Une « mobilisation d’ampleur ». L’intersyndicale appelle à une grève générale le 12 décembre prochain, pour protester contre la réforme du lycée professionnel. Dans un communiqué commun, les principales organisations syndicales de la voie professionnelle — SNUEP-FSU, SNETAA-FO, CGT Éducation, SUD Education SNALC, SNEP-FSU — martèlent leur opposition face au projet du gouvernement.
« La ministre déléguée à l’enseignement et la formation professionnels s’arc-boute sur ses positions de casse du lycée professionnel en voulant imposer une dégradation brutale et scandaleuse de la classe de terminale », peut-on lire dans le communiqué.
Un calendrier « intenable et irrespectueux »
Le président de la République, Emmanuel Macron, s’est engagé, dès son second mandat, à réformer le lycée professionnel et en faire une « voie d’excellence ». Porté par Carole Grandjean, ministre de l’Enseignement et de la Formation professionnels, le projet de réforme passe par plusieurs mesures. En tête : l’augmentation des stages de 50 % en terminale, pour une partie des élèves. Ces périodes en entreprise seront, par ailleurs, rémunérées par l’État.
Selon les syndicats, l’agenda « imposé » en terminale est « intenable et irrespectueux du travail des personnels ». Ils expliquent que le projet de réforme en terminale entrera en vigueur dès la rentrée 2024.
« Le parcours commun des élèves de lycée pro serait diminué de 6 semaines et les épreuves aux examens avancées afin d’introduire un parcours personnalisé de 6 semaines », avance l’organisation syndicale, avant d’ajouter : « Ce projet est bien une forme de recyclage de l’échec criant du bac Blanquer ».
Les organisations de la voie pro s’inquiètent des stages imposés en juin pour les élèves de terminale pro, qui seront « en concurrence avec les élèves de 2nde GT ». Pour rappel, Gabriel Attal, ministre de l’Éducation nationale, souhaite que les lycéens de la filière générale et technologique réalisent un stage de découverte en fin de seconde.
Pour les syndicats, « le ministère portera la lourde responsabilité » d’accentuer le décrochage scolaire
De même, la ministre de l’Enseignement et de la Formation professionnels avait annoncé, en octobre dernier, trois grands dispositifs de lutte contre le décrochage scolaire. Les deux premières mesures, « Tous droits ouverts » et « Ambition emploi » ont pour objectif, selon Carole Grandjean, d’accompagner les élèves décrocheurs et ceux qui n’ont pas de solution d’emploi. Les partenaires pourront être des entreprises.
Des mesures que les syndicats dénoncent, dans leur communiqué. « Le ministère portera la lourde responsabilité d’un accroissement du décrochage scolaire, de résultats en baisse aux examens et d’une dégradation sans précédent des conditions de travail des personnels ». Pour eux, « c’est une annualisation du temps de travail des PLP [Professeurs de lycée pro] — qui se profile ».
Pour les enseignants et les syndicats de la voie professionnelle qui rejettent en tout point cette réforme, promesse de campagne d’Emmanuel Macron, le combat semble loin d’être terminé.