Cela passe par la préparation de l’insertion pro ou de la poursuite d’études. « C’est un enjeu majeur de conciliation entre les enseignements généraux, professionnels et acquis en stage qu’ils nous faut pouvoir organiser », a insisté Carole Grandjean.

La classe de terminale en filière professionnelle sera ainsi composée de différents temps forts, avec 34 semaines de formation et deux semaines d’examen. Ce calendrier entrera en vigueur dès la rentrée 2024 et dans le cadre des épreuves du bac pro 2025.

Dans le détail, un premier bloc de 30 semaines, de septembre 2024 à mai 2025, avec 22 semaines de cours au lycée sera au programme. « Le but est d’augmenter le volume des savoirs fondamentaux de 10 % », précise la ministre. Les 6 autres semaines seront consacrées aux PFMP, obligatoires pour se présenter aux examens du baccalauréat. Par ailleurs, un parcours commun sera proposé aux lycéens de terminale pro, afin qu’ils puissent préparer leurs épreuves, avec un renforcement des savoirs fondamentaux.

Le second bloc, de mi-mai à juillet 2025, mettra l’accent sur le parcours personnalisé deslycéens de terminale pro. En fonction de leur projet professionnel, ces derniers bénéficieront d’une fin d’année scolaire adaptée.

Si l’élève vise une insertion pro dans le monde du travail, une période de 6 semaines de stage en entreprise est prévue. L’objectif est que cette période de formation « devienne le premier emploi du jeune ». Dans le cadre d’une poursuite d’études, en revanche, ces 6 semaines seront consacrées à la préparation des études supérieures. Dans ce cas, l’élève disposera de renforcements méthodologiques et de « compétences psychosociales » pour mieux organiser sa rentrée en BTS ou en MC, notamment.

Les épreuves du bac seront positionnées « entre mai et fin juin pour le début des épreuves, à l’exception de l’épreuve Prévention santé environnement », explique Carole Grandjean. En outre, le chef-d’œuvre, que la ministre a appelé oral de projet, aura lieu à la fin juin.

Pour le SNUEP-FSU, la réforme ôte du temps scolaire au profit de l’entreprise

Les annonces de la ministre n’ont guère convaincu les syndicats. « Les élèves vont se retrouver avec 200 heures de cours en moins sur trois ans », affirme Axel Benoist, secrétaire général du SNUEP-FSU, enseignant de mathématiques et de sciences en lycée pro dans l’académie de Rennes. « En terminale, ce sera des heures supprimées en cours et ajoutées en entreprise, avec 6 semaines de plus non-pas en formation, mais au travail », poursuit-il.

Concernant les 6 semaines de renforcement pour les élèves qui visent une poursuite d’études, le syndicat souhaiterait plus de précisions. « Sur les textes que l’on nous donne aujourd’hui, il n’y a aucun élément qui est mis », ajoute le secrétaire général. « Et ce n’est pas en 6 semaines intensives que l’on va rattraper les deux années précédentes, surtout pour nos élèves qui nécessitent du temps pour développer les savoirs faire et les savoirs techniques ».

Si la dualité entre l’insertion professionnelle et la poursuite d’études est défendue par le SNUEP-FSU, ils estiment qu’il faut s’en donner les moyens.« Encore une fois, ce sont les élèves qui vont trinquer », se désole Axel Benoist, qui dénonce une contrainte de temps dans l’organisation du calendrier pour mieux aider les élèves à se préparer pour les examens et l’enseignement sup’ (pour ceux qui en feront le choix).

Un appel à la mobilisation le 12 décembre prochain

Le SNUEP-FSU, et d’autres syndicats de la voie professionnelle appellent à une grève nationale le 12 décembre prochain. Ils réclament le retrait de la réforme. « On est sur une réforme où on va enlever de l’école, du temps de formation à des jeunes pour les mettre davantage en entreprise. L’objectif n’est pas pour se former, mais pour travailler », indique le secrétaire général. « On veut que les élèves vivent comme des citoyens, de penser par eux-mêmes ne pas être juste des machines pour l’entreprise », revendique-t-il.

Si la communauté éducative s’oppose à la réforme, ils s’inquiètent aussi de leurs missions en tant qu’enseignants qui vont être modifiés avec le projet du gouvernement. « Notre façon d’exercer et l’augmentation du temps de travail sont sur la table. Cela bouleverse notre métier d’enseignant et c’est pour ça qu’on appelle les collègues à se mobiliser », juge Axel Benoist. Le terme « dialogue social » employé par la ministre n’a pas lieu d’être selon le secrétaire général. Ce dernier pointe des échanges trop rares proposés par le cabinet du ministère.

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