Le président de la République, Emmanuel Macron, accompagné du ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, s’est rendu ce mardi 13 septembre 2022 au lycée professionnel Tabarly des Sables-d’Olonne (Vendée) pour évoquer le « chantier » de sa réforme de la voie professionnelle.
Une réforme qui, selon lui, sera « très progressive » et qui a pour objectif une concertation qui « va partir du terrain ». Sur place, il a rencontré les élèves de l’établissement, les responsables pédagogiques et des chefs d’entreprises.
Je crois à l’apprentissage. pic.twitter.com/ZUoKp7dTFZ
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) September 13, 2022
« Je crois totalement en l’apprentissage »
Devant les élèves du lycée des métiers du nautisme, de l’automobile et de l’industrie, Emmanuel Macron souhaite renforcer les formations en apprentissage, une mesure qu’il avait déjà évoqué lors de la campagne présidentielle.
« Je crois totalement en l’apprentissage, sinon je ne serais pas là », a-t-il expliqué, avant d’ajouter : « Quand on voit qu’on a un tiers de nos lycéens qui passent par le lycée professionnel, notre devoir c’est de le rendre plus fort ».
Selon lui, la réforme sera faite avec « tous les partenaires de l’Éducation nationale », les enseignants, les directeurs d’établissements, les élèves et leurs parents ainsi qu’avec les entreprises et les collectivités locales.
Le président de la République a aussi rappelé l’augmentation du nombre d’apprentis depuis la crise sanitaire du Covid-19.« On est passés de 260.000 apprentis par an à 720.000, malgré l’épidémie (…) Je pense que si on continue la mobilisation, on peut aller vers un million », a-t-il affirmé.
Embaucher de nouveaux enseignants « associés »
Emmanuel Macron a également évoqué les formations des lycées professionnels dont il faudra « revoir la carte », avec l’aide des régions et des rectorats. Cela passera par la fermeture de certaines formations, et d’autres qui devront être ouvertes. « On manque de formations dans les métiers de la rénovation thermique, de la chaudronnerie, de la mobilité ou de l’hydrogène », a-t-il précisé.
Pour ce faire, le chef de l’État souhaite embaucher de nouveaux professeurs « associés », plus spécifiquement des intervenants issus du marché de l’emploi. Ces derniers viendront dans les établissements plusieurs fois par semaine pour « accompagner l’ensemble de nos enseignants vers la transformation de ces besoins ».
Il souhaite aussi renforcer les stages en entreprise et augmenter de 50 % les périodes de stage dans les lycées pros, dès la rentrée 2023. Des mesures qui, selon Emmanuel Macron, consisteraient à rendre le lycée professionnel plus attractif.
Les syndicats expriment leur mécontentement
Face aux annonces du président, certains syndicats ont fait part de leurs revendications. SUD Éducation, fédération syndicale des personnels de l’éducation nationale, affirme, dans un communiqué, qu’Emmanuel Macron « annonce la destruction » du lycée professionnel. « L’augmentation des périodes de stage aura pour seule conséquence d’affaiblir les enseignements dispensés en lycée professionnel, alors que la précédente transformation de la voie pro en avait déjà supprimé des centaines », martèle le syndicat.
Pour SUD Education, ces mesures serviront uniquement à « satisfaire les besoins des entreprises » et à « faire de cette jeunesse populaire une main-d’œuvre vouée aux tâches d’exécution et soumise aux desiderata des patronats locaux ».
De son côté, le SNPDEN, syndicat des personnels de l’éducation, exprime ses inquiétudes. « On n’est pas complètement rassuré par cette nouvelle réforme, car il faut définir les contours et connaître les conséquences, et là on manque d’information », explique Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du syndicat, dans Le Télégramme. « On veut une vraie concertation et surtout une vraie mise à plat de la précédente réforme qui n’a même pas eu lieu ».